• Don't underestimate an exclamation point

    L’été arrive enfin, tous les yeux sont rivés vers une certaine coupe du monde, et moi je termine (enfin) mes années de lycéenne. Et c’est dans ce moment un peu particulier de ma vie où je connais cette espèce de transition lente et désagréable vers l’âge adulte que je vis une période de mélomanie intensive. Et si cette soudaine soif musicale a beaucoup de mal à trouver une direction, j’ai tout de même réussi à trouver le sujet de mon article aujourd’hui. Car oui malgré ma fascination douteuse pour le groupe défunt de My Chemical Romance, je me suis trouvé un autre groupe coup de cœur (mais ne vous inquiétez pas je sens que le sujet de MCR reviendra très vite sur la table). Laissez-moi donc consacrer un article bien mérité à Panic ! at the disco groupe pop-rock américain en pleine ascension.

    Il se trouve qu’il existe un certain panel de groupes de rock américains de ma génération peu connus dans notre hexagone que je me suis empressée d’explorer dans mon voyage mélomaniaque. Partout où l’on va dans mon cercle internet, trois noms reviennent inlassablement : celui de My Chemical Romance, celui des Fall Out Boy (que vous connaissez certainement) et celui donc de Panic ! at the disco (oui le point d’exclamation est indispensable, même iconique). Essayez par exemple de regarder une vidéo de l’un de ces groupes sur youtube, il y a beaucoup de chance pour que les deux autres (ou au moins l’un des deux) apparaissent dans les recommandations. Alors grande amatrice des deux premiers je me suis dit que je devrais naturellement tester le troisième (bien que je n’ai pas encore très bien saisi pourquoi ce trio est sans cesse rassemblé puisque ce sont des groupes au final très différents). Panic ! at the disco ne m’a pas immédiatement transcendée bien que j’ai assez vite accroché à quelques titres entrainants. Puis à force le charme du groupe, de sa musique légère et de son univers a opéré. Le groupe a un capital sympathie non négligeable qui fera que vous apprécierez au moins une de leurs mélodies et que leur univers très théâtral finira par vous attendrir.

    Pour la petite histoire, le groupe se forme alors que les membres sont encore au lycée dans l’état du Nevada. Spencer Smith, Ryan Ross, Brendon Urie et Brent Wilson commencent par faire des reprises avant de se lancer dans la composition. Ils décident un jour de faire partager leur musique sur le myspace du célèbre bassiste de Fall Out Boy, Pete Wentz, qui tombe sous le charme de leur musique et décide de les produire sous son label Fueled By Ramen. Ils sortent alors leur premier album en 2005 : A Fever You Can’t Sweat Out qui connait alors un certain succès commercial aux Etats-Unis notamment avec leur premier single I Write Sins Not Tragedies malgré le départ de Brent Wilson très vite remplacé par Jon Walker. Leur son pop/rock et leur univers plaît et leur permet même de gagner le MTV award de la Video de l’Année contre des concurrents de taille comme Madonna et les Red Hot Chili Peppers. Ils décident ensuite de se rapprocher vers un son qu’ils veulent plus mature et s’éloigner de leur image « Emo/Rock » avec leur second album Pretty Odd qu’ils veulent plus classic rock avec un son se rapprochant de celui des Beatles. Leur succès est alors réitéré et les critiques saluent ce choix artistique malgré la confusion des fans de la première heure. En 2009 Ryan Ross et Jon Walker annoncent vouloir se séparer du groupe pour désaccord artistique et forment leur propre groupe : The Young Veins. Spencer Smith et Brendon Urie décident de continuer le groupe en duo remplaçant les deux anciens membres par divers musiciens en live qui ne rentreront jamais dans le processus de création si ce n'est le bassiste Dallon Weekes qui les rejoint en 2010.

     

    Ce mini-film qui rend bien compte de l'univers particulier du groupe est une métaphore des obstacles surmontés par la formation notamment après le départ de Ryan Ross et Jon Walker où une "renaissance" a été voulue.

    Ils figurent sur la bande son du film Jennifer’s Body avec leur titre New Perspective. Ils annoncent dans la foulée la sortie de leur troisième album qui se veut renouer avec l’esprit de leur début : Vices & Virtues sorti en 2011. Les critiques apprécient alors leur évolution plus mature, et les ventes n’ont pas semblées très affectées par le départ de Ross et Walker. L’année dernière, le groupe entamait une nouvelle mutation musicale avec le quatrième et dernier album en date : Too Weird to Live Too Rare To Die qui mélange des sons plus électros montrant une face nettement plus mature du groupe qui connait également des critiques favorables et un grand succès. A l’heure actuelle le groupe est toujours en tournée pour ce dernier album, revenant d’une tournée européenne et allant vers une tournée nationale. Aujourd’hui le groupe semble très bien installé dans le paysage musicale américain voire même plus largement anglophone mais leur succès peine à arriver jusqu’à nous bien qu’ils aient été de passage à Paris il y a quelque mois.

