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    S’il y avait à nommer un groupe de rock populaire de ma génération (enfants nés dans les 90s), je dirais que les Fall Out Boy remporteraient la palme. Ce groupe qui a émergé dans les années 2000 sur la scène pop-punk est aujourd’hui très bien ancré dans la pop culture. Autres grands ambassadeurs de ce qu’on a appelé la vague emo (même si on ne voit pas trop en quoi ils peuvent être considérés comme tels mais passons), ils sont célèbres pour leurs titres à rallonge, leurs paroles absurdes et les frasques du bassiste Pete Wentz. On se rappelle toujours de Sugar We’re Going Down (dont on a toujours autant de mal à comprendre les paroles du refrain), This Ain’t a Scene It’s Goddamn Arm Race (à traduire littéralement par « Ce n’est pas une scène mais une putain de course de bras » dont je ne sais toujours pas la signification cachée), ou encore de leur reprise de Beat it de Michael Jackson. Je passe sur de nombreux tubes (I Don’t Care,Thnks fr th mmrs … allez écouter leur best of Believers Never Die pour une sélection complète), le fait est qu’ils se sont illustrés comme un groupe fun à potentiel tubesque dans les années 2000 avant de faire un hiatus de 3 ans et de revenir en force avec Save the Rock ‘n’ roll qui n’a fait que confirmer leur succès. Des titres comme My Songs Know What You Did In the Dark (Light Em Up) ou The Phoenix ont fait le tour des tops 50 du monde entier, l’album contient même des collaborations avec Courtney Love ou Elton John… De plus il a été presque unanimement acclamé par les fans.

    C’est donc en 2015 qu’ils reviennent avec un nouvel opus : American Beauty/American Psycho qui après 24h dans les bacs a déjà remporté un retour favorable de leur public. Histoire de prouver qu’après près de 14 ans d’activité et 10 ans de succès mondial, ils sont toujours là prêts à faire chanter les foules.
    J’ai personnellement une certaine affection pour le groupe puisqu’ils ont quand même un capital sympathie non négligeable qui repose sur le fait qu’ils ne se prennent pas au sérieux et ont plutôt tendance à vouloir s’amuser que pondre des albums ultra travaillés. Si leur image de groupe pour ados leur colle à la peau, je trouve que leur dernier album était étonnamment plus mature. Malgré ça j’ai quand même assez peu de connaissances en profondeur sur leur discographie, les considérant plus comme un groupe à tubes qu’un groupe à albums. J’ai quand même voulu me plonger dans leur nouvel album en entier.

     

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    Commençons par le commencement : la forme. La pochette de l’album représente un enfant dont la moitié du visage est peint à l’effigie du drapeau américain faisant ici référence au titre de l’album. Ah, ces américains toujours prêts à référencer leur pays sans raison. J’aime cependant bien le concept du maquillage sur une moitié du visage de l’enfant laissant supposer une certaine opposition. Mais le rendu n’est pas terrible au final, je trouve que la couverture manque un peu d’impact avec ces feuillages verts en fond. Ceci dit je ne sais pas pourquoi on devrait attendre quelque chose du design d’un album des FOB sachant qu’ils ont quand même réussi à nous foutre un mouton dans une chambre de bambin en guise de couverture deInfinity on High une fois donc bon.

    L’album commence avec Irresistible, quelque sons de fanfare et un bon coup de grosse caisse couplés avec des « eh eh eh eh » qui nous font entrer avec entrain dans l’album. Le refrain n’est cependant pas très brillant malgré les bonnes ondes du couplet. Si j’adore la ligne de percussions, les guitares auraient gagnées à être plus présentes pour en faire un morceau plus percutant. Sympathique, donc, mais pas si irrésistible que cela.
    Nous voilà alors nez à nez avec le titre éponyme de l’album : American Beauty/American Psycho… Alors où commencer ? Rien que le début de la chanson nous montre la faiblesse du morceau : le refrain qui se voulait être énergique et entêtant et qui se retrouve être ... lourd tout simplement. Ce n’est pas en répétant « She’s a American beauty, I’m an American psycho » en criant un peu qui va faire du refrain quelque chose de fun. Mais j’aime l’énergie des couplets et surtout celle du pont qui tombe légèrement à plat quand le refrain arrive. Alors oui ce n’est pas fameux mais je suis sure qu’en concert la chanson doit être très efficace avec une foule en délire.

    Passons au premier single issu de l’album : Centuries. Nous retrouvons ici un brin de l’esprit qui ont fait les meilleures chansons de Save the Rock’n’roll. Dès les « tututulurutu » de l’intro on a envie de s’investir dans notre écoute. Les percussions et les quelques notes de piano en font une chanson assez envoûtante et énergique à la fois. On retrouve la tradition des one-liners à la Fall Out Boy avec le « Heavy metal borke my.. heart ! », et il nous serait difficile de ne pas vouloir crier aussi « REMEMBER ME FOR CENTURIIIES » au bout de quelques écoutes. C’est ce que j’appelle une chanson efficace !
    The Kids Aren’t Alright enchaîne pour une partie plus lente et planante que purement entrainante. C’est le genre de chanson qui va bien au timbre de voix de Patrick Stump ce qui ne fait jamais de mal. J’aime l’ambiance de la chanson qui est globalement plaisante et agréable même si j’ai du mal à comprendre l’utilité du sifflement en fond.
    Suit Uma Thurman au nom un peu déconcertant qui se pourrait être un hommage à l’actrice hollywoodienne (mais si vous savez Pulp Fiction, Kill Bill, Tarantino, Schweppes, tout ça) ou juste une envie de donner son nom à une chanson sans raison particulière ce qui ne m’étonnerait pas de leur part. On est repartis dans les chansons entrainantes dans une ambiance qui pourrait rappeler un peu celle de western… qui me font penser à Tarantino en fait. C’est assez rafraîchissant cette ligne de guitare un peu rétro. Mais je ne suis pas fan du refrain qui manque un peu de présence à mon goût même si je suis toujours prête à le chanter lorsque la chanson commence.




    Clip improbable de Centuries, premier single de l'album
     

    Jet Pack Blues repart dans quelque chose de plus calme… Mais c’est quoi cette manie d’arriver comme des malpropres avec un refrain doté de grands sabots contrastant trop brutalement avec le côté plus subtil du couplet ? Le résultat est donc encore mitigé entre la lourdeur du refrain et des moments plus agréables comme le pont par exemple.
    Et nous en venons à une des chansons qui à ma connaissance à le plus enthousiasmer les fans jusqu’à présent : Novocaine. Une bonne chanson de Fall out boy se reconnait à une entrée en la matière très intrigante qui ne demande qu’à nous faire plonger dans la chanson. La chanson est très entrainante et sympathique mais je suis forcée de constater qu’elle ne fait pas d’étincelles non plus. Ce qui ne nous empêchera pas de chanter en chœur « I am the worst, I am the worst nightmare nananananana ».
    Pour appuyer la touche américaine voici Fourth of July (le 4 juillet, fête nationale aux USA si vous vous demandiez), qui nous parle de feux d’artifices et de la magie de les regarder avec sa moitié. Une chanson qui n’est pas très enthousiasmante et manque de subtilité visiblement.. Rien de très notable non plus avec Favorite Record qui garde certes un capital sympathie.

    De retour avec Immortals on va pourra retrouver quelque chose d’intéressant. La chanson faisant partie de la bande originale du nouveau film d’animation Big Hero 6 (Les Nouveaux Héros en français) des studios Disney. Si la chanson ne casse pas non plus des briques elle a le mérite de tenir dans son ensemble et d’être bien entrainante. Si je pense que le réveil de la guitare dans ce morceau l’a beaucoup avantagé, il n’y avait pas besoin de répéter autant « Immortals » dans tous les tons possibles : on SAIT que c’est le nom de la chanson les gars.
    Puis l’album se clôture (déjà ?) avec Twin Skeleton’s (Hotel in NYC). Et nous voilà enfin avec un refrain qui tienne totalement la route et une guitare bien distincte (pour un groupe qui se doit quand même un minimum rock c’est bien aussi). Mention spéciale au pont qui rajoute un côté un peu plus mystique au morceau. De quoi terminer l’album sur une note positive en chantant « Hold ooooooon » emportés par l’ambiance.

    Je savais pertinemment que Fall out boy n’est pas un groupe là pour faire des albums recherchés, plus connus pour quelques singles que pour leurs albums dans leur intégralité. Ceci dit, j’avais été surprise parce le côté beaucoup plus abouti de Save the rock’n’roll qui allait jusqu’à des morceaux moins connus du grand public qui étaient tout de même bien réussi (The Mighty Fall ouJust One Yesterday par exemple). Ici, je ne retrouve pas le semblant de maturité que j’avais trouvé dans l’album précédent. L’album est agréable à écouter mais au final il peut se résumer à de bonnes percussions, une guitare discrète et un manque cruel de subtilité. J’ai trouvé la plupart des refrains lourds, mal amenés et répétitifs. Ce qui est dommage puisque le tout est quand même entrainant et sympathique. Je n’ai pas d’énorme coup de cœur sur cet album mis à part Centuries qui m’a plu dès la première écoute (qui n’est pas non plus un exemple de subtilité soyons clairs). L’album aurait gagné avec des arrangements plus variés, une présence du côté basse/guitare, des textes plus travaillés… Oui parce qu’entre Immortals, Irresistible, AB/AP ou The Kids Aren’t Alright j’ai l’impression d’avoir passé la chanson à entendre la même phrase encore et encore.
    Je pense qu’on peut passer un bon moment en écoutant l’album, les chansons doivent être très fun à jouer en live mais disons que je ne pense pas que ce soit très mémorable même si on essaie de nous en convaincre par messages subliminaux (« you will remember me for centuries ».. mouais on repassera).

