• the-world-goes-mad
     
    De retour pour vous parler du grand blockbuster du mois (serais-je trop accro aux films grand public ?), je parle bien entendu de Mad Max Fury Road qui remet la saga sur rail près de 30 ans après le dernier volet.

    A l’origine, Mad Max est une espèce de western post-apocalyptique qui lançait la carrière de Mel Gibson dans les années 80. Le pitch est simple : dans un futur proche la guerre pour le pétrole est déclarée (et c’est fou ce que cette idée s’ancre dans le contexte économique de l’époque). Max est un policier chargé de faire régner l’ordre face à la délinquance qui sévit sur le bord des routes. Il sombre dans la folie lorsque sa femme et son enfant se font assassiner par une bande de motards par représailles.
    Du moins je mets toute ma confiance sur la page wikipédia du film pour ce synopsis car je n’ai jamais vu les films originaux. Et pour cause, née dans les années 90 je n’avais jamais entendu parler de Mad Max avant le mois dernier et la sortie de la bande annonce de ce nouvel opus (comme la plupart des gens de ma génération d’ailleurs). Voici donc un avis extérieur sans aucun préconçu de ce que devrait être un Mad Max, un avis non-influencé par l’incarnation de Mel Gibson, un avis de néophyte complète.

    Le réalisateur George Miller, décide aujourd’hui que la saga n’est pas terminée et qu’elle a encore une place dans les salles de cinéma. C’est donc avec un nouveau casting lifté qu’il présente son film hors compétition à Cannes cette année : Tom Hardy (Inception, The Dark Knight Rises) succède à Mel Gibson dans le rôle-titre et Charlize Theron lui tient compagnie en tête d’affiche.
    On retrouve Max servant de poche de sang vivante dans une citadelle contrôlée par Immortan Joe, un dictateur classique qui fait vivre sa famille dans un grand luxe en assoiffant le citoyen lambda et se faisant vénérer par une classe de guerriers bourrins. Max sort de sa prison lorsqu’un guerrier l’embarque à bord de son véhicule pour continuer sa transfusion tout en roulant à 200km/h à la poursuite d’un cargo (puisque servir son général ne peut attendre). Tous les guerriers de la Citadelle sont en course pour rattraper l’une d’entre eux, Imperator Furiosa jouée par Charlize Theron, qui a dérobé quelque chose de précieux au grand manitou : ses femmes.

    Un scénario pratiquement illisible au visionnage de la bande annonce qui semble nous vendre un Paris-Dakar sous une pluie de sable ocre avec Charlize Theron chauve en guest-star. Le film nous (sur)vend donc son côté course-poursuite sur fond désertique, on se retrouve donc presque surpris de voir une histoire simple, certes, mais efficace et bien construite (suivant tout de même les schémas hollywoodien). Et si le film commence très vite sur l’action et le spectacle promis, on découvre après la première demi-heure qu’il a bel et bien un fond. Et plus grande est la surprise lorsqu’on découvre l’objet principal de ce blockbuster être féministe.

    téléchargement (1)

    Un peu de douceur dans ce monde de brute, littéralement

    Parlons déjà du personnage de Charlize Theron, véritable deuxième star du film. Parce qu’on en a eu des guerrières dans le cinéma de science-fiction mais combien restaient des femmes cloîtrées dans un stéréotype ? Lara Croft, Catwoman ? Fortes physiquement mais toujours femmes objets. D’accord l’actualité cinématographique nous charge de contre-exemples (Black Widow dans l’univers Marvel, Katniss dans Hunger Games) mais ça reste un cas très généralisé. Et nous parvient son personnage, Imperator Furiosa, pas sexualisée pour un clou, chauve et amputée qui ne reçoit aucune remarque sur le fait qu’elle soit une femme militaire, qui n’a aucune histoire de romance et qui a la profondeur émotionnel d’un personnage masculin équivalent. A tous les scénaristes : voilà comment on écrit une femme guerrière, c’est plutôt simple il me semble non ?
    Mais surtout parlons du cœur même de la bataille du film. La symbolique est enfantine : les femmes d’Immortan Joe s’échappent pour aspirer à une vie meilleure et être traitées comme autre chose que des objets ce qui nous renvoie naturellement vers l’émancipation des femmes. Mais le film va plus loin, et fait l’une des démarches les plus féministes à hollywood : il donne le même temps d'écran à ses personnages féminins qu’à ses personnages masculins. Pire encore, il nous offre une denrée rare dans un blockbuster : de vrais personnages féminins. Et je ne dis pas ça juste parce que le personnage de Charlize Theron est une guerrière qui n’a pas besoin d’un homme pour trucider ses ennemis. Mais parce que ces personnages sont envisagées plus loin que leurs corps de femmes. Les favorites de l’antagoniste représentent ainsi la douceur et la naïvité dans un monde de bourrins. En effet, elles sont bien entretenues pour être séduisantes et ne connaissent pas la lutte qui se trame dans le désert. Elles sont donc naïves mais pas stupides. Chacune d’elles a son caractère (parce qu’il faut bien assouvir toute les envies du maître), son temps d’écran, son moment héroïque. Comme si elles devenaient indépendantes et apprenaient à se défendre au fur et à mesure. Ou comment faire d’un scénario basique et restreint en dialogue quelque chose de très riche et apte à plusieurs lectures.

    Les femmes d’Immortan Joe sont comme un baume pour le spectateur après vingt minutes non-stop de bataille sur des 4x4 et des camions engagés à pleine vitesse. Le rythme du film joue avec les moments plus intimistes et délicats pour pouvoir nous balancer son lot de sauvagerie. Le film joue avec cet excès de bourrinage de l’un et l’émotion de l’autre, entre la violence du monde en guerre et la douceur des veinardes qui y ont échappé.
    Mais ce n’est pas pour cela qu’on boude ces moments d’action brutaux. Parce que le spectacle est beau, surprenant et assez jouissif. Que ce soit dans l’esthétisme très graphique tout droit sorti d’un comic book ou cette ambiance métal notamment avec ce guitariste équipé d’un lance-flamme pour motiver les troupes tout est volontairement dans l’excès. C’est à prendre au second degré mais on s’éclate devant ces bagarres d’abrutis tous plus bourrins les uns que les autres tout en riant d’eux tant ils flirtent avec la limite du ridicule.
    Il y a quelque chose de très rock/métal dans ces troupes. Peut-être parce que leurs peintures de guerre rappellent les maquillages et les looks de stars du métal (Rob Zombie ou le groupe Slipknot par exemple), ou parce que leur côté bourrin rentre dans l’imaginaire des festivals de métalleux. Dans tous les cas, l’imaginaire y est et ce délire esthétique (peut-être ce qui m’a donné envie de le voir en premier lieu) est assez génial je dois dire.

    mad-max-fury-road-awesome-guitar-guy
     
    Rock is not Dead
     
    Passons tout de même au point noir : le scénario. Car même s’il est bien pensé et efficace il reste tout de même très simple et échoue dans l’une de ses tâches : réintroduire l’univers de Mad Max. Trente ans après le dernier volet, le public a oublié et les nouveaux venus lui sont étrangers, c’est donc indispensable pour le film de reposer les bases. Or il se contente de quelques phrases en voix off pour recontextualiser et … c’est tout ? Le reste c’est au spectateur de faire la part des choses et de deviner, de supposer. Par exemple on comprend que Max est fou en nous montrant ses hallucinations mais on ne comprend pas ce qu’elles montrent si on n’a pas vu les premiers films. Max devient juste un bon gars un peu sonné par ses heures passées pendu par les pieds qui aide l’héroïne à accomplir son exploit avant de disparaître comme tout bon cow-boy solitaire.
    De plus, dès le début du film j’ai eu envie de connaitre mieux l’univers dans lequel on était : qu’est-ce qu’il se passe au-delà de la Citadelle ? Où cette tribus se situe face aux autres ? Sont-ils tous aussi assoiffés ou cela ne se montre que dans le désert ? Manque-t-ils vraiment de pétrole ou est-ce que c’est juste difficile de s’approvisionner ? Des questions auxquelles le scénario ne répond que partiellement. Mais au final, la mission est peut-être réussie puisque j’ai envie d’en savoir plus. Je vais donc peut-être aller voir les anciens films et je serais surement au rendez-vous s’ils sortent une suite.

