• The Pink Print - Nicki Minaj

     

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    En regardant Nicki Minaj, il semble assez surprenant que la belle soit arrivée à s’imposer à ce point sur la scène hip-hop/R&B. Difficile de faire converger les avis sur son image controversée, et pourtant Nicki est aujourd’hui partout : sur les albums des autres (dernièrement Beyoncé, Madonna entre autres), au cinéma (Triple Alliance avec Cameron Diaz sorti cet été), ses dernières sorties font un carton (Bang Bang avec Ariana Grande et Jessie J est définitivement l’un des tubes de cette fin d’année), et son dernier clip Anaconda est l’un des plus discuté sur le net. Au final qu’on l’adore ou qu’on la méprise, celle qu’on raille souvent sur le volume de son cul a plus d’un tour dans son sac et compte bien s’installer confortablement sur la scène internationale avec son propre style. Elle sort aujourd’hui son 3e album prénommé The Pinkprint, sur lequel je veux me pencher aujourd’hui.

    Petit rappel des faits avant d’attaquer l’écoute de l’album : Nicki nait à la Trinidad puis grandit dans le Queens à New York et est tout d’abord repérée en 2002 par un petit label grâce à son compte MySpace. C’est Lil Wayne qui la révèle au grand jour en la faisant participer à plusieurs de ses mixtapes. Mais c’est en signant avec un nouveau label en 2009 que sa carrière décolle véritablement avec de nombreuses collaborations : Ludacris, Rihanna, Justin Bieber, Will.i.am, Mariah Carey… Elle sort son premier vrai album Pink Friday en 2010 où on trouve de nombreuses collaborations de grand nom du rap comme Kanye West ou Eminem. L’album connait un grand succès et remporte plusieurs récompenses notamment avec le titre Super Bass. A partir de là, toutes les portes lui sont ouvertes : elle collabore avec encore d’autres grands artistes internationaux comme David Guetta (Where Them Girls At, Turn me on) ou Madonna avec qui elle est notamment en live pour le Super Bowl 2012. Son style fantaisiste, son air provocant et son physique font très vite d’elle une star très discutée. En 2012 elle sort un deuxième album Pink Friday : Roman Reloaded qui connait encore plus de succès que le premier notamment avec le single Starships. La même année elle intègre également le jury d’American Idol et effectue sa première tournée mondiale. La suite vous la connaissez surement puisque vous avez sans doute vu ou eu écho de la controverse autour de son titre Anaconda sorti cet été, titre vedette de l’album dont il est question aujourd’hui.

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    Pour ce qui est du design de l’album, la rappeuse semble s’être pour une fois abstenue de faire part de ses formes généreuses qui lui ont valu tant de scandales (tel que celui autour de la pochette du single Anaconda où on avait eu droit son arrière-train en string comme élément central). Elle se contente pour une fois d’une pochette minimaliste avec une simple empreinte de doigt dans de l’encre rose (sa couleur de prédilection si on suit bien). Au programme 16 morceaux (21 sur la version deluxe), chacun classés « contenu explicite »,  avec des collaborations de toutes parts d’artiste connu et moins connu… Attachons nos ceintures, ajustons notre casque et appuyons sur play.