    Je conseille : Centuries, Uma Thurman, Novocaine, Immortals, Twin Skeleton’s (Hotel in NYC)
    Passez votre chemin : American Beauty/American Psycho honnêtement pour une chanson éponyme c’est pas terrible


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  • Me voilà aujourd’hui pour un de ces articles que j’adore écrire : un compte rendu de concert. Malheureusement, l’occasion ne se présente pas aussi souvent que je le voudrais, les concerts auxquels on tient et auxquels on peut assister sont des denrées assez rares pour être à chaque fois sources d’anticipation et d’enthousiasme.
    Alors je ne suis pas non plus la plus expérimentée en la matière, des concerts en vidéos j’en ai vu des centaines mais ceux que j’ai réellement vécu peuvent se compter sur les doigts d’une main (ce à quoi je compte bel et bien remédier croyez-moi). Mais j’en ai peut-être vu assez pour savoir que je n’en vivrais pas un comme celui-là de sitôt. Pour la simple et unique raison qu’il ne s’agit pas de n’importe quel artiste que j’écoute beaucoup, mais de Gerard Way.
    Si vous suivez un tant soit peu mon blog vous savez peut-être déjà qui il est. Pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est un artiste qui a marqué les années 2000 avec son groupe de rock un peu inclassable souvent rangé dans l’un des groupes responsables pour la montée du emo aux alentours de 2005 : My Chemical Romance. MCR n’est pas le sujet ici puisque le groupe s’est séparé il y a bientôt 2 ans, et je suis incapable d’ouvrir la bouche (ou le clavier en l’occurrence) à leur sujet sans m’étaler. Je ne peux que vous conseiller d’aller jeter un œil sur youtube ou spotify pour aller les écouter.

    Outre son statut de rockstar qu’il a maintenant bien mérité, il est aussi relativement connu dans le milieu des comics pour en avoir écrit plusieurs puisqu’il s’agit de sa carrière de prédilection à la base. Il a par exemple récemment écrit un numéro de Spiderman, le troisième tome de sa série Umbrella Academy (que j’adore) est en cours d’écriture et son one-shot True Lives of the Fabulous Killjoys vient d’être traduit en français et tout juste sorti dans nos magasins pour ne citer que l’essentiel.

    Son groupe star étant séparé et parallèlement à sa carrière de scénariste de comics, Gerard a sorti en septembre dernier son album solo baptisé « Hesitant Alien » qui était censé être un hommage à la Brit-pop (vaiante du rock britannique des années 90 représenté notamment par Oasis ou Pulp) et aussi dévoilé une autre facette de sa musique que le côté psychotique et légèrement bourrin qu’il pouvait avoir en tant que leader de MCR.
    Je n’ai (bizarrement) pas fait de review de l’album sur le blog, peut-être parce que je savais que j’aurais le temps de le faire en faisant la review du concert. Mais ce qui ressortait globalement de l’avis sur cet album se partageait entre d’un côté des fans qui ne retrouvaient pas ce qu’ils avaient aimé dans sa musique (sachant qu’une partie de la fanbase avait déjà bâché le dernier album en tant que tel de MCR parce qu’il n’était pas assez sombre et trop différent de ce qui avait fait leur succès), car oui la Brit-pop n’est pas exactement ce que le prototype du fan de MCR est censé avoir son mp3. Puis une autre partie de son public a trouvé ça génial de faire un album rétro et de changer de style, il s’est même certainement trouvé un autre public peu sensible au charme de MCR. Et pour cause les magazines rock/alternatif populaires ont nommé son album l’un des plus marquants de 2014 (peut-être plus du fait que ce soit un album signé Gerard Way qu’autre chose mais il ne faut pas le dire).
    Je pense surtout que l’album était certes moins élaboré et impactant que ce qu’on avait l’habitude d’entendre de lui mais Hesitant Alien a un charme dans son côté rétro, sa simplicité et sa légèreté.



    Le fait est que quelque soit l’appréciation qu’on peut faire de son album solo, Gerard Way bénéficie (comme tous les ex-membres de mcr d’ailleurs) d’une fanbase dévouée qui a souvent grandit avec Black Parade dans les oreilles prête à supporter et aimer n’importe quel mouvement du chanteur. Et pour cause, l’adorabilité de Gerard toujours prêt à faire des discours de encourageant à une foule, son histoire d’ex-alcoolique mentalement assez peu stable, et l’amour qu’il porte à son art en font une personnalité touchante, attachante et populaire. C’est d’ailleurs un des artistes que j’admire le plus pour ça, c’est pourquoi il n’était pas question pour moi de manquer son détour à Paris.

    Après cette (longue) intro – oui je sais je m’étale trop à chaque fois – rentrons enfin dans le vif du sujet. Lorsque j’apprends que LE Gerard Way passait à Paris, je me rends à la première heure sans me poser trop de question à la billetterie pour acheter ma place. Et pour ses beaux yeux, je décide pour la première fois de me déplacer à Paris spécialement pour l’occasion et d’assister seule au concert. Si vous vous êtes déjà demandé si oui ou non vous alliez vous rendre à un concert seul : foncez, de toute façon au final vous vous éclaterez tout aussi bien en ne connaissant personne et qui sait vous ferez peut-être de bonnes rencontres. Dans mon cas, je suis la seule à idolâtrer Gerard Way dans mon entourage et je ne voyais pas trop comment ramener quelqu’un avec moi si c’était pour lui infliger mon excitation surdimensionnée.

    Au fil des mois, l’impatience se montrait de plus en plus persistante puis est arrivé le week-end en question. J’ai la chance d’avoir de la famille à Paris ce qui me dispense d’un hôtel et d’une expérience avec les taxis parisiens. Lorsque le Jour J est arrivé, je ne suis pas sure que je me rendais vraiment compte de la chose. Quelques heures avant le show, je commençais à trépigner et tourner en rond. J’ai décidé de ne pas arriver 3000 ans en avance parce qu’il faut bien l’avouer je ne suis pas prête à passer l’après-midi dans le froid juste pour une garantie d’être au premier rang. (Aussi je serais passée pour une groupie finie mais ça c’est autre chose) Le fait est que j’ai du coup raté une apparition de la star dans la file d’attente pour quelques autographes, à la place j’avais suivi son voyage à Paris au fil de ses tweets (souvent constitués de petits éléments sans trop d’importance dont mon favoris : l’épopée de ses paires de chaussettes tout au long de la tournée). J’arrive sur les lieux 1h avant le début du show, et là l’épreuve est de trouver la petite salle qu’est le Trabendo dans cet immense endroit qu’est la Cité de la Musique. Après avoir suivi des panneaux dans de longues ruelles sombres je trouve enfin la salle coincée entre le Zénith de Paris et le fameux Philharmonie (qui ne ressemble pas à grand-chose pour le moment d’ailleurs).



    Pour une salle qui ne doit pas avoir une capacité de plus de 700 personnes, la file d’attente parait vraiment énorme se tortillant un peu dans tous les sens. Et voilà arrivé le moment le plus dur lorsqu’on passe un concert seul : attendre l’ouverture des portes … #foreveralone. J’en ai majoritairement profité pour faire une petite analyse de la population. Si on imagine les fans de Gerard souvent de jeunes filles entre 15 et 20 ans (dont je fais partie yo), j’ai trouvé que les visages représentaient une assez grande diversité. La gente masculine était bien représentée, la tranche d’âge s’étendait des ados jusqu’aux trentenaires voire même quarantenaires. Certains ont un look rock tirant sur le punk, d’autres sont habillés à la mode, d’autres encore dans un look quelconque (moi par exemple), et certains se sont même permis quelques folies avec des des bijoux fluos ou un look steampunk. On voit certains fans les cheveux teints en roux comme le look arboré par Gerard pendant la promotion d’Hesitant Alien. Dommage qu’entre temps il a pris soin de se reteindre les cheveux en blond (son instabilité capillaire est assez célèbre dans le milieu). Certains autour de moi craignent que les groupies ne l’emportent sur l’ambiance générale, d’autres écoutent des tubes pop-punk dans le fond… Et enfin la file avance nous allons enfin pouvoir découvrir les lieux.