    Pour moi, le film reste une réussite. Le spectacle est là, le scénario malgré ses lacunes est simple et efficace. Je n’ai pas grincé des dents quant au traitement des personnages féminins, je n’ai pas eu le sentiment que le film était juste là pour déballer des effets spéciaux sans s’occuper de l’histoire, j’ai plutôt pris mon pied. J’adore l’esthétisme qu’ils ont développé (peut-être que les road trips dans le désert et l’esthétique rock sont mes péchés mignons), et je reste sur ma faim quant à l’exploration de leur univers déjanté mal réintroduit ici. C’est le genre de blockbuster que j’ai envie de voir au cinéma : un peu barré, par forcément compliqué mais avec des personnages bien écrits. Et surtout des acteurs bien choisis : Tom Hardy n’a peut-être pas le charisme le plus porteur du film mais rempli très bien son contrat, Charlize Theron reste fidèle à elle-même (géniale), et une dédicace à Nicholas Hoult dans le rôle du guerrier qui retourne sa veste parce qu’il garde toujours une place dans mon cœur en tant qu’acteur depuis son rôle dans Skins.
    Tout ça pour vous dire que je ne peux que vous encourager à aller voir ce film qui est un bon divertissement pas trop bête en plus d’être original. 

    Mad-Max-Fury-Road-artwork-620x350

    votre commentaire
  • Avengers-2-Age-of-Ultron-IMAX-Poster-1-702x1024

    Je me rappelle encore être entrée dans la salle de cinéma il y a 3 ans, plus pour une sortie entre potes que pour le film en lui-même, et m’être faite projeter dans l’univers Marvel. Là où je ne connaissais rien et n’était pas spécialement friande des films de comics, le premier Avengers m’avait réconciliée avec le genre. La raison était simple : un bon blockbuster comme on en voit assez rarement. La balance dialogue/action est équilibrée, le scénario est cohérent, les personnages bien développés échappant à tout stéréotype, et bien sûr de l’humour bien dosée qui rend le film léger sans pour autant être pesant. Un film étonnamment cohérent malgré  le défi imposant de la production : enfin réunir plusieurs grands super-héros sur grand écran et ce projet fou de faire une suite de films ouverts les uns sur les autres et interdépendants. Rendre l’univers des comics au cinéma était une première et j’adore le concept.
    Depuis je me suis investie dedans, je me suis mise aux comics pour comprendre l’univers et j’ai sagement vu tous les films de la phase 2. Je n’ai fait un article ici que sur Thor 2 : The Dark World que j’avais vraiment apprécié à l’époque donc un petit résumé de mon avis sur les films. Les Iron Man je ne suis pas particulièrement fan et Iron Man 3 ne m’a pas plus convaincue. Thor était très divertissant mais avec le recul le scénario est assez faible. Captain America : The Winter Soldier a été la bonne surprise, ultra efficace certainement le meilleur de cette phase 2. Quant aux Gardiens de la Galaxie trop fun et original pour résister, rien que pour le fait d’avoir porté un raton-laveur bavard et un arbre méconnus du grand public à l’écran j’approuve.
    Et nous voilà donc aujourd’hui, avec les Avengers de retour à l’écran avec le défi de reproduire le succès publique et critique du premier tout en évoluant et en faisant plus fort. Extrêmement attendu, ils n’ont pas le droit à l’erreur. Et je suis allée entre deux séances de révisions voir ce que ça donnait avec enthousiasme.

     

    Avant de ne serait-ce que s’intéresser à l’histoire il faut d’abord comprendre ce qu’il s’est passé avant. Depuis que les Avengers ont été réunis pour la première fois et détruit New York, chaque héro a donc vécu des aventures de son côté. Si Tony Stark (aka Iron Man) a été profondément perturbé par les évènements et Thor vit quelques troubles dans son empire de l’autre côté de la galaxie, Steve Rogers (aka Captain America) a depuis intégré le SHIELD et se bat au côté de Natasha (aka Black Widow). Il découvre alors que l’organisation de défense du sol américain est infiltrée depuis sa création par un groupe nazi, HYDRA, qui projetait de prendre avantage du pouvoir du SHIELD pour… détruire le monde et les humains ou quelque chose comme ça certainement ? Le duo Steve/Natasha, au côté du directeur du SHIELD Nick Fury, réussit à abattre HYDRA mais détruit l’organisation entière. Pour connaître les véritables conséquences de Captain America 2 sur le SHIELD il faudrait regarder la série télévisée Agents of SHIELD, ce que je n’ai pas fait parce que je n’ai pas accroché. Donc nous en sommes donc à une situation compliquée pour le SHIELD qui avait réuni les Avengers en premier lieu…
    … Mais apparemment ils détiennent désormais des bases spécifiques pour les Avengers un peu partout dans le monde. Donc on retrouve l’équipe de base du premier film (Iron Man + Captain America + Hulk + Thor + Black Widow + Hawkeye) qui, dans une continuité parfaite, poursuit les ressortissants d’HYDRA un peu partout. Ils font alors la rencontre de deux jeunes jumeaux mutants, Scarlet Witch et Quicksilver (qu’on peut également voir dans les X-men), qui ont une dent contre Tony Stark depuis que les armes de sa compagnie ont détruit leur ville. Les jumeaux déclarent alors la guerre aux Avengers en les menant à la défaite une première fois. Mais l’ennemi principal du film est ailleurs (oui c’est complexe). Tony Stark travaille depuis plusieurs années sur des systèmes informatisés intelligents (dont son serviteur numérique Jarvis) et décide de demander sa collaboration à Bruce Banner (aka Hulk) pour créer une intelligence artificielle à partir de l’énergie du sceptre de Loki (mais si rappelez-vous dans le premier Avengers… non ?). Ils réussissent alors à créer Ultron qui, comme la plupart des intelligences artificielles avant elle, décide de détruire l’humanité purement et simplement. Il va alors chercher de l’aide vers les jumeaux antagonistes précédemment introduits.