    L’album commence avec All Things Go, dernièrement sorti en single, qui annonce une ambiance d’hip-hop classique. Instrumentale minimaliste, rap standard (contrairement à ce à quoi elle avait pu nous habituer), un refrain R&B sans prétention, référence à son nom et au titre de l’album dans le rap... Peut-être que nous pouvons voir ici la volonté de se montrer comme une artiste hip-hop crédible au de-là de son style excentrique. Le morceau est réussi dans son ensemble sans pour autant faire d’étincelle. I Lied suit et nous fait découvrir le chant de Nicki (qui n’était pas inconnu pour ceux qui ont écouté ses albums précédents notamment avec Marilyn Monroe sur son dernier album). Son timbre de voix passe tout aussi bien en chant, on lui découvre même une certaine fragilité qui montre encore une fois la diversité de ses talents. Si j’avais un reproche à faire à c’est peut-être l’instrumental plus que minimaliste, la chanson aurait pu avoir beaucoup plus d’impact avec plus de puissance dans le beat ou la mélodie. Le titre en reste une très bonne surprise qui aurait d’ailleurs été un meilleur single que All Things Go.
    Même formule mi-rap mi-chant avec The Crying Game où on peine à reconnaitre la voix de Nicki sur le refrain tant on ne la savait pas capable de passer dans les aigus. J’ai cependant toujours ce problème avec l’instrumentale qui se contente d’un rythme donné par un claquement de doigt et un léger beat de fond.
    Un début d’album qui s’éloigne donc de ses frasques électro complètement déjantées. Si je ne suis pas convaincus à 100%, ça donne envie d’en entendre plus.

     



    Clip de Only avec Chris Brown, Lil Wayne et Drake

    Passons à une petite série de collaboration, et la première à y passer est Ariana Grande, la popstar montante au visage juvénile avec Get On Your Knees. Bien que la collaboration reste toujours assez surprenante, je dois dire que le mélange est très cohérent et plaisant. Les deux voix sont (bizarrement) du même ton ce qui donne une harmonie parfaite. La chanson aurait cependant mérité un peu plus de punch.
    A Beyoncé de s’inviter sur l’album de la rappeuse après leur duo réussi sur Flawless sur la réédition du dernier album de « Queen B ». Feeling Myself a l’avantage d’être interprété par les deux stars Hip-hop/R&B du moment, pourtant le morceau ne décolle pas malgré quelques passages plus pêchus et la répétition « I’m feeling myself, feeling myself » de la part de Beyoncé n’est pas très convaincant. Encore une fois je suis sûre qu’une instrumentale plus élaborée aurait pu faire la différence.
    Only, lui, est un titre en collaboration avec Drake, Lil Wayne et Chris Brown (rien que ça). Pourquoi pas ? Ma répulsion pour Chris Brown n’a pas été trop titillée par ce morceau. Et puis je ne suis pas la plus grande fan de Drake ni de Lil Wayne. Disons que le morceau m’a laissée totalement indifférente. Et puis qui a fait ces arrangements douteux sur le refrain ?

    On poursuit l’écoute avec Want Some More, enfin on a le droit à un peu plus d’énergie. On retrouve une touche d’extravagance qui a fait son succès. Nicki joue avec son flow et c’est ce que j’aimais dans ses premiers albums donc je suis comblée de ce côté-là sans pour autant être totalement satisfaite. Four Door Aventadore enchaîne… puis on est de retour aux collaborations avec un duo avec Jeremih (qui abuse de l’autotune) sur Favorite qui a l’avantage de nous offrir un bon beat sur le rap et qui n’avait largement pas besoin de cette collab pour être sympa. Meek Mill est le prochain invité sur Buy A Heart. Au moins c’est un rappeur avec un bon flow et le beat est sympa ce qui rattrape leur utilisation d’autotune sur le refrain. Lunchmoney Lewis (encore un inconnu au bataillon oui) se joint à la fête sur Trini Dem Girls qui attire notre attention dès les premières notes. Voilà une chanson plus rythmée (enfin j’ai envie de dire) mais il manque encore le soutien d’une bonne instrumentale sur certaines parties de la chanson. J’aime bien.

     



    La clip controversé de Anaconda

    Et voilà, la star de l’album : Anaconda, cette chanson faite pour assumer son gros derrière (« big fat ass »). Et si la chanson, le clip et la pochette font controverse (notamment pour le fait que ‘Anaconda’ ne fait bien sûr pas référence au serpent) je dois dire que j’aime beaucoup la chanson. Elle est rythmée, originale et fun. Puis elle rentre trop bien dans nos têtes et on s’amuse trop à la chanter pour bien la détester. Mention spéciale pour la fin de la chanson où on a l’impression d’avoir totalement perdue Nicki qui scande « Fuck those skinny bitches » ou encore « I got a big fat ass » l’air délurée sans aucun problème.
    La bonne nouvelle c’est qu’on arrive dans une partie plus pêchue de l’album, ce qui tombe bien je commençais à m’ennuyer. The Night Is Still Young renoue avec son album précédent avec un son bien électro. Mais elle le fait avec plus de subtilité et le résultat est très concluant même si j’ai quand même du mal avec le refrain qui aurait mérité plus d’énergie.