    La salle a l’air cosy, on découvre une petite terrasse, un bar, et une scène assez petite. Le stand de goodies attire en premier l’attention de beaucoup de spectateurs, le vendeur assez peu à l’aise en français se réjouit de voir des anglophones, certains s’émerveillent devant les mugs… Je décide alors de ramener un souvenir en achetant le t-shirt de la tournée (j’adore les design des t-shirts issus d’Hesitant Alien si vous saviez). Tout se passait bien jusqu’à ce que je me rende compte qu’en ayant déposé mes affaires au vestiaire je n’avais nul part où ranger mon t-shirt que je tiens alors maladroitement dans ma main avant de décider de le porter comme écharpe parce que pour lever les mains en l’air c’est quand même plus pratique.
    La salle est assez bizarrement agencée, il y a une espèce de salle en hauteur qui permet d’avoir une belle vue sur la scène d’assez loin (généralement une place privilégiée pour les parents accompagnateurs), en bas il y a un petit espèce juste devant la scène plus bas que le reste de la salle où se sont placé les fans avides d’une ambiance de fosse, pour les plus modérés qui préféraient mieux voir d’un peu plus loin leurs choix s’est tourné vers l’ « estrade » qui représentait le reste de la salle. (si vous m’avez suivi jusque-là c’est déjà bien) Et voilà arrivé le moment fatidique et crucial du choix de la place. En général il y a deux stratégies : je veux passer le concert peinard et je me mets un peu plus loin pour bien voir et éviter les mouvements de foule, ou bien l’objectif être le plus près de la star que possible de façon à ce que je puisse lui toucher les pieds. Dans mon cas je n’allais pas être au premier rang vu l’heure à laquelle je suis arrivée dans la file, mais j’aime bien l’ambiance de la fosse alors je m’avance le plus prêt que je puisse pour avoir une assez bonne vision. Ce n’a pas été une tâche très difficile puisque la salle n’était pas vraiment remplie (Gerard n’est pas aussi connu en France que dans le monde anglophone, ce n’est donc pas une très grande surprise) et tout le monde à l’air décontracté personne ne pousse.  Je finis par me caler à quelques mètres de la scène pile en face du pied de micro ce qui est de mon point de vue une place idéale.

    Wake Up Call de Nothing but Thieves en première partie (ok vu de si prêt le mec ne ressemble pas tant que ça à Dane Dehaan)

    L’heure de la première partie a sonné. J’aime bien les premières parties de concerts axés rock parce que par définition les groupes de rock son plutôt fait pour jouer en live et c’est rare d’être déçu par leur prestation. Les invités étaient le groupe britannique Nothing but Thieves, menés par un chanteur sosie de Dane Dehaan (ou peut-être suis-je la seule à avoir fait le rapprochement mais sérieusement). Dès les premières notes la salle semble satisfaite et on commence à headbanger et à taper en rythme ici et là. Le point négatif c’est que les premières pancartes se lèvent et qu’on se dit que notre belle place risque d’être gâchée à jamais. Parce que oui c’est mignon de faire rire le chanteur avec une pancarte « The guy behind me can’t see » (Le mec derrière moi ne peut rien voir) mais le fait est que quand on est le mec en question bah... c’est pas terrible.
    J’ai beaucoup aimé l’énergie de groupe, j’ai beaucoup aimé ce qu’ils ont joué. Après avoir fait une petite recherche sur internet, il se trouve que c’est une formation assez récente et qu’ils n’ont donc pas un répertoire très étendu mais la salle a visiblement beaucoup aimé. Graveyard Whistling par exemple est une très belle chanson et des chansons plus péchues comme Wake up Call viennent réchauffer l’ambiance. Bien entendu le chanteur (que j’appelle communément Dane Dehaan bis donc), remercie Gerard Way de les avoir invités : « Comme beaucoup d’entre vous certainement, nous avons grandi en écoutant My Chemical Romance donc c’est un honneur d’être ici ». Pas sans donner de faux espoirs à la foule quant à une éventuelle reprise de MCR mais vu que la séparation du groupe reste un sujet sensible, ça paraitrait plutôt déplacé.
    Après avoir bien échauffé la salle, le groupe remercie l’audience avant de quitter la scène.

    Ainsi nous voilà dans l’un des moments les plus désagréables : l’attente entre la première partie et le spectacle. Le temps de changer les instruments, préparer la sono, que le groupe soit prêt tout ça tout ça… Une belle demi-heure de poireautage extrême et ce n’est pas une petite musique d’ambiance qui rend la chose plus passable. Je me remets donc à l’une de mes activités favorites : l’observation. De là où je suis, la moyenne d’âge est beaucoup plus proche des 20 ans étant un beau mélange d’ados et de jeunes adultes. Beaucoup portent des t-shirts Gerard Way ou d’anciennes tournées de My Chemical Romance (*soupire*). Certains ont même des tatouages référençant le groupe… Quel bel étalage de fans dévoués. La salle s’impatiente, je commence à regretter de n’avoir rien mangé avant j’ai un beau mal de crâne et mon dos commence à me faire mal (je me fais vieille les enfants). Je me dis que ça commence mal. Je commence aussi à me faire un dialogue interne appréhendant l’entrée en scène de Gerard car je n’ai absolument aucune idée de comment j’allais réagir et je me disais que si je commençais à pleurer ça n’allait pas être terrible... Mais la réponse à mes questions allait de toute façon être imminente…

    Entrée de Gerard: The Bureau + Action Cat

    The Hormones, les musiciens accompagnant Gerard, se mettent en place ce qui a le moyen d’exciter encore plus la salle : « Gerard arrive, Gerard arrive oh mon dieu ». Une pensée pour ces musiciens qui passent totalement au second voire troisième plan dans le concert, la plupart des fans ne les reconnaîtraient pas et beaucoup n’en ont carrément rien à faire. Ils commencent à jouer l’intro de The Bureau, première chanson de l’album faisant monter la sauce. Et enfin le moment tant attendu : Gerard arrive tranquillement sur scène dans son costume bleu emblématique qu’il porte sur la pochette de son album, ses cheveux fraichement teints tout ébouriffés. Il s’approche du micro et souffle « Paris, hands up and down, down » (honnêtement vous avez besoin d’une traduction ?) en rythme. C’est le moment où on se dit « Oh mon dieu il existe vraiment, ce mec est vrai il est là devant moi. Ce n’est pas un homme synthétique créé par un complot cybernétique visant à enrôler des adolescents dans une secte : il existe ! » (arrêtez me dîtes pas que je suis la seule à me poser ce genre de question).
    Il commence alors à chanter (oui on est un peu là pour ça à la base), et ma première surprise c’est que dans la salle sa voix sonne encore plus aigüe que l’idée que je me faisais. Le public crie, mais pas comme une foule de groupies défiant les décibels, non la foule est juste enthousiaste et saute en balançant les bras. Gerard s’accommode la scène en faisant quelques aller-retours de gauche à droite en ordonnant à l’audience de lever les mains ou de les taper pendant qu’il enchaîne sur Action cat (premier morceau sorti de l’album). Il a l’air satisfait de son public, il finit la chanson par ce fameux passage « Do you miss me ? Cause I miss you too » (Est-ce que je vous ai manqué parce que vous oui) en criant « I miss you too » en désignant la foule et en envoyant des baisers. N’est-il donc pas adorable ?

    Il lâche enfin quelques mots en français « Merci Paris ! » et commence Zero Zero et se montre un peu plus théâtral. Pour des gens ayant vu beaucoup de ses concerts et connaissant par cœur ses mimiques, on peut dire qu’il n’a toujours cet air un peu psychotique qu’il avait en tant que leader de MCR, surtout que le maquillage qui porte se rapproche beaucoup de celui de leur période de promotion de Revenge (ce à quoi je ne dis pas non, au contraire). J’aime beaucoup l’énergie de cette chanson, elle donne un beau mouvement à la foule.
    Une fois la chanson finie, il prend un temps pour parler à la foule, « Vous êtes un public de plus avec tellement de bonnes vibrations merci beaucoup » dit-il avant de ramasser quelques dessins dans la foule. Il commence à parler de comment il est venu à faire cet album « Sans vous je sais pas ce que je ferais, je serais peut-être dans les bois, j’aurais changé mon nom ou je sais pas quoi […] Au final j’ai décidé que la musique c’était ce que j’aimais vraiment faire […] et l’une des premières chansons que j’ai écouté la voici, elle s’appelle Millions ». Il s’agit d’une des rares chansons de l’album à avoir bénéficié d’un clip (que je soupçonne avoir été monté sous LSD mais passons), et donc bien connue. Il commence alors à taper un tambourin en observant la foule, l’air satisfait de ce qu’il voyait, souriant en croisant certains regards. J’adore cette chanson elle est juste adorable et sympathique. Et avoir gueuler le morceau « It was really me, it was really you ! » avec Gerard qui regarde dans ma direction c’était parfait parce que c’est toujours le morceau qui me fait rire dans le clip et que je chante à chaque fois que j’écoute la chanson.

    Gerard est tout sourire et termine la chanson en criant aux techniciens « Laissez-moi voir tous visages heureux, mettez de la lumière sur tous ces magnifiques visages ».
    Il a l’air d’adorer ce qu’il a devant lui. Il finit par avouer « Vous me faites me sentir bien dans mon corps » ce qui débouche assez vite sur un encouragement sur comment accepter son corps. L’adorabilité innée, je vous dis. Il continue dans sa lancée « Et il y a une cause qui me tient vraiment à cœur, c’est celle des transgenres et des non-binaires […] Si vous connaissez ce problème je veux que vous sachiez que je vous soutiens et si vous avez un ami qui vit ça soutenez-le » dit-il avec une certaine difficulté en se frottant les yeux visiblement moyennement à l'aise. Si on croirait entendre un lobby pour la liberté du genre tout droit sorti de Tumblr, j’apprécie beaucoup le fait qu’il parle de ce problème. Il a toujours profité de ses concerts pour faire passer des messages, et je suis assez contente qu’il l’ait fait à ce point pendant notre concert français. Encourager par les acclamations du public il poursuit alors.