    Avengers-2-L-Ere-d-Ultron-Poster-IMAX-2

    Ouf, compliqué à synthétiser ce scénario. Et voilà le principal défaut du film : ça part dans tous les sens. De référence à référence, on saute dans l’univers Marvel demandant au spectateur un minimum de connaissances sur les autres films... On ne peut juste pas demander aux spectateurs de regarder 3 films par an en ajoutant les nouvelles séries télés pour comprendre l’histoire. Le deal des sagas traditionnelles est de voir un film tous les 1 ou 2 ans sur l’espace de 3 à 5 longs métrages, pas de suivre intégralement un programme qui couvre une dizaine d’années (Marvel a des films prévus au moins jusqu’en 2020) et qui sort des films comme des petits pains. Si je suis contente d’avoir un rendez-vous Marvel tous les 6 mois, ce n’est pas le cas de tout le monde. Un film doit d’abord former un tout avant de s’intégrer dans un schéma plus grand. C’était la force du premier volet : on réunissait 3 héros qui avaient chacun eu leurs propres films et on pouvait très bien comprendre de quoi il retournait sans avoir vu les 5 ou 6 films précédents. Ici, c’est raté.


    Mais même en ayant suivi, tout cela reste très brouillon. Certains personnages des autres films font une apparition anecdotique seulement pour le clin d’œil. Oui les fans aiment revoir Falcon ou Dr. Selvig mais ce n’est pas une raison de nous les sortir à toutes les sauces et compliquer l’histoire qui est déjà un vrai bordel.

    Donc bien sûr devant cette histoire complexe, ramenant des éléments des films périphériques et chevauchant plusieurs storylines internes, les 2h30 des formats blockbuster paraissent extrêmement courtes. Le premier montage comprenait plus de 3h de films et le redécoupage pour rentrer dans le moule rend le film rapide… presque trop pour suivre, on n’a pas le temps de souffler.
    On le voit dès l’introduction qui nous montre d’emblée une belle scène d’action sans même représenter les personnages. Encore une fois c’est ce que le premier avait bien pris le temps de faire, cela avait occupé 20min mais au moins tout le monde était au point et on a pu se remettre dans le bain. Difficile donc d’entrer dans le film et j’avoue avoir eu du mal à m’intéresser pendant la première demi-heure. On ne retrouve pas le rythme fluide et clair qui avait rendu le premier si divertissant et c’est dommage.

    Ceci dit, le scénario regorge de bonnes idées on peut toujours faire confiance à Joss Whedon. Tout d’abord le concept d’Ultron, machine meurtrière créée par le héros le plus célèbre du panel, supporté par les jumeaux convaincus par la malhonnêteté de Stark. Cela sème le doute sur la facette héroïque du groupe et prépare doucement le terrain pour le prochain Captain America : Civil War qui fera apparaître Iron Man comme antagoniste. Je dois avouer que la perspective de regarder une nouvelle armée de robots tueurs se faire massacrer ne m’enchantait pas mais le film évite habilement les clichés du genre (si ce n’est la supériorité ressentie vis-à-vis de la race humaine). Ultron est drôle, intéressant et sympa en terme d’effets spéciaux. Avoir un méchant réussi n’est pas toujours à la portée de tout blockbuster (prenez Thor 2 par exemple)

    Avengers-Age-of-Ultron-Trailer-3-Scarlet-Witch-Controls-Black-Widow (1)


    Ce que j’ai également trouvé particulièrement bien vu c’est l’évolution réservée aux personnages souvent surprenante. Steve Rogers qui semble enfin accepter de faire partie du XXIe siècle et se détache de sa vie passée. La relation naissante entre Banner (aka Hulk) et Natasha qui ne paraissait pas évidente dans le premier film. Si j’étais sceptique à l’idée, ils ont réussi à me convaincre que leur amourette est logique et cohérente et apporte même quelque chose à l’histoire (un moyen de contrôler Hulk par exemple). L’alchimie entre les deux acteurs n’est peut-être pas très au point ceci dit. Et puis, surtout, la vie de famille d’Hawkeye que je pense personne n’avait vu venir. J’avais trouvé le personnage malheureusement creux et pas très intéressant dans le premier mais ici il devient très attachant. Si le speech de la femme enceinte qui voit son mari partir à la guerre et craint ne jamais le revoir sent le réchauffé, on trouve là le côté humain du film qui nous rattache à l’ordinaire.
    En parlant d’ordinaire, voir l’équipe passer du temps ensemble et plaisanter à côté de leurs missions et avoir des sujets de plaisanterie entre eux ça fait du bien. Ca leur donne un véritable lien qui expliquerait la disparition (temporaire ?) des discordes qu’ils avaient pu avoir dans le premier volet. Malheureusement ce côté est écrasé par le rythme effréné du film.

     
    La plus grande réussite est de faire un scénario autour de tous ses personnages en les traitant tous à égal. Si on fait les compte on a les stars : Captain America, Iron Man, Thor et disons Hulk ; les agents badass des premiers films: Black Widow et Hawkeye ; les antagonistes : Ultron, Scarlet Witch et Quicksilver ; sans oublier les personnages secondaires : l’Agent Hill, Nick Fury, Falcon… Et tout tient bizarrement assez bien ensemble, on arrive à s’attacher à chacun d’entre eux. Même les nouveaux venus, les jumeaux surtout, deviennent en une dizaine de répliques amis du spectateur. Ce qui permet même de nous rendre triste à la mort de Quicksilver… qui intervient cependant toujours trop tôt dans l’histoire du perso à mon avis (mais permet de déclencher une nouvelle volonté chez sa sœur, pourquoi pas ?). Seul Thor ne m’a pas trop convaincue cette fois-ci, ainsi que ce personnage sorti de nul part qui ne sert qu’à achever le méchant à la fin.

    Et cette cohabitation des personnages notamment rendue possible grâce aux fameux dialogues de Joss Whedon qui lancent une réplique cinglante ci et là, là où on ne les attend pas. Si ça ressemble parfois aux répliques que sortiraient au hasard des personnages de jeux vidéo, des punchlines en plein milieu de l’action. C’est un humour léger qui dédramatise le film et évite de le rendre trop mégalo (oui je te regarde DC). Mention spéciale au speech de Hawkeye qui raconte l’absurdité de la situation en plein milieu du combat final.

     

    Avengers-2-L-Ere-d-Ultron-Poster-IMAX
     
    Et parlons-en de ce combat final, ou des scènes d’actions tout court. Si le défi était de faire plus grand et plus fort que le premier ou tous les autres films réunis, c’est réussi. Malgré quelques combats illisibles, on a des combats épiques remplis d’explosions et de coups critiques. Ça part dans tous les sens, ça décoiffe et c’est assez jouissif. On pourrait accuser le film de faire de l’action pour de l’action mais puisque le scénario justifie chaque scène ça me suffit pour les apprécier sans me poser trop de question.
    J’avais également peur qu’il nous recrache l’ethnocentrisme américain à la gueule en redétruisant une ville américaine en bataille finale. Or les trois quarts du film se passent en dehors des Etats-Unis ce qui est rafraichissant. On peut donc admirer les décors de Séoul au lieu de New York ou d’une petite ville au lieu de hauts buildings. De la fraîcheur c’est tout ce que ça apporte mais j’apprécie.

