• From anywhere in time and space, anything that ever happened or ever will... Where do you wanna star

    Ma série coup de coeur, depuis le temps que je vous promets cet article je vous le dois bien. 

    Doctor Who : ce nom vous évoque certainement quelque chose mais vous n’en savez pas grand-chose. Vous avez déjà entendu ce nom  quelque part mais il n’a pas été répété assez de fois pour qu’il retienne votre attention. Peut-être en savez-vous un peu plus et vous avez entendu dire que c’est une série britannique dont les stéréotypes s’accordent à dire que cette série de science fiction a pour fandom une colonie de geeks. Vous avez même déjà regardé un épisode ou zappé dessus un jour mais ça vous a paru hmm… Bizarre ? Et en lisant quelques trucs dessus vous vous demandez peut-être comment diable cette série peut être un véritable culte pour certaines personnes.
    Voilà en général à quoi fait penser Doctor Who à la plupart des gens. Mais croyez-moi c’est surtout parce qu’on connait assez mal la série et on a juste du mal à se laisser tenter par cet univers. Ne vous inquiétez pas je suis là pour remédier à tout ça : j’ai poussé les portes du TARDIS et je ne regrette pas : loin de là j’adhère complètement et je m’accorde à dire que c’est certainement une des meilleurs séries que je n’ai jamais vu (si ce n’est LA meilleure). Je vous invite à lire une présentation de fan qui vous fera peut-être voir cette série d’un autre œil :

    Donc reprenons depuis le début : on a beau entendre parler de Doctor Who peu savent ce que raconte exactement la série.  Bien que ce soit plutôt compliqué à expliquer voici un petit résumé qui explique les grands axes de la série :


    Il était une fois un alien se faisant nommé le « Docteur » venu de Gallifrey, la planète des Seigneurs du Temps : une espèce extra-terrestre très puissante connaissant les grands secrets du temps. Le Docteur, personnage aussi excentrique qu’intelligent, aussi secret qu’extraverti, aussi sage que téméraire voyage au bord de son TARDIS (Time And Relative Dimensions In Space) : une  « machine » vivante qui a l’apparence d’une cabine de police britannique des années 50/60 mais qui est beaucoup plus spacieuse à l’intérieur et qui permet de voyager dans le temps et l’espace (elle a plein d’autre fonction mais arrêtons-nous à l’essentiel : c’est déjà assez compliqué comme ça). Souvent accompagné d’un de ses amis qui sont pour la plupart des terriens (et surtout de jeunes terriennes), le Docteur sauve des familles, des populations, des planètes, des galaxies, voire l’univers entier au cours de ses voyages. Mais quoi qu’il arrive, qu’importe l’attachement qu’il porte aux personnes qu’il a rencontré, qu’importe le nombre de gens qu’il a sauvé ou qui il a affronté, il retournera toujours à l’intérieur du TARDIS partir pour une nouvelle aventure fuyant perpétuellement la réalité mais l’horloge tourne… Un jour il faudra qu’il révèle son plus grand secret, celui qu’il continuera à cacher aussi longtemps que possible. Un jour la question sera posée et il devra y répondre : Doctor Who ? (à traduire « Docteur qui ? » à comprendre « Quel est le nom du Docteur ? »)

    Parlons un peu de l’histoire de la série. Doctor Who est donc une série britannique diffusé sur BBC One. C’est la plus longue série de science fiction au monde : en effet le premier épisode remonte au 23 novembre 1963. A l’époque, la série avait été créée dans un but éducatif afin d’apprendre de façon ludique l’histoire et la science aux plus jeunes mais la série ne connait le succès que lorsqu’elle bascule dans le registre de la science fiction notamment avec l’apparition des daleks, les premiers « méchants » de la série. Quand le premier interprète du Docteur : William Hartnell décide d’arrêter la série suite à des problèmes de santé, le producteur décide de continuer la série avec une idée qui assurera la longétivité de la série : la régénération du Docteur qui lui permettra de survivre en changeant de corps. Non seulement ce concept permet de rendre le Docteur quasi-immortel mais il permet également à la série de changer d’acteur principal autant de fois que les producteurs le voudrons. Voilà donc comment la série a pu survivre pendant presque 50 ans. On compte aujourd’hui 11 interprètes différents pour le rôle du Docteur  (et bientôt un 12e):