    Juarez, pour le côté foufou

    Le moment de gloire est arrivé avec la chanson de l’album que j’écoute en boucle : Juarez, aussi l’une des plus populaires parmis les fans certainement pour son côté plutôt excentrique. Et surtout qu’en live c’est l’occasion de se déchirer un peu plus. Gerard commence d’ailleurs par crier et s’ébouriffer encore plus la tignasse. J’entends à côté de moi se dire d’un ton affectueux « Regarde-le, on dirait un fou ». Pour la première fois depuis le début du concert, tout le monde chante en cœur « I can’t swim just rub it in, I gotta un a little faster ». Le signe des cornes du diable, typique des concerts de rock s’élève d’un peu partout dans la salle. Quand le refrain éclate, autour de moi c’est la folie totale tout le monde saute et crie. Si Gerard n’était pas sur scène, il aurait eu sa place dans la fosse puisqu’il saute et crie lui-même en balançant la tête ébouriffant encore plus ses cheveux. C’est certainement le moment où je me suis le plus dépensé de tout le concert. Je me rappelle de cette mini-déception quand la chanson s’est arrêtée et que ce n’était plus le moment de bouger dans tous les sens… aaah Juarez si seulement tu savais comment je t’aime.
    Lorsque la chanson se finit la foule commence à crier en cœur avec un accent franchouillard parfait « Gérard ! Gérard ! Gérard ! », parce qu’après tout ce nom est tellement français que n’importe quel frenchie ne penserait même pas une seconde à essayer de le prononcer à l’anglaise (ou à l’américaine). Gerard lance un regard confus à la foule avant de demander « Are you guys sayin my name ? » (Vous êtes en train de dire mon nom ? ) « Like ‘’Gerard Gerard Gerard ‘’ ? » (à lire avec l’accent américain bien entendu). Lorsque l’audience acquiesce il sourit « Oh that’s so sweet! […] I heard something else like ‘’Get off, get off’’ » (Oh c’est trop mignon ! J’ai entendu autre chose du genre “Dégage, degage”).
    Il commence alors à s’émerveiller devant la salle « J’ai un bon sentiment avec cette salle, j’aime bien les couleurs sur les murs », puis continue en parlant de cette envie de s’échapper du New Jersey (là où il a grandi ndlr) quand il était jeune, comment il s’est rendu compte que le meilleur moyen était de former un groupe avec son frère (la mention de Mikey soulève quelques cris). A la limite du débat philosophique il explique qu’il ne faut pas faire que suivre son rêve, « Make your dream follow you » (Faites que votre rêve vous suive). Il finit bercé par les notes de piano en fond «No matter how far you go, you never forget how it smells, this song is called Drugstore Perfume » (Peu importe où vous allez, vous n’oubliez jamais l’odeur [de là où vous venez], cette chanson s’appelle Drugstore Perfume). Ca sonne un peu poète perdu tout ça mais l’âme d’artiste de Gégé ne connait point de limite et il fallait s’y attendre.

    Après ce discours inspiré, donc, Drugstore Perfume, la ballade de l’album, commence. Gerard ressort son tambourin et entame le chant tranquillement. C’est le moment où je me suis rendue compte qu’en fait je n’avais pas pensé une seule seconde à prendre des photos depuis que Gerard était rentré sur scène. D’habitude c’est une sorte d’automatisme motivé par le partage des photos preuves de notre présence sur les réseaux sociaux mais j’avais totalement oublié cet aspect jusqu’à ce moment là. Je décide de filmer pendant un moment avant d’en venir à la conclusion que j’appréciais trop le moment présent pour me soucier des reliques qui me resteront après et que de toute façon quelqu’un ferait une meilleure fancam que moi.
    Il annonce qu’il va chanter Television all the time, une chanson non parue sur l’album qu’il a quand même partagée sur internet, quelqu’un dans la salle s’écrit alors « THAAANK YOOUU ». On dirait que quelqu’un avait une affection particulière pour la chanson, que j’avoue avoir oubliée assez vite. La chanson est rapidement suivie par une chanson appelée apparemment « Piano », qui est une ballade … au piano quelle surprise (badam tss) que j’ai trouvé très belle d’ailleurs. Il annonce alors la prochaine chanson « Paris, I want you to sing this with me, it’s called Brother » (paris, je veux que vous chantiez cette chanson avec moi, elle s’appelle Brother), une de celles que j’attendais beaucoup aussi. Je trouve que c’est la plus touchante de l’album, elle a une ambiance nostalgique que je trouve magique. Et c’est je pense la chanson de la soirée de Gerard a chanté avec le plus de cœur et elle s’est avérée encore plus touchante en live. J’étais partagée entre sentir l’émotion de la chanson et crier en chœur « To the drops of the city rain ».



    Brother, pour les sentimentaux

    Il prend ensuite un moment pour lire les pancartes avant de s’arrêter sur une et de regarder son auteur « Tu veux vraiment le faire ? T’as un bon rythme ? Oui, je vois dans tes yeux que tu as un bon sens du rythme viens me rejoindre » il invite alors une fan surexcitée (qui ne le serait pas ?) à jouer du tambourin sur scène. Il poursuit comme si de rien était avec Get The Gang Together avec une fan agitant de tambourin en sautant partout à côté. Ce que je trouve cool avec cette chanson en live, c’est qu’elle est écrite à propos des plaintes par rapport à la séparation du groupe. Le refrain est censé être chanté de la voix des fans « Keep it together somehow » (Trouvez un moyen de rester ensemble). Et le fait est qu’en live bah tout le monde chante les paroles, donc au final les fans finissent par chanter la partie censée être dites de leurs voix. J’y pensais tout en criant « KEEP IT TOGETHER RIGHT NOW », parce qu’au final on ne va pas faire comme si ce n’était pas ce qu’on pensait tous. Il remercie ensuite la fan « Profite bien du reste du concert » lui dit-il avec un sourire.
    Il se lance alors dans un autre discours inspiré « J’aime bien faire monter des jeunes femmes sur scène […] parce que vous devez subir beaucoup de conneries ». Je veux dire voilà pourquoi Gerard est si attachant : beaucoup d’autre artiste homme aurait dit « J’aime bien faire monter des jeunes femmes sur scène » d’un air un peu pervers. Mais Gerard lui préfère entamer sur une note de féminisme. Je crois qu’au point où on en est Gerard a gagné la sympathie de la salle entière, même des accompagnateurs et des parents, voire même du staff qui travaille au bar. A vrai dire à ce moment-là je ne suis plus sure si les fans sont les gens les plus heureux de la salle ou si Gerard ne serait pas plus enthousiaste qu’eux

    Il se sent encore inspiré et explique le contexte de la prochaine chanson. « J’ai fêté mes 25 ans, et je ne savais pas ce que je voulais du reste de ma vie. […] Peut-être aussi parce que je ne pensais pas dépasser cet âge ». C’est à ce moment qu’il a décidé de se lancer dans un discours du genre « Peu importe ce que vous voulez faire, il faut le faire avec le cœur ». Parce qu’au point où on en est, il peut dire un peu tout et n’importe quoi il est encouragé par la foule qui ne demande rien de plus qu’il lui parle. "I know I've been a chatty motherfucker" (Je sais que j'ai été putain de bavard ce soir) dit-il d'ailleurs, mais la foule s'empresse de crier "Mais on aime ça !".
    Encouragé encore une fois, il poursuit sur How It’s Going To Be. J’aime beaucoup cette chanson mais je ne l’écoute pas assez. Vous savez en concert il y a tellement de bruit qu’on ne s’entend pas chanter, et je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose vous voyez. Parce que ça veut dire aussi qu’on ne s’entend pas se tromper, et malheureusement je ne connaissais pas cette chanson par cœur et je crois avoir chanté en yaourt tout le temps. Je me suis rendue compte en plein milieu de la chanson ou j’ai senti le regard de Gerard dans ma direction et que je me suis dit « L’une des seules images que ce mec aura jamais de moi : moi qui chante comme une conne sans connaître les paroles ». L'idée m'a fait sourire sur le coup.
     Gerard montre quelqu’un dans la foule et lui fait signe de sourire. (à ce moment-là on a juste envie de lui dire arrête d’être autant adorable j’en ai marre) Ca excuse le fait qu’il ait eu un peu de mal à atteindre les aigus vers la fin de la chanson. Il enchaîne bien entendu sur un nouveau discours pour annoncer la prochaine chanson. Au point où on en est, il ne reste plus beaucoup de chansons de l’album qu’il n’a pas chanté donc le suspense est assez réduit. Cette fois-ci il est question de maladie mentale, sujet qui lui tient à cœur puisqu’apparemment c’est du vécu. « On n’emmène pas un gamin comme moi chez le psy […] Je suis sure que certains d’entre vous ont vécu ça aussi. Parce que nous tous on n’est pas fous […] il faut trouver quelqu’un à qui parler, parce que parler ça fait du bien » Le public a l’air absorbé encore une fois par ses paroles et applaudit et crie en ponctuant ses phrases. Par expérience je sais de quelle chanson il parle : Maya The Psychic, chanson qui clôture Hesitant Alien, qui est également une des chansons que j’adore le plus dans l’album. Et je ne suis pas la seule si j’en crois les acclamations de la foule. C’est donc une chanson qui a pu bénéficier de l’énergie de la foule, la fosse où j’étais n’a presque pas arrêté de sauter de toute la chanson.