    J'ai beaucoup entendu des fans se plaindre au niveau de l'adaptation des comics. En effet Ultron n'est pas créé à la base par Tony Stark, Natasha ne sort jamais avec Bruce Banner, et difficile de ramener les jumeaux sans les X-men sachant qu'ils sont censés être les enfants de Magnéto. La vérité c'est que je pense que les comics sont l'une des matières narratives les plus maléables qui soient. L'important est l'essence du personnage: ce qu'il est, son caractère, ses manières, ses croyances... Leurs aventures, qu'elles soient des origin story ou non, évoluent perpétuellement. D'une édition de comic à une autre, d'un univers parallèle à un autre. Il n'est donc pas étonnant que les films, en plus de leur travail d'adaptation habituel, se permettre de s'approprier les personnages et de le refaire à sa sauce. Ce ne sera jamais qu'une nouvelle histoire possible pour le personnage. J'aime cette facette des comics: chacun choisi la version qu'il préfère et n'importe quel auteur peut réinventer un personnage. C'est ce qu'il fait que tous ces super héros ont été si populaires toutes ces années non ?
    Et de toute façon il faut arrêter de gueuler sur les changements faits par rapport à l'oeuvre de base dans une adaptation. Je suis parfois la première à le faire mais il n'y a aucune raison de se plaindre si ça fonctionne. En l'occurence je trouve qu'ils ont réussi. Mais bizarrement c'est un élément du comics que je trouve le mois bien adéquat (à savoir Vision)...

    Avengers-Age-of-Ultron-EW-poster

     
    En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce deuxième volet que je trouve réussi sur plusieurs points et assez rafraîchissant. Mais voilà il a beaucoup de défauts et n’atteint pas l’équilibre de rythme du premier. Certains se plaindront du scénario bordélique et irons se repasser le premier en boucle, d’autres qui avaient trouvé le premier trop lent acclamerons ce retour en force de l’action. De toute façon le film est d’ores et déjà un grand succès commercial et la geek de film comics qui est en moi est comblée. Je m’inquiète plutôt sur les prochains films à venir : s’ils n’arrivent pas à mettre de l’ordre dans les histoires ça pourrait devenir un gros bordel sans nom qui ne contenterait que les fans à la peau dure. De plus, le ras-le-bol des films des super-héros gagne déjà le public alors qu’avec le nouveau programme cinématographique de DC en parallèle, le box office va en être saturé jusqu’en 2020 au moins. Est-ce vraiment un bon plan de marteler le grand public ?
    En tout cas les annonces des prochains Marvel ne font que m’enthousiasmer, Civil War en particulier me fait saliver. Je suis aussi très heureuse qu’ils portent enfin Deadpool à l’écran comme il se doit. Est-ce que DC saura concurrencer Marvel en ramenant Batman et Superman ? Hmm pas si sûre parce que si les succès des Dark Knight n’est pas loin Marvel a pris de l’avance, beaucoup d’avance. Une chose est sure : le débat éternel DC et Marvel sera plus que jamais d’actualité.  

    votre commentaire
  • Le monde des fanfictions est une jungle assez peu connue du grand public. Cette forme de fiction consiste à reprendre des personnages déjà existants (voire de vraies personnalités) et de se les appropriés afin de créer sa propre histoire avec eux. Mais la plupart des publications de fanfiction se font sur des plateformes internet non-régulées à titre gratuit et anonyme ce qui fait que ça peut partir dans tous les sens. Du fantasme d’un jeune fan qui écrit sa rencontre parfaite avec son idole ce qui débouche forcément sur une romance sans queue ni tête ; jusqu’à de véritable épopée d’une cinquantaine de chapitre où l’auteur réinterprète sa saga favorite en détail et avec pertinence qui nous donnerait presque envie de voir une adaptation cinéma. Mais bien entendu ces fictions sont surtout connues pour débrider les fantasmes des fans et être une grosse production de porno littéraire impliquant célébrités, personnages en tout genre ou même Flappy bird. Le but étant souvent de créer un petit scénario et d’y caser des scènes de sexe ultra-détaillées. Et vous n’êtes pas sans savoir que c’était le cas de la première fanfiction publiée à grande échelle, devenu grand phénomène littéraire : j’ai nommé 50 Shades of Grey (ou Cinquante Nuances de Grey en français) qui vient de se voir adapté sur grand écran.

     

    L’auteure de cette trilogie, E. L. James femme mûre dans la quarantaine, rencontre alors un étonnant succès lorsqu’elle publie en ligne sa fiction basée sur les personnages de Twilight (oui, ça vole haut) qui propose une romance niaise teintée de scène BDSM très détaillées. Elle crée alors ses propres personnages : Anastasia et Christian Grey afin de publier un roman original. Vendu comme un roman érotique faisant fantasmer jeunes filles en fleur et ménagères, les livres se sont écoulés comme des petits pains si bien que l’adaptation hollywoodienne paraissait alors inévitable.
    Alors soyons francs, j’ai lu par curiosité les quelques premiers chapitres du premier bouquin et j’ai rarement vu quelque chose d’aussi mal écrit et creux. Je ne suis même pas tombé sur les passages dits croustillants et je ne suis même pas sure de vouloir lire un acte sexuel relaté avec aussi peu de style littéraire. C’est d’ailleurs pour cela qu’à sa sortie les amateurs de fanfiction se sont indignés : chacun lit (voire écrit) des fics de bien meilleure qualité. Et non seulement le succès du livre braquait le projecteur peu flatteur sur le monde des fanfics, mais en plus il le représentait.

    En plus de cela, le livre a été accusé de glorifier l’abus, la violence sexuelle et même le viol. Expliquant que la relation entre les deux personnages principaux était clairement abusive. Si bien qu’à la sortie du film les réseaux sociaux s’enflamment de messages féministes implorant les gens de ne pas aller voir le film pour ne pas donner de l’argent à la machine commerciale. Ce qui m’a quelque peu atteinte au premier abord, mais je me suis finalement décidée pour aller me faire mon propre avis sur le film qui partait certes d’une mauvaise base mais qui pouvait très bien être bon en tant que film. Et quoi de plus agaçant qu’une communauté internet un peu bruyante qui vous dit quoi faire ?
    C’est donc avec tous ces aprioris sur le film que je me suis joint à la masse pour enfin obtenir mon verdict final.



    L'affiche du film est plutôt cool donnons-leur au moins ça

    Résumons tout de même l’histoire en quelques mots : Anastasia est une jeune étudiante en littérature innocente qui rencontre un homme d’affaire renommé, Christian Grey, de qui elle tombe évidemment sous le charme. De son côté Christian (pour les intimes) semble avoir une étrange obsession pour la jeune femme et fini par réussir à l’attirer chez lui. Leur relation prend alors une autre dimension quand il lui annonce qu’il n’envisage de relation avec les femmes que dans sa salle de jeu où il s’adonne à des ébats sexuels purement sadomasochistes. Pour résumer la situation, il veut faire d’Anastasia sa « Soumise » et ne trouve pas d’intérêt à une romance. Ah et est-il vraiment nécessaire de préciser que la jeune femme est encore vierge à ce moment-là de l’histoire ?

    Le verdict du film est assez simple : c’est une « comédie » romantique un peu niaise qui a pour originalité de tourner autour de l’obsession BDSM du protagoniste masculin. Le film est loin d’être mauvais. Il joue sur l’esthétisme et l’érotisme, il n’est pas mal filmé, a réussi à m’intéresser un minimum… Mais voilà il n’arrive pas à surpasser la nullité du récit de base. Les réactions des personnages de sont pas toujours cohérentes, la relation s’emballe trop rapidement, les dialogues sont d’un pathétisme assez affligeant… Il faut tout de même prendre le film au second voire troisième degrés pour vraiment passer un bon moment.