    1er  docteur : William Hartnell (1963-1966)
    2e  docteur : Patrick Troughton (1967-1969)
    3e docteur: Jon Pertwee (1970-1974)

    4e docteur: Tom Baker (1975-1981)
    5e docteur: Peter Davinson (1982-1984)
    6e docteur: Colin Baker (1984-1986)
    7e docteur : Sylvester McGoy (1987-1989)
    8e docteur : Paul McGann (1996)
    9e docteur : Christopher Eccleston (2005)
    10e docteur : David Tennant (2006-2009)
    11e docteur : Matt Smith (2010-2013)
    12e docteur : ??????????? (2013- ????)

    Chaque acteur apporte sa propre interprétation du Docteur. Chaque incarnation apporte une nouvelle personnalité au Docteur ce qui permet de mettre un peu de renouveau dans la série. Généralement, chaque docteur a ses propres attributs : ses propres vêtements, ses propres mimiques, ses propres expressions…
    La série devient très vite culte en Grande-Bretagne visionnée par des millions de téléspectateurs. Jamais les audiences n’ont été inférieures à 3 millions de téléspectateurs sur 50 ans de diffusion. Son apogée de popularité est atteinte à la fin des années 70 avec le 4e docteur Tom Baker et son illustre écharpe multicolore où les taux d’audiences étaient en moyenne de 12 millions de téléspectateurs. Cependant à la fin des années 80 l’intérêt des spectateurs pour la série se fait de plus en plus mitigé ce qui aboutie à l’arrêt de la série en 1989. La BBC affirme alors que la série reviendrait. Bien que plusieurs projets de films ou de relancements de la série aient été formulés aucun n’a jamais abouti.
    En 1996, la Fox accepte de produire un téléfilm Doctor Who. On espère alors qu’avec ce téléfilm tourné aux Etats-Unis la série connaitrait un nouveau départ mais le film n’a de succès qu’en Angleterre ce qui ne le permettra pas).
    Ce n’est qu’en 2005 que la BBC diffuse enfin une continuation de la série. L’engouement du public reprend assez rapidement. En 2007, une série dérivée voit le jour : Torchwood qui connait aussi un beau succès.


     

    La série est tout bonnement brillante rien qu’à son concept : chacun des épisodes peut se passer n’importe où, n’importe quand, avec n’importe qui et comme l’imagination des scénaristes n’a pas de limite il peut s’y passer n’importe quoi.  Vu que les acteurs sont assez régulièrement renouvelés et que plusieurs scénaristes œuvrent à la tâche le show se renouvelle encore et encore. Car dans cette nouvelle version (qui est en fait une continuation de la vieille, j’insiste dessus) les scénaristes ont bien retenus la leçon : au bout de 20 ans la série avait commencé à tourner en rond ce qui a causé son arrêt et pas question que ça recommence. Une leçon que Steven Moffat, actuel scénariste en chef de Doctor Who a bien retenu : il nous offre dans la saison 6 une toute autre façon de mener l’histoire « saisonnière ». Bref avec autant d’engouement et autant de moyen de renouveau je me demande déjà si je serais encore vivante quand on apprendra enfin le secret du Docteur et qu’il mourra et que le show se terminera (car oui, ces 3 évènements sont définitivement liés à moins qu’un scénariste fou relève le défis de changer ça).