     



    No shows

    Gerard commence à chanter de façon un peu improvisée « I think you are beautiful, look at her she is beautiful » (je vous trouve magnifique, regardez la: elle est magnifique), avant de demander à la foule de chanter en cœur les « ooh oooh ooh » typique de No Shows, seule chanson de l’album restante et le single principal de l’album. Et je dois dire qu’elle rend super bien en live. De plus, on peut voir que Gerard s’éclate totalement se dandinant comme un père un peu gênant. Il change même les paroles vers la fin pour nous répéter encore et encore que nous sommes magnifiques (j’espère bien qu’on l’est !).
    Il ne reste plus aucune chanson de l’album, que va-t-il donc bien nous chanter maintenant? Il nous fait alors une reprise d’une chanson de The Jesus and Mary Chain qui s’appelle apparemment Snake Driver. Bien que la plupart des gens ne connaisse pas la chanson (moi y compris), tout le monde reste dans l’ambiance et continue à balancer ses bras. Gerard et The Hormones repartent laissant les lumières en pleine effervescence : leurre classique du « Encore » dont le principe est que l’artiste se fasse réclamer un peu avant de revenir le temps de quelques chansons.

    Je regarde un peu les gens autour de moi. Je pense que j’étais à côté d’un mec qui était lui aussi venu seul. Il était aussi à fond dans le concert que moi, je l’avais vu sauter et lever les mains plus haut que moi. La foule se met à réclamer Gerard comme le veut la tradition et crie encore plus fort quand celui-ci revient. Le mec à côté de moi commence à crier «Gerard on t’aime ! », j’ai la preuve vivante que je ne suis pas la plus grosse groupie dans la salle. Ceci dit je peux totalement approuver ses dires. Gerard annonce « On vous aime tellement qu'on va vous jouer 2 autres chansons. […] La première, personne ne l’a encore entendue puisqu’elle vient d’être terminée : elle s’appelle Kid Nothing ». Nous sommes alors tous enthousiastes à l’idée d’entendre une chanson toute neuve. La chanson semble dans la continuité de Zero Zero aussi bien musicalement que pour le message donné. Dans tous les cas la chanson met l’ambiance et je me suis encore une fois bien éclatée en fosse. La salle a l’air comblée d’entendre cette nouvelle composition.
    Enfin l’heure de la dernière chanson a sonné, il entame Don’t Try sans mentionner son nom. Il s’agit d’une chanson qui a été coupée de l’album mais que Gerard aime tout de même chanter pendant les encore. Il la commence en headbangant histoire d’être vraiment sûr que sa tignasse ne ressemble plus à rien. J’adore l’énergie de la chanson, ça me donne réellement envie d’entendre une version studio que nous n’aurons peut-être jamais. Sur le coup, je n’avais pas trop la tête à apprécier la chanson parce qu’elle sonnait la fin du concert, que personne ne voulait voir se terminer.
    « Thank you Paris, you’ve all been fucking lovely, I’ll remember this, I’ll be fucking back » (Merci Paris, vous avez tous été adorables, je me rappelerai de cette soirée, je reviendrais putain). Je m’époumone alors en criant « Thank yooouu », seul moment du concert où j’ai entendu ma voix … elle déraillait et pas qu’un peu.

     



    Chanson inédite Don't try, signe la fin du concert

    Les lumières s’éteignent, un dernier applaudissement, un dernier cri… et voilà. On reste pendant quelques secondes abasourdis sans vouloir bouger avant de progessivement tous partir. Je me pose un peu sur la terrasse, je tweete vite fait Gerard pour savoir s’il allait sortir faire des autographes. En attendant, je trouve son bus où tout le monde attend. Après une dizaine de minutes d’attente je vois que Gerard tweete sur le concert (pendant qu’on t’attend dans le froid … haha). Puis le verdict est tombé au bout d’une bonne demi-heure d’attente Gerard finit par tweeter : « A cause d’un emploi du temps chargé je ne pourrais pas sortir faire des autographes ce soir ». Je repars presque sans sentir de déception.

    Je crois que je n’ai réalisé qu’en écrivant cet article : J’ai. Vu. Gerard Way.  En. CONCERT. Putain. Et il était tellement adorable, plus adorable que j’aurais pu m’imaginer ou l'espérer. Il a adoré son concert et ça se voyait. Il suffit de voir ce qu’il a tweeté à la suite du concert. « Je dois dire que l’énergie dans le show à Paris ce soir était tout simplement magique. J’ai l’impression d’avoir pu dire beaucoup de choses qui étaient importantes à mes yeux (des chansons aussi). Est-ce que vous vous rendez compte que ça me rend vraiment heureux de voir vos visages quand ils vous éclairent tous ? C’est un cadeau, je ne veux jamais arrêter » Ce qui est génial c’est que le sentiment est totalement réciproque. C’est la première fois que je sens un artiste aussi heureux de voir son public. Je crois qu’on ne nous a jamais autant dit qu’on était « beautiful » en aussi peu de temps.

    C’était un concert intimiste, Gerard a pour coup sûr ou presque pu voir chacun des visages de ses fans. C’est quelqu’un qui je pense a un peu plus la culture de ce genre de concert, il a l’air à l’aise dans cette ambiance. La salle n’était pas remplie mais il n’en a pas grand-chose à faire. Il nous parlait aussi des différences entre ses représentations  «Tous les shows sont différents […] de temps en temps tout le monde est juste *secoue la tête en faisant tourner ses yeux dans ses orbites*… Mais ce soir, j’ai juste le sentiment que tout le monde s’éclate et est content d’être ici »... Ce n’est pas faux, en fait c’est vraiment comme ça que je le ressentais. J’ai juste donné à Gerard sans me préoccuper des gens autour de moi. Et ça ne fait que confirmer que ce gars est (encore une fois) a-d-o-r-a-b-l-e. Il est véritablement sincère avec ses fans sur scène, il dit ce qu’il veut dire. C’est le genre de star qui demande aux techniciens d’éclairer la foule pour observer chacun des visages qui lui faisait face. Il a pris le temps de nous regarder, de signer des autographes sur scène, de remercier tous ceux qui lui envoyaient des cadeaux pendant le show. Je vous jure j’ai vraiment eu l’impression qu’on l’avait presque rendu aussi heureux qu’on l’était.
    Si la musique en elle-même n’est peut-être pas le premier choix de chacun, on s’en foutait au final parce qu’au final Gerard Way reste ce qu’il est : ça se voit qu’il adore ce qu’il fait, il prend le temps de parler de ce dont il veut parler, il s’assure que les gens passent un bon moment… Honnêtement, qui ne le voudrait pas comme idole ?    

        


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    En regardant Nicki Minaj, il semble assez surprenant que la belle soit arrivée à s’imposer à ce point sur la scène hip-hop/R&B. Difficile de faire converger les avis sur son image controversée, et pourtant Nicki est aujourd’hui partout : sur les albums des autres (dernièrement Beyoncé, Madonna entre autres), au cinéma (Triple Alliance avec Cameron Diaz sorti cet été), ses dernières sorties font un carton (Bang Bang avec Ariana Grande et Jessie J est définitivement l’un des tubes de cette fin d’année), et son dernier clip Anaconda est l’un des plus discuté sur le net. Au final qu’on l’adore ou qu’on la méprise, celle qu’on raille souvent sur le volume de son cul a plus d’un tour dans son sac et compte bien s’installer confortablement sur la scène internationale avec son propre style. Elle sort aujourd’hui son 3e album prénommé The Pinkprint, sur lequel je veux me pencher aujourd’hui.

    Petit rappel des faits avant d’attaquer l’écoute de l’album : Nicki nait à la Trinidad puis grandit dans le Queens à New York et est tout d’abord repérée en 2002 par un petit label grâce à son compte MySpace. C’est Lil Wayne qui la révèle au grand jour en la faisant participer à plusieurs de ses mixtapes. Mais c’est en signant avec un nouveau label en 2009 que sa carrière décolle véritablement avec de nombreuses collaborations : Ludacris, Rihanna, Justin Bieber, Will.i.am, Mariah Carey… Elle sort son premier vrai album Pink Friday en 2010 où on trouve de nombreuses collaborations de grand nom du rap comme Kanye West ou Eminem. L’album connait un grand succès et remporte plusieurs récompenses notamment avec le titre Super Bass. A partir de là, toutes les portes lui sont ouvertes : elle collabore avec encore d’autres grands artistes internationaux comme David Guetta (Where Them Girls At, Turn me on) ou Madonna avec qui elle est notamment en live pour le Super Bowl 2012. Son style fantaisiste, son air provocant et son physique font très vite d’elle une star très discutée. En 2012 elle sort un deuxième album Pink Friday : Roman Reloaded qui connait encore plus de succès que le premier notamment avec le single Starships. La même année elle intègre également le jury d’American Idol et effectue sa première tournée mondiale. La suite vous la connaissez surement puisque vous avez sans doute vu ou eu écho de la controverse autour de son titre Anaconda sorti cet été, titre vedette de l’album dont il est question aujourd’hui.

