• COLOURS - Ayumi Hamasaki

    Même si je traine un peu des pieds, il m’est impossible de passer à côté d’une petite critique du nouvel album de la grande Ayumi Hamasaki. Il est tout à fait normal que son nom ne vous dise rien pourtant elle est une artiste qui me tient énormément à cœur. Si l’intérêt que je porte à une pop star japonaise peut laisser perplexe, on ne peut pas nier qu’Ayumi Hamasaki a une carrière remarquable. Péchée par une maison de disques influente, elle est formatée pour devenir une idole à la japonaise comme les autres alors qu’elle n’a aucun intérêt particulier pour la musique. Alors que sa popularité explose, elle prend confiance en elle et commence à alterner les styles de musiques et à produire un son plus recherché jusqu’à ce qu’elle compose elle-même une vingtaine à une trentaine de chansons lors de son apogée. Avec des paroles sincères toujours signées de sa main, des concerts à grand spectacle, des chansons qui alternent électro, rock, pop voire R&B, et un travail visuel assez théatrâl; elle est devenu une artiste très influente au Japon et s’est même constitué une fanbase internationale (exemple : moi). 

    Mais depuis quelques années la star fait une série de mauvais choix artistiques désapprouvés plus ou moins unanimement par les fans et le grand public en général qu’on pourrait commencer à partir de son virage électro un peu houleux avec Next Level en 2009 mais que j’avancerais plus à Party Queen en 2012. Ayumi Hamasaki ne fait que perdre des fans depuis plusieurs années et sombre de plus en plus dans le has been.Une descente de crédibilité d’ailleurs très bien illustrée par cet album ‘COULOURS’. Après une série d’albums/mini-albums très guimauves, la chanteuse souhaite repartir dans l’électro (qui ne lui a jamais vraiment porté chanceces derniers temps) en s’associant désormais avec des DJs (ce qui m’a d’emblée laissé craindre le pire). Certes, la chanteuse a toujours pleinement assumé ses choix (même celui de garder une étrange drag queen occidentale comme homme à tout faire bien que cela soit encore plus mal reçu au Japon que ça le serait chez nous.) et on ne peut qu’essayer de se pencher sur son album avec le plus grand calme en essayant d’oublier les merveilles qu’elle nous a sorti dans les années 2000. 

    C’est Feel the love, chanson très électro-dance basique très cheap à première vue, qui ouvre cet album. Les couplets ne sont pas trop mal et ferait presque passer le refrain auquel je n’adhère absolument pas. Je ne ferais qu’évoquer l’instrumentale incroyablement ennuyeuse et cliché qui arrive tout juste à ne pas rendre la chanson trop insupportable. On sert alors les dents entendant l’introduction électro de la chanson suivante : XOXO. Mais la chanson fait renaître nos espoirs car l’instrumentale ressemble enfin à quelque chose. Le couplet est entrainant et plutôt catchy malgré l’anglais approximatif d’Ayumi. Le refrain est à côté assez décevant puisqu’il renoue avec le côté dance assez cheap qu’on avait avec Feel the love.Cependant, XOXO est plutôt réussie même s'il y a quelques petits accrocs. On ne peut que saluer l'essai.

    What is forever love est duo avec Naoya Urata (avec qui elle a déjà collaboré à plusieurs reprises sans de très bons résultats) qui se veut moins électro et plus calme. La ballade mid-tempo bien que assez peu intéressante reste sympathique à écouter. Au moins elle n’est pas aussi ennuyante que leur dernier duo ANother Love. Cependant leurs deux voix ne se marient pas particulièrement bien, pourquoi donc s’acharner à collaborer ? Nous entrons donc dans la partie ballade de l’album qui peut aussi bien renfermer le meilleur que le pire. Voilà alors Hello new me qui fait écho à d’innombrables autres morceaux de sa discographie qui sont loin de lui avoir toujours réussi. On craint alors le pire lorsqu’on entend l’introduction aux violons. Nos craintes semblent se confirmer quand Ayumi commence à chanter avec une voix si nasale qu’on se croirait presque en train d’écouter un de ses anciens albums. Mais rien n’aurait pu nous préparer au refrain niais, faisant retentir la voix de canard que prend la chanteuse ici… Non, rayons directement Hello New Me de notre liste car le nouveau « moi » d’Ayu ne nous plait mais alors pas du tout.