    Suit Pills and Potions, single mid-tempo sorti plus tôt cette année qui avait ravi les gens pour sa simplicité. La chanson marche bien malgré une simplicité au niveau de l’instru (pour une fois). J’aime bien la tranquillité qu’inspire cette chanson. Bed of Lies en duo Skylar Grey commence avec quelques notes au piano. La chanteuse ajoute un côté pop à la chanson très plaisant mélangé au rap de Nicki sur les couplets. L’album (en édition normale du moins) se termine sur Grand Piano qui continue dans le thème du piano sauf que Nicki est au chant cette fois-ci. Cette ballade est très honnête, seulement les montées dans les aigus ne sont pas très mélodieux. L’ajout par la suite de violons est assez bancal. C’est sympa pour le mélange des styles mais cette ballade n’a rien qui la fait se démarquer et reste assez maladroite par moment.

    Je continue sur les 5 morceaux de la version deluxe. Et on retrouve Meek Mill pour Big Daddy et j’applaudis encore une fois son flow et son énergie. Voilà ce qu’on attend d’une collab entre rappeurs : deux bons flows qui se tournent autour et forment une chanson bien menée.
    Puis on s’attaque à Shanghai, qui n’a rien de transcendant malgré une instru sympa. Win Again nous donne un rythme et un flow plus rapide, ainsi qu’un refrain accrocheur. Suit Mona Lisa qui offre des arrangements un peu fantaisiste mais qui reste assez monotone au final. Et enfin pour clôturer cet opus, Put You in a Room remet un bon beat pour ensuite nous laisser avec une chanson stagnante.
    Cinq chansons sympathiques qui ne valent peut-être pas un ajout particulier.

     


    Le lecteur passe automatiquement sur ses anciens albums et là je me rends compte du principal défaut de cet album : mon dieu ce que c’est monotone, on ne retrouve pas l’excentricité de la rappeuse sur laquelle elle avait construit son personnage. Elle veut peut-être se rendre crédible dans le milieu du hip-hop mais au final elle en perd son originalité. Elle avait déjà prouvé qu’elle pouvait faire du consistant sans délirer l’exemple parfait étant Roman Reloaded mais elle a l’air de peiner à recréer cette ambiance. Mais ici les instru sont plates, le flow de Nicki manque d’énergie…Je ne suis pas la plus grande fan de hip-hop classique, certes, mais j’ai du mal à rentrer dans l’album et je finissais par me réjouir par le moindre regain d’énergie. Au final, oui plusieurs chansons sont bonnes mais mon dieu ce que c’est long et que tout se ressemble. Si elle avait écrémé un peu on aurait peut-être moins cette impression de monotonie. Elle s’essaie à quelque chose de plus calme et c’est réussi : Pills n Potions, I Lied, Bed of Lies marchent bien. On peut applaudir son chant qu’on aimerait voir plus souvent.  Le tout manque d’originalité et de punch qui pointent le bout de leur nez de temps à autres.   Tout se ressemble et je trouve qu’on s’ennuie assez vite. Ce n’est pas mauvais, mais ça manque terriblement d’audace et de punch. Peut-être qu’une autre confirmation que je ne suis pas trop amatrice de hip-hop classique, il me faut un truc en plus pour accrocher, ce que je ne trouve pas avec Pink Print contrairement à ses anciens albums, dommage.

    Je conseille : I Lied, les duos avec Meek Mill, Trini Dem Girls, Pills and Potions, Anaconda (si, si), The Night is still young, Bed of Lies
    Je déconseille: Only… peut-être ? 


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