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    Pour ce qui est du design de l’album, la rappeuse semble s’être pour une fois abstenue de faire part de ses formes généreuses qui lui ont valu tant de scandales (tel que celui autour de la pochette du single Anaconda où on avait eu droit son arrière-train en string comme élément central). Elle se contente pour une fois d’une pochette minimaliste avec une simple empreinte de doigt dans de l’encre rose (sa couleur de prédilection si on suit bien). Au programme 16 morceaux (21 sur la version deluxe), chacun classés « contenu explicite »,  avec des collaborations de toutes parts d’artiste connu et moins connu… Attachons nos ceintures, ajustons notre casque et appuyons sur play.

    L’album commence avec All Things Go, dernièrement sorti en single, qui annonce une ambiance d’hip-hop classique. Instrumentale minimaliste, rap standard (contrairement à ce à quoi elle avait pu nous habituer), un refrain R&B sans prétention, référence à son nom et au titre de l’album dans le rap... Peut-être que nous pouvons voir ici la volonté de se montrer comme une artiste hip-hop crédible au de-là de son style excentrique. Le morceau est réussi dans son ensemble sans pour autant faire d’étincelle. I Lied suit et nous fait découvrir le chant de Nicki (qui n’était pas inconnu pour ceux qui ont écouté ses albums précédents notamment avec Marilyn Monroe sur son dernier album). Son timbre de voix passe tout aussi bien en chant, on lui découvre même une certaine fragilité qui montre encore une fois la diversité de ses talents. Si j’avais un reproche à faire à c’est peut-être l’instrumental plus que minimaliste, la chanson aurait pu avoir beaucoup plus d’impact avec plus de puissance dans le beat ou la mélodie. Le titre en reste une très bonne surprise qui aurait d’ailleurs été un meilleur single que All Things Go.
    Même formule mi-rap mi-chant avec The Crying Game où on peine à reconnaitre la voix de Nicki sur le refrain tant on ne la savait pas capable de passer dans les aigus. J’ai cependant toujours ce problème avec l’instrumentale qui se contente d’un rythme donné par un claquement de doigt et un léger beat de fond.
    Un début d’album qui s’éloigne donc de ses frasques électro complètement déjantées. Si je ne suis pas convaincus à 100%, ça donne envie d’en entendre plus.

     



    Clip de Only avec Chris Brown, Lil Wayne et Drake

    Passons à une petite série de collaboration, et la première à y passer est Ariana Grande, la popstar montante au visage juvénile avec Get On Your Knees. Bien que la collaboration reste toujours assez surprenante, je dois dire que le mélange est très cohérent et plaisant. Les deux voix sont (bizarrement) du même ton ce qui donne une harmonie parfaite. La chanson aurait cependant mérité un peu plus de punch.
    A Beyoncé de s’inviter sur l’album de la rappeuse après leur duo réussi sur Flawless sur la réédition du dernier album de « Queen B ». Feeling Myself a l’avantage d’être interprété par les deux stars Hip-hop/R&B du moment, pourtant le morceau ne décolle pas malgré quelques passages plus pêchus et la répétition « I’m feeling myself, feeling myself » de la part de Beyoncé n’est pas très convaincant. Encore une fois je suis sûre qu’une instrumentale plus élaborée aurait pu faire la différence.
    Only, lui, est un titre en collaboration avec Drake, Lil Wayne et Chris Brown (rien que ça). Pourquoi pas ? Ma répulsion pour Chris Brown n’a pas été trop titillée par ce morceau. Et puis je ne suis pas la plus grande fan de Drake ni de Lil Wayne. Disons que le morceau m’a laissée totalement indifférente. Et puis qui a fait ces arrangements douteux sur le refrain ?

    On poursuit l’écoute avec Want Some More, enfin on a le droit à un peu plus d’énergie. On retrouve une touche d’extravagance qui a fait son succès. Nicki joue avec son flow et c’est ce que j’aimais dans ses premiers albums donc je suis comblée de ce côté-là sans pour autant être totalement satisfaite. Four Door Aventadore enchaîne… puis on est de retour aux collaborations avec un duo avec Jeremih (qui abuse de l’autotune) sur Favorite qui a l’avantage de nous offrir un bon beat sur le rap et qui n’avait largement pas besoin de cette collab pour être sympa. Meek Mill est le prochain invité sur Buy A Heart. Au moins c’est un rappeur avec un bon flow et le beat est sympa ce qui rattrape leur utilisation d’autotune sur le refrain. Lunchmoney Lewis (encore un inconnu au bataillon oui) se joint à la fête sur Trini Dem Girls qui attire notre attention dès les premières notes. Voilà une chanson plus rythmée (enfin j’ai envie de dire) mais il manque encore le soutien d’une bonne instrumentale sur certaines parties de la chanson. J’aime bien.

     



    La clip controversé de Anaconda

    Et voilà, la star de l’album : Anaconda, cette chanson faite pour assumer son gros derrière (« big fat ass »). Et si la chanson, le clip et la pochette font controverse (notamment pour le fait que ‘Anaconda’ ne fait bien sûr pas référence au serpent) je dois dire que j’aime beaucoup la chanson. Elle est rythmée, originale et fun. Puis elle rentre trop bien dans nos têtes et on s’amuse trop à la chanter pour bien la détester. Mention spéciale pour la fin de la chanson où on a l’impression d’avoir totalement perdue Nicki qui scande « Fuck those skinny bitches » ou encore « I got a big fat ass » l’air délurée sans aucun problème.
    La bonne nouvelle c’est qu’on arrive dans une partie plus pêchue de l’album, ce qui tombe bien je commençais à m’ennuyer. The Night Is Still Young renoue avec son album précédent avec un son bien électro. Mais elle le fait avec plus de subtilité et le résultat est très concluant même si j’ai quand même du mal avec le refrain qui aurait mérité plus d’énergie.


    Suit Pills and Potions, single mid-tempo sorti plus tôt cette année qui avait ravi les gens pour sa simplicité. La chanson marche bien malgré une simplicité au niveau de l’instru (pour une fois). J’aime bien la tranquillité qu’inspire cette chanson. Bed of Lies en duo Skylar Grey commence avec quelques notes au piano. La chanteuse ajoute un côté pop à la chanson très plaisant mélangé au rap de Nicki sur les couplets. L’album (en édition normale du moins) se termine sur Grand Piano qui continue dans le thème du piano sauf que Nicki est au chant cette fois-ci. Cette ballade est très honnête, seulement les montées dans les aigus ne sont pas très mélodieux. L’ajout par la suite de violons est assez bancal. C’est sympa pour le mélange des styles mais cette ballade n’a rien qui la fait se démarquer et reste assez maladroite par moment.

    Je continue sur les 5 morceaux de la version deluxe. Et on retrouve Meek Mill pour Big Daddy et j’applaudis encore une fois son flow et son énergie. Voilà ce qu’on attend d’une collab entre rappeurs : deux bons flows qui se tournent autour et forment une chanson bien menée.
    Puis on s’attaque à Shanghai, qui n’a rien de transcendant malgré une instru sympa. Win Again nous donne un rythme et un flow plus rapide, ainsi qu’un refrain accrocheur. Suit Mona Lisa qui offre des arrangements un peu fantaisiste mais qui reste assez monotone au final. Et enfin pour clôturer cet opus, Put You in a Room remet un bon beat pour ensuite nous laisser avec une chanson stagnante.
    Cinq chansons sympathiques qui ne valent peut-être pas un ajout particulier.

     


    Le lecteur passe automatiquement sur ses anciens albums et là je me rends compte du principal défaut de cet album : mon dieu ce que c’est monotone, on ne retrouve pas l’excentricité de la rappeuse sur laquelle elle avait construit son personnage. Elle veut peut-être se rendre crédible dans le milieu du hip-hop mais au final elle en perd son originalité. Elle avait déjà prouvé qu’elle pouvait faire du consistant sans délirer l’exemple parfait étant Roman Reloaded mais elle a l’air de peiner à recréer cette ambiance. Mais ici les instru sont plates, le flow de Nicki manque d’énergie…Je ne suis pas la plus grande fan de hip-hop classique, certes, mais j’ai du mal à rentrer dans l’album et je finissais par me réjouir par le moindre regain d’énergie. Au final, oui plusieurs chansons sont bonnes mais mon dieu ce que c’est long et que tout se ressemble. Si elle avait écrémé un peu on aurait peut-être moins cette impression de monotonie. Elle s’essaie à quelque chose de plus calme et c’est réussi : Pills n Potions, I Lied, Bed of Lies marchent bien. On peut applaudir son chant qu’on aimerait voir plus souvent.  Le tout manque d’originalité et de punch qui pointent le bout de leur nez de temps à autres.   Tout se ressemble et je trouve qu’on s’ennuie assez vite. Ce n’est pas mauvais, mais ça manque terriblement d’audace et de punch. Peut-être qu’une autre confirmation que je ne suis pas trop amatrice de hip-hop classique, il me faut un truc en plus pour accrocher, ce que je ne trouve pas avec Pink Print contrairement à ses anciens albums, dommage.