    Je résumerais donc le genre du groupe à trois phases différentes : leurs deux albums très modern rock (A Fever You Can’t Sweat Out et Vices & Virtues), un album classic rock léger façon années 60 (Pretty Odd), et un album d’un genre plus actuel que j’appellerais synth-pop un peu à l’image de groupes populaires en ce moment comme Imagine Dragons ou Bastille (Too Weird To Live Too Rare To Die). Au final devant ce changement de style perpétuel suivant les albums on peut dire que la pâte Panic ! at the disco se retrouve grâce à des textes assez intéressants, la voix puissante de Brendon Urie, et des mélodies pop agréables et assez addictives. Mais le groupe se distingue aussi par son univers mélangeant baroque et burlesque à un univers fantastique. L’image du groupe est aussi très marquée par le chanteur principal Brendon Urie omniprésent qui fait office de véritable ambassadeur médiatique du groupe qui adooore être au centre de l’attention. Il jouit également d’une petite notoriété sur l’application de micro-vlogging Vine (et croyez-moi ça vaut le détour). Au final Panic ! at the disco est aussi frais et original que le nom de son groupe. Laissez-moi vous proposer une petite sélection de leur titres pour les découvrir.

    Et pour commencer je vous propose le tube phare de leur dernier album : Miss Jackson. Bien que cette chanson soit peu représentative du style général du groupe, c’est un morceau calibré pour la radio qui doit certainement être celui qui a le plus de potentiel de plaire au grand public. La chanson capte votre oreille dès le début et avant que vous ne compreniez ce qu’il se passe vous vous balancez la tête au rythme du refrain. Son atout est avant tout sa construction : un couplet calme qui monte ensuite en puissance avec d’offrir un refrain qui reste en tête sans oublié les parties de voix féminine de Lolo qui donne un petit côté original. Le tout est lisse et efficace. Je dois ensuite parler de ce clip que j’adore. C’est peut-être juste à cause les expressions faciales de Brendon Urie ou l’ambiance surnaturelle ou encore le thème du psychopathe qui m’attire. Mais le fait est que je trouve le clip incroyablement bien réussi tout en restant assez simple mais esthétique, et en collant à la chanson. C’est comme ça que j’ai mordu à l’hameçon PATD…

     

    Passons maintenant à leur premier single iconique qui a fait leur succès j’ai nommé I Write Sins Not Tragedies. J’ai décidé ici de ne pas vous montrer le clip bien qu’il soit très bien fait et représentatif de leur univers très théâtral. La raison à cela c’est que j’ai remarqué que le groupe était très bon en live et que j’appréciais presque davantage les versions acoustiques de leurs chansons. Je pense que non seulement ce live acoustique n’enlève rien à la chanson et son côté catchy mais il apporte également un charme plus particulier. On apprécie ainsi les guitares et la voix de Brendon tout simplement et je pense que le groupe se suffit à lui-même qu’il n’a pas besoin d’arrangements on de bon beat pour avoir quelque chose d’intéressant. Je vous invite tout de même à faire un tour sur le clip qui rend bien compte de l’histoire de la chanson. I Write Sins Not Tragedies parle d’un mariage à l’église où les invités ragotent sur le dos de la mariée comme quoi elle serait une trainée (je vous invite d’ailleurs à remarquer la tête que fait Brendon lorsqu’il prononce le mot « whore » soit « pute/salope » et qu’il se rend compte qu’il aurait dû le censurer à la radio). Le charme de la chanson réside dans son refrain énergique et rythmé qui rentre beaucoup trop facilement dans la tête et les airs très maniérés digne d’une bonne représentation de théâtre. Tout cela donne énormément de sens au titre de la chanson que l’on pourrait traduire par « J’écris des pêchés et non des tragédies ». Aucun doute que cette chanson restera symbolique de Panic ! at the disco du moins de leur début.
    I chime in haven’t you people ever heard of closing a goddamn door no ~

     