    J’ai su que cette série était spéciale dès le premier épisode que j’ai vu soit le pilot de la nouvelle série : Rose.  J’avais entendu dire qu’elle était bien, j’avais vu des images qui m’avaient donné envie… Mais je n’avais pas lu le résumé du tout. Je me suis retrouvé devant l’une des choses les plus étranges qu’il m’ait données à voir.  Quand j’ai fini l’épisode j’aurais été incapable de vous dire si j’avais aimé ou détesté. C’était un état de confusion assez particulier qui m’avait laissé avec un sourire niais et une petite voix dans la tête « regarde l’épisode suivant ». Cet épisode avait tout d’abord des effets spéciaux assez mauvais et une qualité d’image digne des années 90 (l’épisode a été filmé en 2004 ou 2005) ce qui donne très peu envie au premier abord. Les monstres partaient d’une bonne intention mais les effets spéciaux faisaient penser à une sorte de blague, les personnages de Rose et Mickey n’était pas très approfondis, le dénouement de l’épisode était un peu bancal… Mais il y avait quelque chose dans tout ça que j’avais aimé. Le personnage énigmatique du Docteur, le rythme, les dialogues bien ficelés, le côté complètement décalé… Il y avait quelque chose d’autre sous cette couche de bémols qui donnait envie. Et au final j’avais aimé ce côté décalé qui semblait presque parodique avec les mauvais effets spéciaux. J’ai regardé le deuxième épisode là encore pas très fameux et qui s’enfonçait encore plus dans le « WTF ?! ». Seulement quelques bonnes idées ressortaient : Cassandra la dernière humaine plus qu’une peau sans organe à part des yeux, une bouche et un cerveau dans un tube. Bizarre ? Oui mais ne voyait vous pas à quel point c’est une brillante critique des modèles de beautés. Des milliers et des milliers d’années plus tard les humains seront tellement obsédés par l’imperfection que pour avoir un corps parfait la seule solution serait de retirer tous ses os et organes afin de n’être plus qu’un trampoline vivant : au moins on a le ventre plat et pas de nez disgracieux. Ce côté décalé et parodique m’avait eu d’un côté. Il a fallu attendre le 4e épisode pour que je trouve une histoire extraterrestre bien faite. Les aliens étaient terriblement mal fait mais ce double épisode regorgeait de bonnes idées qui m’ont convaincue une fois pour toute que cette série avait définitivement quelque chose à offrir. Puis la deuxième moitié de saison allait de surprise en surprise Dalek avec le retour des ennemis ancestrales du Docteur, Father’s Day, The Empty Child/The Doctor Dances. Les épisodes étaient désormais vraiment bons malgré des effets spéciaux qui laissaient à désirer. Le duo Rose/Doctor m’avait charmé ainsi que le trio qu’ils formaient avec Jack. Le season finale était assez intéressant et me voilà qui finissait la saison entière.

          

    Doctor Who vous fait en fait perdre pied avec ce que vous avez l’habitude de voir. Il ne faut pas prendre la série de façon trop terre à terre c’est la recette pour la détester et la trouver ridicule. Il faut apprendre à oublier la vraisemblance tout en prenant la série sérieusement et vous découvrirez que sous des couches de mauvais effets spéciaux et de morale trop enfantine se cache une vision de la société d’une certaine manière et un récit héroïque intéressant. C’est pour ça que je dis toujours que quelqu’un qui n’est pas rentré dans Doctor Who ne peut pas comprendre Doctor Who. Certes certains épisodes sont toujours un peu ridicules et tombent à plat (Love and Monsters, Unicorn and the Wasp font partis des pires) mais d’autres sont vraiment brillants. Certains sont une véritable poésie qu’on apprécie aussi bien dans le scénario que dans les images. Comme le célèbre Vincent and the Doctor où le Docteur et Amy partent à la rencontre de Vincent Van Gogh et qui fait un très bel éloge au peintre. L’épisode de Noël The Christmas Carol qui réinvente le conte du même nom avec un M. Scrooge qui déteste Noël et refuse de sauver un vaisseau qui se crash sur la planète qu’il est le seul à pouvoir sauver. Ou plus récemment dans la dernière saison the Ring of Akhaten où le Docteur et Clara partent à la découverte d’une civilisation extraterrestre dans une célébration traditionnelle, épisode accompagné de très beaux chants mais qui est plus enfantin. Il y a aussi ces épisodes qui touchent un point sensible et nous effraie (souvent signé Moffat on ne sait pas pourquoi). Dans ces monstres on a l’ « enfant vide », les anges pleureurs devenus aujourd’hui des monstres mythiques, le Vashta Nerada ou encore le Silence (oui je confirme : tous inventés par Steven Moffat). Puis il y a encore les épisodes qui réinventent l’Histoire, ceux qui sont de la bonne science fiction plus classique, ceux qui font ressortir les facettes sombres du Docteur. Il m’est arrivé bien plus d’une fois de finir un épisode et de me dire « Wow, ça c’était brillant ! » parce que ce sont des épisodes que seul Doctor Who peut offrir, des épisodes qui libèrent dans un bon sens l’imagination des scénaristes.