    Je conseille : I Lied, les duos avec Meek Mill, Trini Dem Girls, Pills and Potions, Anaconda (si, si), The Night is still young, Bed of Lies
    Je déconseille: Only… peut-être ? 


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    1 an et demi après la séparation de My Chemical Romance, voilà le premier album post-MCR dans les bacs (anglophones uniquement mais disponible en ligne sur iTunes ou Spotify). Si vous êtes en retard MCR est un grand groupe de rock nouvelle génération des années 2000 qui a eu un assez grand impact sur toute une génération bien que leur succès nous ait difficilement parvenu en France. Allez faire un tour sur Black Parade pour l’album le plus célèbre et le plus grand public, pour être honnête allez écouter toute leur discographie car ces gens sont géniaux.
    Le plus drôle c’est que ce premier album ‘solo’ ne nous vient pas de celui qu’on attendait le plus. Nous avions le chanteur et leader Gerard Way pratiquement vénéré par les fans qui a gagné son statut de rockstar haut la main tout en réussissant une carrière dans les comics et qui est celui qui a initié la séparation du groupe (pour des raisons trop abstraites pour être résumées). Gerard dont l’album solo est d’ailleurs en préparation et devrait sortir fin septembre avec un son très britpop dont je reparlerais très certainement. Ensuite, le guitariste Ray Toro était réputé pour son amour de la musique et considéré comme un très bon guitariste et composeur, il allait presque de soi qu’il allait également briller en solo. Enfin le petit frère Way, Mickey le bassiste, avait annoncé former un duo avec un de ses amis nommé Electric Century ce qui ne manque pas de susciter l’enthousiasme.

    Mais nan, rien de tout cela, c’est celui qu’on attendait peut-être le moins qui nous sort son propre album : le deuxième guitariste Frank Iero (à prononcer ‘Eyéro’). Ce n’est pas que Frank était le moins aimé, il était juste plus réputé pour sa belle gueule (élu végétarien le plus sexy aux côtés d’Alyssa Milano par la SPA américaine, c’est vous dire), ses tatouages (vous pouvez le voir apparaître dans LA Ink par exemple) et surtout son énergie sur scène que pour ses véritables talents de musicien. Mais si vous n’étiez pas convaincu, quelque chose me dit que son album .stomachaches. va vous faire changer d’avis. Il avait sorti quelques chansons depuis la séparation du groupe, faisant chanter ses deux jumelles sur une chanson originale ou reprenant Extraordinary Girl de Green Day. Mais ce n’est qu’il y a quelques mois qu’il annonce son album sous le nom d’artiste « frnk iero andthe cellabration ». L’inspiration venue lors de maux de ventre (d’où le nom de l’album), il nous sort alors 12 chansons qu’il a composées, jouées, et chantées pratiquement entièrement seul : on peut dire qu’il ne fait pas les choses à moitié.
    Il est évident que vu la fanbase qu’avait MCR, l’album allait susciter beaucoup d’enthousiasme. Le premier single .weighted. divulgué en Juillet a enchanté tout le monde, moi y compris, ce qui a encore monté la barre de nos attentes. Il est temps désormais de se lancer dans l’écoute de l’album entier sorti hier !

     

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    L’album commence avec .all i want is nothing. , qui rentre dès les premières notes dans le vif du sujet: un bon beat de batterie, de bonnes guitares que voulons-nous vraiment de plus ? Frank n’hésite pas à chanter d’une voix rauque et écaillée ce qui apporte un charme un peu plus exotique que les voix stéréotypées qu’on peut entendre dans le rock populaire actuel. Cette introduction déborde d’énergie et ne nous donne qu’une envie : continuer l’album pour avoir la pêche. Et on est servi avec .weighted. , le premier single, qui tire son charme tout d’abord par les arrangements un peu vintage et son refrain léger et entrainant même si les couplets sonnent plus nostalgiques. Cela fait à peine 6min qu’on est là et l’album nous a déjà mis de bonne humeur.

    Sur un ton moins léger .blood infections. arrive avec des guitares qui sont descendues dans le grave pour une musique plus agressive et plus violente (hmm on reconnaitrait presque l’esprit MCR). Le seul problème de la chanson c’est les arrangements : j’aurais aimé entendre plus la voix de Frank complètement noyée dans la guitare complètement excitée. Je pense que le morceau en aurait été beaucoup plus percutant mais on ne peut pas lui reprocher d’avoir mis en valeur la guitare qui est ici totalement kiffante !
    C’est alors que .she’s the prettiest girl at the party and she can prove it with a solid right hook. arrive avec ses notes plus douces. Encore une fois je trouve que les vocalises auraient mérité une mise en valeur plus importante mais je suppose qu’au point où on en est c’est un effet de style qui va durer sur tout l’album. La chanson en elle-même n’est pas très mémorable bien que très sympathique, une ballade rock qui manquait d’un petit plus.

     


    Le pour le moins surprenant clip de .weighted.

    Autre changement radical d’ambiance avec un beat très marqué accompagné à par une bonne bass pour introduire .stitchess. qui devient vite plus mordante avant de nous faire découvrir son refrain plus catchy. Je suis sous le charme de cette nouvelle bouffée d’énergie un poil agressive. Sans mentionner la fin du morceau qui monte dans quelque chose de plus en plus excité avant de lâcher quelques petites notes pour finir la chanson en beauté. On n’est même pas à la moitié de l’album est je suis déjà séduite. Et ce n’est pas .joyriding. qui va casser mon moment de plane. C’est une chanson qu’ils avaient publiée quelques temps avant la sortie en tant que teaser et elle m’avait également séduite par son refrain entrainant et cette énergie encore une fois ambiante. Une chanson simple, courte mais efficace !

    Après une transition pour le moins saccadée, nous voici nez à nez avec une nouvelle ballade rock .stage 4 fear of trying. qui va essayer de s’immiscer au milieu de toute cette bonne humeur. On dirait qu’ils ont décidé de remettre en valeur la voix de Frank et ça change tout ! Sa voix sonne déjà plus mélodieuse (ce qui est quand même mieux pour une ballade) et plus onctueuse, c’est exactement ça dont on avait besoin. Mais en échange ils ont saturé la guitare ce qui garde cet aspect un peu rugueux du son et ça ne me déplait pas autant que ça devrait. Cette ballade uniquement accompagnée à la guitare (un peu de bass ?) a un charme indéniable qui contrebalance les morceaux énergiques en douceur.

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    Car directement après on nous attaque à nouveau avec un morceau ultra énergétique : .tragician. qui est en fait purement bourrine. Le bourrin peut déplaire mais je dois avouer que c’est mon point faible. La chanson manque cependant d’un peu de charme qui lui donnerait un peu plus de personnalité. Mais ils n’ont pas envie d’arrêter sur cette lancée bourrine puisque la suivante .neverenders. l’est tout autant mais le riff et les cris donnent un bon rendu entrainant et déjanté que j’aime beaucoup personnellement. Et on remet une couche de bourrinage avec .smoke rings. ce qui peut nous amener à nous demander si mettre les trois à la suite était vraiment une bonne idée. Sauf que .smoke rings. joue la carte du déjantée à fond avec des sons plus surprenants les uns que les autres. On sent très bien ici les influences hardcore/punk de Frank et même si c’est un peu n’importe nawak je dois avouer que je trouve ça assez plaisant à écouter au final.

    On revient dans le son plus planant de l’album avec .guilttripping. dont l’énergie nostalgique nous accroche directement l’oreille. La chanson est complètement planante et peut-être la chose la plus classique qu’on ait entendu de Frank sur cet album. On en avait peut-être même besoin de cette touche classique même si ce n’est pas toujours ce que je demande. C’est relaxant à écouter, surtout après le trio-bourrinage, et il est tellement facile de se faire emporter dans cette guitare plus douce et ce rythme mid-tempo. Il est temps de refermer l’album et c’est .where do we belong ? anywhere but here. (certainement mon titre de chanson favori en passant) qui s’y colle. La chanson commence relativement calmement avant d’exploser dans un riff de guitare avec lequel on prend un peu trop de plaisir. Autant la partie calme accompagne notre plane due à la chanson précédente, autant l’explosion nous réveille et nous enchante. Une dernière gratte de guitare, on laisse les cordes vibrer seules jusqu’à ce qu’elles ne produisent plus de son, et voilà nous avons terminé le premier album solo de Frank Iero.

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    Et le verdict est clair : wow, juste wow. Frank a réussi à la fois à satisfaire nos attentes et à nous surprendre. Il a fait un album qui lui ressemble, plaisant à écouter, enjoué, et en plus de ça il assume totalement son style. Une voix pas très mélodieuse, des cris, une guitare saturée, et pourtant des compositions pas si compliquée qui oscille entre douceur et agressivité. Ça donne la pêche et la bonne humeur, on appréciera aussi les parties plus calmes. L’album est à la fois homogène et diversifié, les chansons s’enchaînent très bien ce qui rend l’écoute très fluide. Je ne suis juste pas toujours très fan des arrangements mais ils donnent une tonalité différente et je ne suis pas totalement contre. Moi je dis oui pour cet album qui ne fait que confirmer une chose : j’aime beaucoup Frank Iero en tant qu’artiste. J’adore Frank Iero tout court mais là n’est pas la question. Je ne peux que vous recommander cet album (à noter : il faut quand même apprécier de bonnes guitares saturées) qui sortira peut-être dans nos bacs français. On peut aussi rêver en espérant qu’il fasse un petit détour par la France dans la promotion de l’album mais ne l’attendons pas trop car je ne suis pas sure que ça se fasse.