    Commençons avec le personnage de Christian Grey. Qu’est-ce qu’il ne va pas dans son écriture si ce n’est tout ? Le mec est censé n’avoir même pas 30 ans et est déjà à la tête d’une entreprise à son nom sans que les origines de sa fortune ne soient évoquées. Il semble ainsi être le fantasme basique et vide de l’homme riche et intentionné qui sait mettre du piment dans sa vie de couple. Même si je suis censée être la cible de ce personnage, j’ai toujours du mal à voir où son charme réside. Le mec est obsessionnel, il débarque dans la vie d’une pauvre innocente et décide de tout contrôler dans sa vie (de la manière dont elle s’alimente jusqu’à ses relations en passant par le modèle de sa voiture) sous prétexte qu’il veut en faire sa compagne de jeu. Sans compter le fait qu’il n’a jamais eu de relation saine avec une femme puisqu’il n’a jamais que connu le jeu de rôle BDSM (oui c’est suspect), refuse de coucher de manière basique ou même de dormir dans le même lit que sa compagne (ce qu’il fait dès le premier soir avec Anastasia bien entendu). Sans oublier que pour un mec censé être allergique à la romance, le voyage en hélicoptère pour un premier rendez-vous c’est pas un peu trop gros ? Et la seule explication trouvée commence par « J’ai eu une enfance difficile » posé comme un cheveu sur la soupe. Au final il expliquera qu’une amie de sa mère avait fait de lui son soumis alors qu’il n’avait que 15 ans. Il a donc été victime d’attouchements sexuels et de pédophilie lors de son adolescence donc et le pire c’est qu’il entretient toujours une relation amicale avec l’intéressée. Ce mec n’a pas besoin d’une sexfriend mais d’un psychiatre (rien n’empêche que ce soit la même personne ceci dit). S’il avait fallu creuser le personnage c’est peut-être de ce côté-là  mais on préfère passer dessus… ah ok.
    Le pauvre Jamie Dornan ne sait pas trop quoi faire à part rester sans expression et avoir l’air sexy tellement il n’y a rien à prendre dans le personnage. Pas sure qu’il soit le meilleur choix non plus pour incarner ce personnage, tant qu’à faire un film sur un obsédé autant caster un gros bras intimidant non ? Tout le long du film il m’a semblé avoir l’air trop sympa pour le personnage qu’il était censé incarné. Ou peut-être il ne fallait pas effrayer le public qui fantasmaiT sur Christian Grey …

       

     Ceci dit, si le personnage est une caricature du fantasme masculin, je me suis demandée si en fait ça ne me dérangeait pas à ce point pour la seule et unique raison que c’est l’une des premières fois que j’en voyais à l’écran (du moins d’aussi lisse et sans vie). Et au final, j’en suis même venu à me demander si ce n’était pas une bonne chose. Dans le sens ou le fantasme de la femme parfaite est exhibé sous toutes ses formes dans le cinéma hollywoodien. Il suffit de voir la collection des James Bond girls toutes (je généralise je suis assez peu callée sur le sujet) désespérément vide juste là pour être belles. Ca me choque d’ailleurs assez souvent de voir à quel point beaucoup de rôle féminin en sont réduit à de pauvre stéréotype pour conduire le protagoniste masculin (bien entendu beaucoup plus développé et peaufiné) là où les scénaristes veulent. Sur ce, je soulève le débat : si c’est facile de se moquer de la superficialité de Christian Grey, ne joue-t-il pas alors un rôle similaire que les femmes dans un film d’action hollywoodien lambda ?
    Car le personnage d’Anastasia est lui assez cohérent. Elle est cruche, certes, mais au final c’est une étudiante qui vit une vie normale a quelques problèmes dans sa relation avec sa mère, elle rêve d’une romance parfaite comme décrite dans les romans anglais (ce qu’elle croit avoir trouvé avec Christian), elle est plutôt excitée face au fait d’enfin explorer sa sexualité avec cet homme… De plus je trouve l’actrice Dakota Johnson très bien dans son rôle de cruche, elle arrive à la rendre attachante (même si elle surjoue les scènes de sexe mais bon faut bien que le film se rapproche du porno s’il veut connaître le succès commercial). Au final c’est le personnage de Christian qui est surfait pour l’amener à se dépasser à s’épanouir, il n’est là que pour montrer que son fantasme existe (mais qu’il vient avec quelques inconvénients).
    Voilà le problème avec cette dialectique c’est que je suis pratiquement certaine que l’auteure ne l’a pas faite intentionnellement.

    Parlons maintenant de l’esthétisme du film qui bien que léché manquait cruellement de subtilité. Il s’ouvre sur un ciel nuageux qui rappelle bien sur le titre 50 nuances de Gris (hahaha), des gros plans sur la bouche de l’actrice pour évoquer la sensualité, les lumières chaudes… En gros c’est joli tout ça mais ils y vont avec leur gros sabots (d’un autre côté rien n’est subtil dans cette histoire donc pourquoi s’acharner ?). La musique est aussi de premier choix (si on oublie toutes ces compositions niaises qui m’ont agacées ici et là) : Sia, Beyoncé (qui nous offre un remix sensuel de Crazy in love pour la première scène BDSM), The Weeknd et j’en passe nous donne un mix de chanson langoureuses s’insérant bien dans l’ambiance générale. Par contre là où ça coince c’est lorsque j’ai vu Danny Elfman (mais si le grand compositeur meilleur ami de Tim burton) au générique. D’abord qu’est-ce qu’il fout là ? Ensuite si c’est lui a composé ce merdier mielleux en font des dialogues pourris, il descend de mon estime. Après peut-être que c’est tout ce que lui inspirait l’histoire, je veux dire ça peut se comprendre.
    L’ambiance générale oscille entre romance douteuse et sensualité suggérant l’érotisme là où il n’occupe difficilement un quart du film. Tout cela était censé vous faire croire que vous assistiez à un film d’un genre un peu nouveau alors qu’il ne s’agit là que d’une comédie romantique qui traite ouvertement le sujet du sexe (plus dans les paroles que dans les actes). Et avec le recul je pense que c’est le côté comédie romantique esthétisée qui m’a le plus plu. Je pense particulièrement à une scène où le couple feint un rendez-vous professionnel pour discuter des termes du contrat de soumission (oui je sais l’idée est bizarre). Ils sont alors chacun au bout d’une table dans une lumière orangée tamisée et Anastasia détaille chaque close du contrat qui la dérange. C’est alors que le film prend la dimension qu’il aurait pu prendre s’il avait été plus poussé. Les deux personnages parlent ouvertement de sexe à la fois sérieusement et à la fois en flirtant. Ainsi les expressions « coup de poing vaginal » sont employées d’une manière tout à fait normale. La scène fait tellement d’allusions au sexe qu’on s’attend à ce qu’ils passent à l’acte mais après avoir été lourdement suggéré, l’héroïne tourne les talons et rentre chez elle. Cet aspect léger et sensuel à la fois qui aurait pu en faire un film très plaisant et drôle (au final le tout est gâché par un étalage de romance mal écrite mais…).