    Lorsqu’on entend le piano en introduction de la chanson suivante on voit alors déjà une guimauverie récidiviste. Mais Pray, sorti plus tôt en single, est beaucoup plus soft et dégouline beaucoup moins de niaiserie que la précédente et nous sauve de la soupe au canard laqué (ouf). La chanson est même jolie et bien faite. Il ne lui manque pas grand-chose pour se démarquer… une instrumentale qui s’éloignerait peut-être du grand classique ayumiesque ?

     

      
      Extraits de l'album

    L'album retourne à l’électro avec Terminal et son introduction très House plutôt entrainante. La chanson ressemble plus à un remix d’une ballade qu’à une véritable chanson originale et nous rappellerait snowy kiss avec un peu moins de charme. J’ai du mal à voir l’intérêt de ce concept du « je remix ma chanson avant que vous le fassiez » car au final sur 5min il doit y avoir bien 3min entièrement occupée par l’instrumentale assez bourrine. Je passe donc mon tour pour cette piste.

    La pop star n’est pas à court d’idées puisqu’elle décide de nous faire une de ses ballades mid-tempo mixée à l‘électro ce qui a jusque-là été assez payant pour elle avec Angel. J’aime beaucoup l’instrumentale de cette chanson mais je n’adhère pas vraiment à la façon dont sa voix sonne sur ce morceau. C’est comme si sa voix était devenue tellement grave qu’elle ne pouvait plus briller dans les aigus et les arrangements n’ont rien fait pour corriger ce défaut. Bien que ce petit problème m'empêche d'apprécier pleinement la chanson, je dois reconnaître que le morceau est bien réussi.
    La chanson suivante ‘Merry-Go-Round’ offre une version plus dance du même registre. Si l’instrumentale laisse à désirer, la chanson est assez plaisante et est rythmée par des morceaux rappés par m-flo, ce qui lui donne un petit plus car c’est la première fois qu’on entend véritablement du rap dans un album d’Ayumi et pour ça je dois applaudir. Elle devrait peut-être y penser plus souvent car ça rehausse le côté cheesy de la chanson.

    Et nous voilà avec un nouvel essai de tube électro avec Lelio qui a certainement plus de punch que tout le reste de l’album combiné. Si les arrangements étaient moins grossiers la chanson aurait été vraiment bonne mais je suis quand même assez convaincue par le beat et le rythme. Pas mal du tout Ayu !
    C’est NOW&4EVA (honnêtement faut arrêter avec les abréviations kikoo dans les titres de chansons) qui clôture l’album. Une chanson assez sympathique qui ne fera pas de vague malgré le refrain plutôt entrainant, particulièrement à cause de l’instrumentale absolument pas délicate et sa guitare électrique qui se fait bouffer par un beat très cheap. On appréciera l’écoute mais on oubliera très vite.

    Malgré le regain électro, je termine cet album avec l’impression qu’Ayumi se perd un peu. Les arrangements laissent à désirer, les instrumentales sonnent très cheap, la voix de la chanteuse semble moins maîtrisée que jamais. Ce n’est pas encore la catastrophe mais c’est tout de même décevant. On sait qu’Ayumi peut réussir dans à peu près tous les genres présents sur l’album mais on ne trouve rien de très convaincant. COLOURS est donc un album qui peine à être pertinent et consistant malgré de bons essais. Elle a déjà eu de belles réussites en électro: Sparkle, Connected ou en version plus old-fashion WHATEVER mais on a du mal à retrouver des morceaux aussi bons ici. Cependant tout n’est pas à jeter Lelio ou XOXO sont pas si mal comme chansons entrainantes, Angel et Merry-Go-Round sont aussi de bons essais dans leur genre. Je ne sais pas si je suis devenue trop exigeante avec elle ou si je m’attendais à trop, mais je ne trouve rien de très satisfaisant dans cet album. Ayumi rentrera peut-être dans un cercle plus virtueux prochainement mais ses difficultés à s’entourer convenablement deviennent trop envahissantes.

    Je conseille : XOXO, Angel, Merry-go-round, Lelio
    Je déconseille : Hello new me… juste non.

    Si vous ne connaissez pas Ayumi Hamasaki, j’ai déjà écrit un article avec certaines de mes chansons favorites. Sinon je vous conseille vivement ses albums comme Duty, I am, Memorial Address, (miss) understood, GUILTY ou Love Songs ou d’aller trainer du côté de ses derniers best of. Je sens que je ne résisterais pas à faire une sélection ayumiesque prochainement …


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