    Je conseille : .weighted. , .blood infections. , .stage 4 fear of trying. , .guilttripping. , .where do we belong? anywhere but here.
    Vous pouvez oublier: .she’s the prettiest girl at the party and she can prove it with a solid right hook. , .tragicians.


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  • Même si je traine un peu des pieds, il m’est impossible de passer à côté d’une petite critique du nouvel album de la grande Ayumi Hamasaki. Il est tout à fait normal que son nom ne vous dise rien pourtant elle est une artiste qui me tient énormément à cœur. Si l’intérêt que je porte à une pop star japonaise peut laisser perplexe, on ne peut pas nier qu’Ayumi Hamasaki a une carrière remarquable. Péchée par une maison de disques influente, elle est formatée pour devenir une idole à la japonaise comme les autres alors qu’elle n’a aucun intérêt particulier pour la musique. Alors que sa popularité explose, elle prend confiance en elle et commence à alterner les styles de musiques et à produire un son plus recherché jusqu’à ce qu’elle compose elle-même une vingtaine à une trentaine de chansons lors de son apogée. Avec des paroles sincères toujours signées de sa main, des concerts à grand spectacle, des chansons qui alternent électro, rock, pop voire R&B, et un travail visuel assez théatrâl; elle est devenu une artiste très influente au Japon et s’est même constitué une fanbase internationale (exemple : moi). 

    Mais depuis quelques années la star fait une série de mauvais choix artistiques désapprouvés plus ou moins unanimement par les fans et le grand public en général qu’on pourrait commencer à partir de son virage électro un peu houleux avec Next Level en 2009 mais que j’avancerais plus à Party Queen en 2012. Ayumi Hamasaki ne fait que perdre des fans depuis plusieurs années et sombre de plus en plus dans le has been.Une descente de crédibilité d’ailleurs très bien illustrée par cet album ‘COULOURS’. Après une série d’albums/mini-albums très guimauves, la chanteuse souhaite repartir dans l’électro (qui ne lui a jamais vraiment porté chanceces derniers temps) en s’associant désormais avec des DJs (ce qui m’a d’emblée laissé craindre le pire). Certes, la chanteuse a toujours pleinement assumé ses choix (même celui de garder une étrange drag queen occidentale comme homme à tout faire bien que cela soit encore plus mal reçu au Japon que ça le serait chez nous.) et on ne peut qu’essayer de se pencher sur son album avec le plus grand calme en essayant d’oublier les merveilles qu’elle nous a sorti dans les années 2000. 

    C’est Feel the love, chanson très électro-dance basique très cheap à première vue, qui ouvre cet album. Les couplets ne sont pas trop mal et ferait presque passer le refrain auquel je n’adhère absolument pas. Je ne ferais qu’évoquer l’instrumentale incroyablement ennuyeuse et cliché qui arrive tout juste à ne pas rendre la chanson trop insupportable. On sert alors les dents entendant l’introduction électro de la chanson suivante : XOXO. Mais la chanson fait renaître nos espoirs car l’instrumentale ressemble enfin à quelque chose. Le couplet est entrainant et plutôt catchy malgré l’anglais approximatif d’Ayumi. Le refrain est à côté assez décevant puisqu’il renoue avec le côté dance assez cheap qu’on avait avec Feel the love.Cependant, XOXO est plutôt réussie même s'il y a quelques petits accrocs. On ne peut que saluer l'essai.

    What is forever love est duo avec Naoya Urata (avec qui elle a déjà collaboré à plusieurs reprises sans de très bons résultats) qui se veut moins électro et plus calme. La ballade mid-tempo bien que assez peu intéressante reste sympathique à écouter. Au moins elle n’est pas aussi ennuyante que leur dernier duo ANother Love. Cependant leurs deux voix ne se marient pas particulièrement bien, pourquoi donc s’acharner à collaborer ? Nous entrons donc dans la partie ballade de l’album qui peut aussi bien renfermer le meilleur que le pire. Voilà alors Hello new me qui fait écho à d’innombrables autres morceaux de sa discographie qui sont loin de lui avoir toujours réussi. On craint alors le pire lorsqu’on entend l’introduction aux violons. Nos craintes semblent se confirmer quand Ayumi commence à chanter avec une voix si nasale qu’on se croirait presque en train d’écouter un de ses anciens albums. Mais rien n’aurait pu nous préparer au refrain niais, faisant retentir la voix de canard que prend la chanteuse ici… Non, rayons directement Hello New Me de notre liste car le nouveau « moi » d’Ayu ne nous plait mais alors pas du tout.

    Lorsqu’on entend le piano en introduction de la chanson suivante on voit alors déjà une guimauverie récidiviste. Mais Pray, sorti plus tôt en single, est beaucoup plus soft et dégouline beaucoup moins de niaiserie que la précédente et nous sauve de la soupe au canard laqué (ouf). La chanson est même jolie et bien faite. Il ne lui manque pas grand-chose pour se démarquer… une instrumentale qui s’éloignerait peut-être du grand classique ayumiesque ?

     

      
      Extraits de l'album

    L'album retourne à l’électro avec Terminal et son introduction très House plutôt entrainante. La chanson ressemble plus à un remix d’une ballade qu’à une véritable chanson originale et nous rappellerait snowy kiss avec un peu moins de charme. J’ai du mal à voir l’intérêt de ce concept du « je remix ma chanson avant que vous le fassiez » car au final sur 5min il doit y avoir bien 3min entièrement occupée par l’instrumentale assez bourrine. Je passe donc mon tour pour cette piste.

    La pop star n’est pas à court d’idées puisqu’elle décide de nous faire une de ses ballades mid-tempo mixée à l‘électro ce qui a jusque-là été assez payant pour elle avec Angel. J’aime beaucoup l’instrumentale de cette chanson mais je n’adhère pas vraiment à la façon dont sa voix sonne sur ce morceau. C’est comme si sa voix était devenue tellement grave qu’elle ne pouvait plus briller dans les aigus et les arrangements n’ont rien fait pour corriger ce défaut. Bien que ce petit problème m'empêche d'apprécier pleinement la chanson, je dois reconnaître que le morceau est bien réussi.
    La chanson suivante ‘Merry-Go-Round’ offre une version plus dance du même registre. Si l’instrumentale laisse à désirer, la chanson est assez plaisante et est rythmée par des morceaux rappés par m-flo, ce qui lui donne un petit plus car c’est la première fois qu’on entend véritablement du rap dans un album d’Ayumi et pour ça je dois applaudir. Elle devrait peut-être y penser plus souvent car ça rehausse le côté cheesy de la chanson.

    Et nous voilà avec un nouvel essai de tube électro avec Lelio qui a certainement plus de punch que tout le reste de l’album combiné. Si les arrangements étaient moins grossiers la chanson aurait été vraiment bonne mais je suis quand même assez convaincue par le beat et le rythme. Pas mal du tout Ayu !
    C’est NOW&4EVA (honnêtement faut arrêter avec les abréviations kikoo dans les titres de chansons) qui clôture l’album. Une chanson assez sympathique qui ne fera pas de vague malgré le refrain plutôt entrainant, particulièrement à cause de l’instrumentale absolument pas délicate et sa guitare électrique qui se fait bouffer par un beat très cheap. On appréciera l’écoute mais on oubliera très vite.

    Malgré le regain électro, je termine cet album avec l’impression qu’Ayumi se perd un peu. Les arrangements laissent à désirer, les instrumentales sonnent très cheap, la voix de la chanteuse semble moins maîtrisée que jamais. Ce n’est pas encore la catastrophe mais c’est tout de même décevant. On sait qu’Ayumi peut réussir dans à peu près tous les genres présents sur l’album mais on ne trouve rien de très convaincant. COLOURS est donc un album qui peine à être pertinent et consistant malgré de bons essais. Elle a déjà eu de belles réussites en électro: Sparkle, Connected ou en version plus old-fashion WHATEVER mais on a du mal à retrouver des morceaux aussi bons ici. Cependant tout n’est pas à jeter Lelio ou XOXO sont pas si mal comme chansons entrainantes, Angel et Merry-Go-Round sont aussi de bons essais dans leur genre. Je ne sais pas si je suis devenue trop exigeante avec elle ou si je m’attendais à trop, mais je ne trouve rien de très satisfaisant dans cet album. Ayumi rentrera peut-être dans un cercle plus virtueux prochainement mais ses difficultés à s’entourer convenablement deviennent trop envahissantes.

    Je conseille : XOXO, Angel, Merry-go-round, Lelio
    Je déconseille : Hello new me… juste non.

    Si vous ne connaissez pas Ayumi Hamasaki, j’ai déjà écrit un article avec certaines de mes chansons favorites. Sinon je vous conseille vivement ses albums comme Duty, I am, Memorial Address, (miss) understood, GUILTY ou Love Songs ou d’aller trainer du côté de ses derniers best of. Je sens que je ne résisterais pas à faire une sélection ayumiesque prochainement …


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