    50 Nuances de Grey : Moment gênant entre Jamie Dornan et Dakota Johnson aux Golden Globes

    C’est pour cela que je ne considère pas ce film comme entièrement sexiste. J’avais entendu tellement de chose quant à leur relation abusive que quand j’ai vu que tous les rapports étaient ouvertement consentants et que le personnage de Christian bien que voulant tout contrôler reste assez respectueux de la voix de sa Soumise (en prenant en compte sa déficience au niveau du comportement avec les femmes due à un traumatisme d’enfance). Je ne trouve d’ailleurs Anastasia que très peu soumise à part une fois attachée. Je trouverais presque que le film fait un pas vers l’érotisme pour les femmes plus sensuel et suggéré que montré. La nudité est utilisée d’une façon normale, ni l’homme ni la femme ne sont sur-sexualisé. Ce qui contrebalance le truc c’est que l’acteur de Grey a refusé de se montrer entièrement nu ce qui fait que Dakota Johnson passe son temps à poil avec des gros plans sur à peu près toutes les parties de son corps alors qu’on nous exhibe que de façon assez radine les abdos de l’acteur.

    Je ne vais pas développer plus ni sur le rendu des scènes de sexe, ni sur la fin foireuse, encore moins sur tous les points défaillants du scénario. Ma curiosité a été satisfaite, j’ai vu le film que tout le monde adore détesté ou tourner en dérision et j’ai plutôt apprécié mon visionnage même si certains excès de niaiseries encombrantes m’ont donnés envie de jeter des pierres à l’écran. Le problème de ce film est le livre dont il fait l’adaptation qui est trop vide pour intéressant. Une chose est sure, si j’ai l’air d’être la cible le film a beaucoup de mal à me faire fantasmer. Je crois qu’au final ce sera ce qui m’énervera le plus à propos de ce film. Tous les mecs qui vont sortir de la salle en pensant « Alors c’est de ça que fantasment les femelles ? » alors que … bah non. Si ça fait tripper certaines d’avoir un homme d’affaire mentalement instable qui préfère se défouler à coup de fouet sur des femmes qui auront signé au préalable un contrat pour certifier leur consentement au lieu d’affronter ses traumatismes d’enfance et d’aller voir un psy ; je pense (j’espère ?) que beaucoup de femmes y préfère une relation saine avec un homme dans la normale.
    Je ne sais pas si je dois recommander ce film ou non. Disons que le film n’est pas mauvais, vous risquez d’être déçus si vous vous attendiez à un porno. Je recommande plutôt de le prendre au second degré, de rire des âneries scénaristiques et d’apprécier les côtés plus recherchés.  Ceci dit, il y a certainement mieux à voir en ce moment au cinéma. 


    votre commentaire
  • Spiderman est de toute évidence l’un des héros les plus proches et les plus aimés de ma génération : nous avons grandis avec les adaptations avec Tobey Maguire sortis dans les années 2000, et voilà qu’à peine 5 ans après le dernier film de la trilogie Columbia Pictures décide de raviver le mythe de l’homme araignée dans une version plus moderne et fidèle aux comics. Omniprésent dans le paysage cinématographique depuis les années 2000 donc, Spiderman est aussi un super héros plus jeune et plus proches de la réalité que d’autres Iron Man ou Superman. En effet, Peter Parker n’est qu’un simple adolescent lorsqu’il se fait piquer par une araignée mutante qui va lui conférer des facultés exceptionnelles qu’il décidera de mettre au service de la justice dans la ville de New York. Sa vie de superhéro mise à part Spiderman vit les mêmes problèmes que la plupart des jeunes : tourmente amoureuse, problème d’argent ect, ce qui le fera rentrer dans la catégorie de héros pour jeune public et qui décrédibilisera ses adaptations cinématographiques auprès des critiques. C’est ce qu’a subit le dernier Spiderman en date : The Amazing Spiderman 2 : Le Destin d’un héro deuxième volet de cette quadrilogie prévue par Columbia Pictures sorti en salle début mai.

    La question qu’on se pose tous est : pourquoi dont refaire une saga Spiderman 5 ans seulement après le dernier volet de la précédente ? Si les films de Sam Raimi avait été quelque peu critiqués sur le fait qu’il ne respectait pas toujours les éléments importants de la BD le tout couronné par un troisième volet presque unanimement renié par les fans. Cependant le succès qu’a emporté la saga auprès du grand public aurait pu rebuter les nouveaux producteurs, et même aurait puisque la concurrence avec ces anciens films est souvent le premier angle d’attaque des critiques. Mais The Amazing Spiderman n’est pas en reste, et la première chose qu’il a à offrir (outre des effets spéciaux plus d’actualité) c’est son casting. Si le trio Tobey Maguire/Kristen Dunst/James Franco était assez emblématique, The Amazing Spiderman propose Andrew Garfield (The Social Network) dans le rôle principal accompagné d’Emma Stone (Bienvenue à Zombiland, Easy A, La Couleur des sentiments, Crazy Stupid Love, Gangster Squad…) qui fait partie des actrices encore une fois très appréciées de ma génération grâce à son humour pas très loin derrière Jennifer Lawrence. De plus la saga choisi de faire plus de référence aux BDs d’origine mélangeant l’univers original avec l’histoire alternative des Ultimate (note pour ceux qui n’y connaisse rien en Marvel : les Ultimates sont des séries de comics créées pour ramener des lecteurs en repartant de l’histoire de base de chaque héro et souvent en la modifiant légèrement). Ainsi Peter Parker ne tombe pas immédiatement amoureux de sa voisine Mary-Jane (Kristen Dunst dans les films de Raimi) mais d’une jeune fille de son lycée : Gwen Stacy [SPOILERS] qui finira par être tuée ce qui marquera profondément Peter.[SPOILERS] Enfin la réalisation est confiée à Marc Webb qui signe ici son premier blockbuster. Un réalisateur étrangement aussi très inscrit dans notre génération dans années 90 puisqu’il a signé de nombreux vidéo clip d’artistes de notre ère comme les Pussycat Dolls, Avril Lavigne ou Miley Cyrus, et surtout de nombreux groupe de rock encore très populaires dans notre génération comme Green Day, les clips à l’origine du succès commercial de My Chemical Romance (bless you), le célèbre Gives You Hell de All American Rejects ou encore Maroon5. De plus il a réalisé la comédie romantique (500) Jours Ensemble avec Joseph Gordon-Levitt et Zoey Deschanel qui se trouve souvent cité comme une des comédies favorites de beaucoup de personnes de mon âge. Je vous le dis : cette saga est un complot qui vise directement la génération des enfants des 90’s. Simple stratégie marketing pure et simple ou véritable intérêt de nous offrir une version plus proche de l’histoire des comics ? On n’en saura jamais trop rien.