    Doctor Who est aussi est surtout dangereux pour vos émotions. Les personnages sont tous très attachants même si vous n’accrochez pas à tous. Vous pouvez être sur qu’à un moment ou à un autre ces personnages que vous adorez mourront ou se sépareront du Docteur que vous ne les reverrez presque jamais, et si vous vous êtes trop attaché cet épisode vous brisera le cœur. Il y a aussi ces personnages qui n’apparaissent que dans un seul épisode mais dont vous garder un souvenir pendant tout le reste de la série tellement ils étaient bien attachants. Sally Sparrow, la plus emblématique, première à affronter les anges pleureurs ; Astrid, personnage écrit pratiquement sur mesure pour Kylie Minogue qui apparait dans un épisode spécial Noël ; Madame de Pompadour chez laquelle le Docteur parcourt sa vie entière en l’espace d’un épisode et qui tombe amoureuse de lui … Certains scénaristes ont le pli pour nous faire adorer un personnage en l’espace de 10 minutes, c’est assez impressionnant. Sans oublier que le personnage au centre de tout ça c'est le Docteur et que c’est au final à travers lui qu’on vit l’histoire. Et on ne sait plus bien parfois si on est ému parce que ce personnage est mort/parti ou parce que le Docteur est lui dévasté par cette disparition (le meilleur exemple étant sa séparation avec Amy et Rory qui eux connaissent une fin heureuse mais qui anéantie le Docteur). Le Docteur encaisse encore et toujours des pertes, des drames, des guerres et pourtant il est toujours là à éclairant la journée de tout ceux qu’ils rencontrent. C’est ce que Moffat dit très bien au dernier Comic Con « Le Docteur ne peut pas regarder en arrière ou se concentrer sur le passé, ou il déprimerait alors il va toujours vers l’avant ». Ce qui est aussi je pense très bien illustré dans cet épisode où le Docteur se demande si une jeune femme qu’il a rencontré a fini par être heureuse après son départ « A la fin, était-elle heureuse ?» et on lui répond «  Oui, elle l’était… l’étiez-vous ? » et il ne répond pas. La question reste en suspend et on sait très bien que non qu’il s’est jusque là senti coupable mais tout ce dont il peut se préoccuper est de son sort à elle.

      