    Retour à leur période la plus récente avec leur petit morceau qui a fait polémique : Girls/Girls/Boys. Ce morceau léger et terriblement addictif a eu le malheur d’exprimer le soutien du groupe pour la cause LGBT. En effet la chanson exprime du point de vue d’un homme qui essaie de draguer une fille confuse sur sa sexualité l’opinion du groupe sur l’homosexualité en général qui est parfaitement résumé dans le refrain « Les filles aiment aussi bien les filles que les garçons, l’amour n’est pas un choix ». Brendon a profité également de ce single pour dire que bien qu’il soit marié à une femme, il a déjà ressenti une attirance pour des hommes et que cette chanson était aussi une façon d’exprimer ce sentiment. Le clip n’arrange rien puisqu’il s’agit de 3min30 de Brendon Urie nu sur un fond noir où la seule action est le mouvement de la caméra. Un clip qui ne met pas forcément le spectateur à l’aise mais qui a le mérite de marquer les esprits. La chanson, elle, est adorable et très sympathique. Les arrangements sont impeccables et on finira très facilement par chantonner l’air. Bien construite et bien arrangée, il y a peu de raison de ne pas apprécier Girls/Girls/Boys si ce n’est biensur que vous êtes homophobes.

     

    Autre chanson au sommet de la mignonnitude: le tube fard de l’album Pretty Odd qui se voulait “dans le style des Beatles” j’ai nommé Nine in the afternoon. Honnêtement c’est la seule chanson que je connais vraiment de cet album et je n’ai pas pu résister à la tentation de la faire apparaître ici. Cette chanson ressemblerait presque à une chanson de bubblegum pop destinée à des enfants tellement le clip coloré et la mélodie adorable. Cette chanson est clairement l’idéal pour mettre de bonne humeur.

     

    Autre indispensable de la discographie de PATD: The Ballad of Mona Lisa, single symbolique de leur période Vices & Virtues. La chanson représente leur côté modern rock dans toute sa splendeur : simple mais énergique et efficace. C’est aussi l’une des premières chansons auxquelles j’ai réellement accroché. Je vous propose ici un live non-acoustique de la chanson qui propose aussi bien une toute autre ambiance de la version studio que de la version acoustique. On y entend bien mieux les guitares électriques, plutôt discrètes sur la version studio (trop ?), ce qui donne une puissance supplémentaire au morceau. Cette chanson est aussi le symbole du renouveau du groupe après le départ de Ryan Ross et Jon Walker, elle prouve qu’il avait toujours quelque chose à revendre et quelque chose qui n’était pas si éloigné de ce qu’avait fait leur succès. En effet le clip rappelle également le côté théâtral et les thématiques de celui de I Write Sins Not Tragedies et la chanson reprend le concept du refrain catchy et énergique. Le fait est qu’il est encore une fois très facile de se laisser embarquer dans la chanson et que c’est un nouveau succès pour le groupe.
    Say what you mean, tell me i’m right, and let the sun rain down on me. Give me a sign I wanna believe.. Ooooooh Mona Lisa !

     

    Retour au premier album avec une chanson au nom ridiculement long: Lying is the most fun a girl can have without taking her clothes off. Une chanson que j’aime beaucoup pour son ambiance et sa simplicité qui lui donne tout son charme. Bien que la chanson parle ouvertement de sexe, je ne la trouve absolument vulgaire et son côté intimiste fait passer le message d’une façon plus subtile. Je n’ai pas résisté à la tentation de vous mettre le clip totalement absurde mais adorable. Je ne sais comment on peut avoir l’idée de montrer une société où les gens se baladent avec des aquariums sur la tête mais une chose est sure c’est que le résultat est surprenant et poétique à la fois. J’ai du mal aussi à voir le lien avec la chanson mais disons que la musique colle bien à l’ambiance. Lying is the most fun (blablabla) est certainement une de mes favorites de A Fever You Can’t Sweat Out.

     

    Terminons avec mon petit favoris issu du dernier album: This is gospel. A la base la chanson relève plutôt du genre synth-pop mais je la trouve tellement plus pertinente et belle en simple ballade au piano qui permet en plus d’apprécier pleinement la voix de Brendon sans une overdose d’autotune. Ceci dit j’ai eu un petit dilemme au moment de choisir la vidéo à cause du clip que j’adore et que je vous conseille vivement mais au final mon amour pour la version piano l’a emporté. Je trouve juste cette chanson jolie aussi simple soit-elle. J’aime de la mélodie du couplet jusqu’à l’explosion du refrain : un classique !

     

    Voilà c’était mon voyage au pays de Panic ! at the disco. Je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour sur leurs albums qui à mon goût se valent tous plus ou moins. Je pense que la force du groupe est avant tout leur côté frais sans prise de tête qui séduit assez facilement. Ils ont également une volonté d’explorer plusieurs genres ce qui promet d’assurer la diversité de leur discographie et de nous offrir d’autre surprise à l’avenir. Car oui, je pense que PATD a encore beaucoup de chose à nous montrer et que le groupe a encore quelques belles années devant lui.


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