    En tant que bonne fan de Marvel, je vais vous proposer de parler du volet sorti en salle ce début mai donc.  Après les évènements du premier volet, Spiderman est désormais le grand héro de New York (aaah si seulement les compagnies qui détenaient les droits des héros Marvel se mettaient d’accord pour accorder les évènements qui se déroulent au sein de leur univers commun nous aurons peut-être pu voir des références à la grande bataille qui a eu lieu dans Avengers où le fait que Tony Stark aka Iron Man rode aussi dans les parages… Mais Columbia Pictures n’a pas l’air très ami avec Disney…). Peter arrive à concilier sa vie d’étudiant avec sa vie héroïque notamment en se photographiant en costume et revendant les clichés. Il file également le parfait amour avec Gwen Stacy mais depuis qu’il a juré à son père décédé qu’il ne l’entrainerait pas dans sa double vie dangeureuse, Peter culpabilise de rester proche d’elle. Ils décident alors de se séparer pendant un temps au moins. Ce qui donne le temps à Peter pour se concentrer sur d’autre priorité comme la raison pour laquelle ses parents l’ont abandonné ; ou le retour à New York de son ami d’enfance Harry Osborn (où Dane DeHaan vu dans The Place Beyond the Pines succède à James Franco) pour reprendre la société de recherche scientifique de son père fraichement décédé : Oscorp (société où Peter s’est fait piqué et également le lieu de travail de Gwen, qui a d’ailleurs déjà produit le grand méchant du premier Amazing Spiderman). Un accident survient alors à Oscorp : un électricien (joué par Jamie Foxx) se retrouve seul à réparer une défaillance dans le système et se fait gravement électrocuté ce qui mène à une mutation étrange qui lui donne la capacité de contrôler l’électricité (oui oui tout est toujours causé par des accidents en laboratoire : Hulk, le Bouffon Vert, et déjà le méchant du premier Amazing Spiderman… redondant ?). Celui-ci découvre maladroitement son pouvoir avant de décider d’attaquer pour Spiderman à qui il vouait un culte jusque-là.

    Tout d’abord, le film a la particularité de chevaucher plusieurs histoires directrices ce qui rend compliqué d’expliquer brièvement tous les enjeux du film. La ligne principale est clairement la relation entre Peter et Gwen qui vacille entre leur complicité et les désagréments que peuvent amener la double vie de Peter. Mais les scénaristes ont décidé d’y ajouter pas moins de 3 autres grandes lignes directrices satellites. Si on peut penser qu’Electro est le grand méchant à écraser, il est très vite instrumentalisé par Harry Osborn qui décidé de s’attaquer à Spiderman sans savoir que c’est son meilleur ami qui se cache derrière le masque. Autour de Harry on approfondit alors le rôle de Oscorp dans l’histoire : comment la société fabrique des armes de destructions massives, comment elle a étouffé l’accident survenu avec Electro, comment elle a fait des recherches pour sauver Norman Osborn, le père de Harry, de sa maladie génétique, comment l’araignée à l’origine du pouvoir de Peter est en vérité l’une d’entre elle.  De plus ils ont décidé de montrer la raison pour laquelle les parents de Peter l’ont abandonné… étrangement une raison à nouveau liée à Oscorp. Au final à la sortie du film on finit par s’embrouiller sur l’unité du film qui à la fois tient debout mais qui vacille et risque de perdre le spectateur. On se trouve à remercier que Mary-Jane ne soit pas introduite dès ce film-ci bien que des scènes avec l’actrice montante Shailene Woodley (à l’affiche de Divergente et prochainement Nos Etoiles Contraires issus de romans pour jeune adulte très populaires encore une fois dans ma génération…). La visée est avant tout de tendre pas mal de perches pour le prochain film et préparer le terrain mais on peut se demander s’ils ne voulaient pas introduire de façon différente Harry Osborn et le Bouffon Vert pour éviter de reproduire la même histoire que le premier volet de la saga de Raimi.

    Si cet amas d’histoires peut mener à la confusion, je trouve que c’est un choix admirable qui permet de casser le format classique des films du genre (grand-méchant + problème existentiel + relation amoureuse) et donne un rôle très important à la continuité dans la saga. Ainsi on ne trouve pas un film pour un grand méchant et la situation du héros qui change doucement film par film, on a une succession de film où le héros se retrouve à constamment réparer les débordements d’une société à laquelle il est intimement lié puisque c’est à elle qu’il doit ses super pouvoirs et son ami d’enfance mais c’est aussi à cause d’elle que ses parents l’ont abandonné chez son oncle. Si la saga suit sur cette lancée, The Amazing Spiderman pourrait donc être le récit du combat de Peter Parker avec Oscorp. Il faut donc remettre le film dans sa lignée et le prendre seulement comme un morceau supplémentaire de l’histoire plus qu’un film classique avec une nana et un méchant en son cœur. Je trouve cette perspective d’autant plus géniale qu’elle rappelle le déroulement d’un comic où tout est lié mais c’est certainement plus un emprunt au déroulement des séries télévisées qui, maintenant très ancrées dans l’espace du septième art, influencent de plus en plus les films après avoir été influencés par eux.
    Ainsi nous retrouvons le schéma d’un méchant par épisode mais accompagné d’une storyline plus grande et ambitieuse qui suit tout le long de la saison (ici de la saga).


    Là où ça pose problème, c’est que dans la tête des gens les films de superhéros sont encore trop considérés comme des blockbusters individuels. Encore plus en France où on n’a pas une tradition de comics ce qui fait qu’on est beaucoup moins familiarisés avec l’univers et les personnages qu’un public américain. La preuve : peu de gens encore ignore que tous les héros Marvel appartiennent au même univers (ainsi tous les évènements des X-men, Avengers, Spiderman, Quatre Fantastiques se déroulent dans le même monde), et même peu de gens sont capables de différenciés les héros Marvel des héros DC (Superman, Batman, Flash, Green Lantern...). À une époque pour Marvel s’amuse à casser les codes traditionnels des films du genre pour gagner en continuité comme le prouve la fresque Avenger (les films Iron Man, Captain America et Thor préparant la prochaine réunion des Avengers tout en gravitant autour) ou encore la grande réunion des anciens et des nouveaux X-men dans X-men : Days of Future Past en salle le 21 mai prochain, les films de super-héros ont alors gagné une toute autre dimension que seul les fans de Marvel semblent capter. Difficile alors de comprendre la cohérence du scénario en ignorant ce qu’il s’est passé dans le film précédent et de là où la saga veut aller. Vous me suivez ? Il sera désormais peut-être nécessaire de se remémorer les évènements antérieurs au film que l’on veut voir pour pouvoir comprendre son intérêt et l’apprécier à sa juste valeur. Ce résonnement est d’ailleurs valable aussi bien pour The Amazing Spiderman que pour le dernier Captain America (à quoi sert le film si on ne comprend pas qui est Bucky, ce qu’est le SHIELD ou d’où vient HYDRA ?) mais surtout pour Avengers qui devient encore plus génial qu’il ne l’est à la base si on a vu au moins les premiers Captain America et Thor et les films Iron Man. Les sagas de super-héros visent à créer de gigantesques séries dont la cohérence approcherait des sagas fantastiques comme Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter (essayez de regarder un film au milieu sans regarder le reste : ça n’a aucun sens). Les films de super héros veulent dépasser le simple fait d’être des blockbusters spectaculaires et veulent mettre l’histoire au cœur de leur mécanisme : voilà ce que vous devriez retenir.