    Le Docteur est un personnage dont on est très proches et au final assez lointain. Cela fait 50 ans qu’on voit toutes ses aventures mais on ne connait même pas son nom. Les épisodes qui font ressortir son côté sombre ouvre un porte sur quelque chose qui ce serait passé bien avant , quelque chose d’horrible qu’il aurait fait et que l’épisode spécial du 50e anniversaire a plus ou moins promis de résoudre. Par exemple le Docteur est un grand pacifiste et ne supporte pas les armes pourtant on arrive à certains épisodes où il est pratiquement prêt à appuyer sur la détente. Il y a ces épisodes où le Docteur nous fait peur parce qu’on a l’impression par bien des façons qu’il est une sorte d’ange sauvant des planètes mais d’un coup il décide de prendre le pouvoir (comme dans the Waters of Mars où il refuse de respecter le cours de l’histoire) ou d’assassiner froidement le méchant (The Christmas Invasion par exemple). Dans la dernière saison le sujet est très largement abordé par The Town of Mercy où le Docteur rencontre un extraterrestre qui a commis des horreurs pendant la guerre, qui a fuit et a décidé d’aider une petite ville américaine du XIXe siècle pour essayer de se racheter. Le Docteur rentre dans une fureur dans laquelle on ne l’a que très rarement vu lorsqu’il apprend ce qu’il a fait. Et il y a ce moment très effrayant où celui-ci lui dit « Docteur, nous sommes pareil vous et moi ». Cet épisode nous fait poser de grandes questions : le Docteur a-t-il produit le même schéma que cet homme ? Très probablement… Mais qu’a-t-il dont fait de si horrible ? On sait qu’il a mis fin à sa propre espèce mais il y définitivement quelque chose d’autre. Ce qui ressort de ces moments c’est que ses compagnons sont là pour le recadrer comme l’a très bien compris Donna par exemple dès sa première rencontre avec lui.

    Doctor Who est aussi une série pour enfant assez moralisatrice qui véhicule un message très optimiste et pacifiste qui évite assez souvent la niaiserie. Le Docteur est par exemple quelqu’un de peu exemplaire : il fuit sa vie, n’a pas d’attache, se définit lui-même comme lâche et pourtant c’est un héro qui sauve des planètes. Dès qu’il rencontre de nouvelles personnes il reste toujours très ouvert et ne fait que s’émerveiller devant ce qu’il voit, se demande ce qui peut apprendre de telle personne et qu’est-ce qu’il va pouvoir lui apporter. Grand message sur l’ouverture d’esprit : deux personnages récurrents de ces dernières saisons sont un couple de lesbienne l’une étant une domestique de l’aire victorienne et l’autre une lézarde venue des temps préhistoriques. Il ne juge les personnes que par leurs actes et préfère tout de même dans la plupart des cas discuter avec le méchant de l’histoire plutôt que de simplement le tuer… ce qui arrive plutôt rarement. Le grand message véhiculé est aussi celui que tout le monde est important et unique, un peu gnangnan au premier abord mais la façon de le dire est tellement belle. « In 900 years of time and space I’ve never met someone who wasn’t important before » (« En 900 ans passes à parcourir le temps et l’espace je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui n’était pas important ») ou encore mon favoris « Tous les éléments de ton corps ont été formés il y a des millions et des millions d’années au cœur d’une étoile lointaine qui a explosé et qui est morte. Cette explosion a dispersé ces éléments dans la désolation de ce profond espace. Puis pendant des millions d’année ces éléments ont fusionné pour former de nouvelles étoiles, de nouvelles planètes. Ces éléments se sont rassemblés et ont éclatés pour former des chaussures, des vaisseaux, des sceaux de cire, et des choux et des rois. Et puis, éventuellement, ils se rassembleraient pour te former toi. Tu es unique dans l’univers, il n’y en a qu’une seule comme toi et il ne va jamais y en avoir d’autre. Se débarrasser de ton existence n’est pas un sacrifice, c’est du gâchis ! ». Combien de fois le Docteur nous a vendu l’univers en répétant « Il y a tellement à voir, l’univers est grand et plein de secret ». Et dernier grand message : « Mieux vaut un cœur brisé, que de ne pas en avoir un ». A comprendre même si les émotions nous blessent il vaut bien mieux en avoir que ne pas connaître la sensation. « A quoi bon les rendre heureux si on sait qu’ils vont être triste plus tard ? La réponse est, bien sur, parce qu’ils vont être tristes plus tard ». Et tout ça, très chers lecteurs et lectrices, c’est ce que j’appelle quelque chose de magnifique.

    A ce côté très lyrique et poétique s’oppose le côté complètement décalé de la série. Le Docteur invente des mots et fait des phrases sans aucun sens (dont le célèbre « Les gens pense que le temps est une stricte succession de cause à effet mais en réalité c’est plus comme une grosse boule de trucs wibbly-wobbly timey-wimey »). Le Docteur décide de porter un fez, le Docteur a une poupée barbie dans sa poche, le Docteur veut manger des bâtonnets de poisson avec de la crème anglaise… Tant d’absurdités sans sens et qui n’ont pour utilité de montrer le caractère un peu « savant fou » de la personnalité du Docteur. C’est une grande partie du charme addictif du show. Ca souligne aussi le fait que le Docteur suit un peu ses envies sans se poser de question. S’il veut aller quelque part il y envoie le TARDIS, il actionne son tournevis, fait un petit tour de main avec son papier psychique et voilà il a accès à ton sans problème. En parlant de son tournevis, c’est sa seule arme à proprement parlé. Il aurait pu avoir quelque chose d’efficace qui détruit des portes, qui assomme les gens… mais nan il s’est fait un tournevis sonique qui permet d’actionner des mécanismes à distance, ouvrir des portes ou occasionnellement faire péter une fenêtre. Ou encore au lieu de suivre le manuel pour diriger le TARDIS il a décidé qu’il n’était pas d’accord avec, l’a jeté dans une supernova et conduit comme il veut et comme il peut son vaisseau… et on a eu plusieurs exemple qui prouvait qu’il le conduisait mal. Un mode de vie sans prise de tête très agréable à regarder … on a presque envie de faire pareil.
     

    En parlant du TARDIS, ce vaisseau est certainement l’engin le plus fascinant jamais inventé dans une fiction. Il est librement multifonction et possède une âme. Les épisodes laissant intervenir le TARDIS en tant que personnage comme le célèbre « The Doctor’s Wife » de Neil Gaiman sont un régale. Le TARDIS est comme une grande amie pour le Docteur, ils dialoguent d’une façon ou d’une autre. Le TARDIS n’aime pas Clara mais aide Rose à sauver le Docteur. Sur son aspect pratique, le TARDIS est emblématique par son extérieur assez mignon et minuscule alors qu’il possède un intérieur pas seulement grand et vaste mais infini. Le TARDIS peut créer des pièces et les effacés à l’infini. On a tendance à voire uniquement la salle de la console (qui équivaudrait au salon) mais il existe des chambres bien sur, une bibliothèque, une piscine, la salle du générateur, des placards, de longs couloirs représentant cauchemars noirs de Moffat qu’on ne voit que dans quelque rares épisodes (« The Doctor’s Wife », « Journey to the center of the TARDIS ») que je trouve assez fascinant.

    Doctor Who est destiné à un public tellement large et dure depuis si longtemps que les fans sont tous très différents. Certains regardent la série depuis leur enfance, d’autre comme moi l’ont découverte et regarder sur le net, certains n’aiment que l’ancienne série que d’autre n’ont jamais vu, certains ne jurent que par un Docteur d’autre le détesteront, ou encore un compagnon peut être assez peu apprécier par la plupart des gens alors que d’autre l’adoreront. Ce qui est dommage ce sont ceux qui n’acceptent pas les départs de compagnons et de Docteurs alors que c’est aussi un des axes principaux de la série. Combien se plaignent de Matt Smith parce qu’il n’est pas David Tennant ? Je trouve ça vraiment dommage puisque Matt Smith offre une interprétation du Docteur originale et intéressante (ses performances dans la saison 7 par exemple m’ont époustouflée). Christopher Eccleston est soit trop adoré soit trop mis sur le côté à cause de son interprétation plus vraisemblable, moins dispersée.
    Pareil pour le changement de scénaristes. Le passage Russell T Davies à Steven Moffat est très mal passé peut-être parce qu’ils n’ont pas la même conception du show. Russell T Davies reste plus classique, plus science fiction traditionnelle alors que Moffat préfère jouer à fond la carte du What The Fuck général que seule cette série peut se permettre. Je dois avouer que Moffat à tendance à en abuser (*tousse* saison 6 *tousse*) mais il n’a pas tord d’en jouer parce que je pense que c’est un atout majeure de la série : elle offre des possibilités presque sans limites à l’imagination des scénaristes et ils auraient tord de s’en priver.
    Sachant que l’arrivée de Matt Smith et de Moffat s’est fait au même moment je ne vous dis pas ce qu’on entend sur les dernières saisons. Ce que les gens peuvent être rabat-joie : ils n’essaient même pas de prendre les bons côtés, ils crient tout de suite. Pour ma part je pense que la première saison Matt Smith/Moffat (saison 5) est définitivement ma préférée c’est décousu, c’est poétique, c’est intéressant, ça ressemble à un conte, elle est juste adorable.
    Chacun a ses préférences, certes, mais certains font un gros blocage pour pas grand-chose… c’est ce qu’il faut éviter à tout prix si on veut apprécier normalement cette série. Le premier départ de Docteur est difficile, le premier départ de compagnon aussi mais il faut garder à l’esprit que la série est changeante et que c’est ça qui en fait sa particularité.

        

    Voilà votre voyage dans l’univers de Doctor Who terminé, j’espère avoir été un bon guide bien qu’il me semble m’être égarée sur certains points. Ce qu’il faut retenir c’est que Doctor Who est et restera un concept unique dont il faut savoir apprécier la magie. C’est une série à plusieurs niveaux qui peut être regardé par des personnes de tout âge : le niveau purement épique, le niveau plus symbolique, le niveau poétique ou bien le niveau émotionnel tout le monde ne pourra pas les percevoir et les comprendre mais n’importe qui pourra apprécier Doctor Who. Il se peut que vous n’accrochiez jamais et que vous détestiez votre expérience et c’est normal car les goûts sont dans la nature. Mais je pense très honnêtement qu’il est dur de comprendre Doctor Who si on n’a pas réussi à rentrer dedans. Car il faut avouer que si la série est devenue une si grande institution en Grande Bretagne ou dans le monde geek ce n’est pas un hasard. Je me chargerais personnellement de vous taper si vous me sortez « Pourquoi y a-t-il ne serait-ce qu’un concert annuel des musiques de Doctor Who ? La dernière fois que j’ai regardé cette série c’était une grosse blague » (tweet véridique que j’ai lu pour de vrai). Si, par chance ou par malheur, vous avez accroché et adoré Doctor Who vous voilà bienvenue au fan club à attendre l’épisode du 50e anniversaire et à attendre paisiblement que Matt Smith se régénère à Noël.

    Si vous n’avez encore rien vu du tout je vous conseillerais de regarder un épisode au hasard qui passe sur France 4 (en gardant bien en tête que vous pouvez être tombé sur le mauvais épisode) pour voir à quoi ça ressemble. Pour commencer c’est bien de regarder depuis le début de la série de 2005 sachant qu’il va falloir se forcer au début. Sinon, beaucoup de fans sont contre mais je pense que c’est une bonne idée, vous pouvez très bien commencer par la saison 5 de la nouvelle série où il est plus facile d’accrocher pour tout un tas de raison (n’essayez pas de commencer à la saison 2, 3, 4, 6 ou 7 les storylines sont trop liées pour ça). Mais dans ce cas, promettez de voir les épisodes précédents plus tard parce que personne n’a d’excuse pour louper David Tennant et surtout Christopher Eccleston. Aussi il est bien de regarder quelques épisodes de la série classique plus difficiles à trouver au moins pour voir que malgré les effets spéciaux désastreux la série avait déjà les mêmes codes qu’aujourd’hui.

    Et je finis sur cette fanvidéo qui a pour ambition d'englober la série entière. Les fanvidéos m'étonneront toujours de leur qualité. Pour ma part j'ai déjà essayer d'en faire une pour Doctor Who mais la tâche s'avérait beaucoup trop complexe:


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