    Mais revenons au film. L’autre énormité qui frappe tout spectateur est : ils l’ont fait, ils ont OSE tuer Gwen Stacy comme dans les BDs. C’est une véritable preuve de courage de la part des scénaristes car Gwen était très populaire d’autant plus que son actrice Emma Stone (outre son capital sympathie) était aussi avec Andrew Garfield (interprète de Peter Parker si vous suivez) dans la vrai vie ce qui créait forcément une alchimie plus forte. Emma Stone était géniale dans le rôle : adorable et jolie mais elle dégageait aussi plus de personnalité et humour. Gwen ne joue pas alors la demoiselle en détresse présente dans l’unique but de tenir compagnie au héros en guise de décor. Le physique de l’actrice n’est pas particulièrement mis en avant, Gwen avait une psychologie entière bien forgée, elle était même clairement considérée comme plus intelligente que Peter notamment dans le domaine des sciences. Une véritable figure féminine qui dépasse de loin la pâle Mary-Jane des films de Raimi. Et cet aspect entier rend sa mort subite bien plus difficile à avaler pour le spectateur même si celui-ci n’est pas très sensible des histoires d’amours. Ainsi on n’est pas forcément triste pour Peter qui va devoir affronter le deuil et la culpabilité qui va avec, on est surtout triste de voir partir notre adorable Gwen Stacy d’autant plus que la scène de sa mort est très réussie. Emma Stone nous manquera et je pense que dans l’ensemble elle manquera au film et à sa dynamique. Le véritable défi sera maintenant de lui succéder. Comme je l’ai dit plus haut l’actrice pour Mary-Jane a déjà été choisie et aurait même du apparaître dans le film. Or Shailene Woodley, bien que star montante qui commence à avoir une carrière à la Jennifer Lawrence, n’a pas le même capital sympathie qu’Emma Stone et n’aura certainement pas la même alchimie avec Andrew Garfield. Le gros challenge va donc d’être de rendre crédible Mary-Jane aux yeux du public qui va devoir à nouveau s’attacher à un personnage féminin. Au final on se demande si l’effet dramatique de la mort subite de Gwen valait vraiment le coût de cette prise de risque. Quoique… des solutions existent dans les comics pour minimiser la casse…

    Autre surprise c’est l’apparition précoce et précipitée du Bouffon Vert. Contrairement aux films de Raimi, c’est Harry qui est dans le costume et non son père. Or il surgit un peu de nulle part 30 minutes avant la fin histoire juste de dire que c’était bien le Bouffon Vert qui tuait Gwen. Le fait qu’Harry se retrouve tellement vite dans le rôle du méchant crée un certain manque : la relation Peter/Harry n’est que très peu exploitée et mal expliquée. On ne sait que vaguement qu’ils étaient amis d’enfance et après quelques scènes d’amitié Harry est déjà devenu un fou dangereux. Là aussi on peut se demander si la proximité avec la saga des années 2000 n’a pas joué puisque l’amitié avait été exploitée en long et en large. Harry s’annonce donc comme le grand méchant au moins du prochain volet qui va certainement replonger dans les histoires tournant autour du matériel d’Oscorp et on retrouve le risque de retrouver trop fortement les éléments des films de Raimi. On voit d’ailleurs l’équipement du Dr Otto Octavius (méchant de Spider Man 2)  en décor dans un labo d’Oscorp. Alors : simple clin d’œil ou une annonce des prochaines menaces qui ferait redondance avec la saga précédente ? Réponse en 2016 avec le prochain film.

    Mais tout cela conjugué au choc de la fin, on oublierait presque la pépite du scénario : l’explication (enfin) du départ des parents de Peter. C’est bien connu : Peter Parker est abandonné par ses parents vers l’âge de 6 ans chez son oncle et sa tante qui l’ont donc élevé. La saga de Raimi n’y avait alors jamais apporté de véritable explication. The Amazing Spiderman fait ici le choix d’opter pour la version des comiques Ultimate où le père de Peter était en fait généticien… pour Oscorp ! Cette version de l’histoire donne alors une explication tout à fait crédible à l’origine même de Spiderman. Généticien chez Oscorp, le Dr Parker travaillait sur un programme qui pourrait donc sauver Norman Osborn de sa maladie génétique… Un programme qui consistait à modifier l’ADN d’araignées pour que leur venin puisse conférer à l’homme ses capacités : ici l’auto guérison est le paramètre le plus recherché. Et la bonne idée réside dans le fait que l’ADN humain injecté dans les araignées est celui du père de Peter ce qui justifie parfaitement pourquoi Peter a muté en se faisant piquer. Après tout si la sécurité d’Oscorp est assez stupide pour laisser trainer une araignée mutante ultra dangereuse dans le bâtiment, l’araignée aurait pu piquer n’importe qui et on aurait pu se retrouver avec plusieurs hommes araignées. Mais si l’ADN est celui des Parker, c’est tout à fait logique que Peter soit le seul et unique Spiderman. J’ignore si cette clé est présente dans les comics mais c’est une idée géniale qui sert merveilleusement la cohérence de l’histoire : j’aime ! De plus, la raison pour laquelle le père de Peter décide de partir est parce qu’il est poursuivi par Oscorp. Une fois que Peter a compris qu’en s’attaquant à Oscorp il vengera également son père, là on obtiendra un nouvel angle d’attaque intéressant ! La vérité c’est qu’ils auraient dû renommer cette saga Peter Parker VS Oscorp.

    Je parle beaucoup du scénario (peut-être parce que c’est là où il y a le plus de chose à dire) mais attaquons nous un peu à la forme qui n’a elle rien d’ultra original pour le genre. Les effets spéciaux sentent le numérique à plein nez et bien que bien faits et colorés on aurait pu s’attendre à quelque chose de moins clinquants. Particulièrement dans la scène dans le clocher où les rouages font faux ou sur les espèces de ralentis/zoom douteux censés nous faire comprendre plus en précision l’action de l’homme araignée. Les actions détaillées par ces zooms sont souvent légèrement superflue ce qui fait qu’on a plus l’impression de perdre notre temps et de casser la dynamique du film avec ces zooms. Mis à part celui fait au moment de la mort de Gwen  qui, bien qu’assez cheap, renforce le côté dramatique et rend même le moment poétique. Un conseil pour la prochaine fois : les zooms à garder en cas d’extrême nécessité.

    L’un des points forts du film est indubitablement la musique qui est très bien maniée tout au long du film (héritage de Marc Webb du temps de ses prodiges en vidéo clip ?). Particulièrement lors de la scène à Time Square où Electro apparaît en tant que tel pour la première fois : des sons électros puissants accompagnent toute la scène créant de la tension et une ambiance plus électrique. Puis le changement du personnage d’Electro est illustré en musique notamment lorsqu’il change d’opinion à propos de Spiderman. Si vous ne comprenez pas l’anglais vous l’avez peut-être loupé mais les paroles entendues en arrière-plan commencent par répeter « I’m dying » (« Je meurs ») accompagné de mots répétés tout le long de la scène en fond « Self-destroy » (self destruction), « Paranoid » (parano) répété de façon résidu tout le long de la scène ce qui fait référence aux doutes et aux inquiétudes du personnage sur ses nouveaux pouvoirs apparus suite à l’accident. Puis lorsque qu’Electro décide de prendre Spiderman comme cible au lieu de l’idolâtrer on entend des phrases comme « He hates on me » (Il me hait), « He lied to me » (Il m’a mentit), « They shot at me » (Ils m’ont tiré dessus) ou encore « He’s dead to me » (Il est mort pour moi). Toute la réflexion et tous les sentiments d’Electro sont donc faits en musique et je trouve ça assez exceptionnel. A la musique on retrouve des compositeurs de films assez classiques dans le genre comme Hanz Zimmer, mais plus surprenant Pharell Williams a composé presque l’intégralité de la bande originale.

    The Amazing Spiderman a donc gagné son droit à succéder à la saga de Raimi et mérite qu’on limite la comparaison aux traitements des mêmes sujets. Andrew Garfield endosse merveilleusement bien le costume de Spiderman (bien mieux si vous voulez mon avis que Tobey Maguire dont le charisme d’huître faisait bien tâche), si on regrette tous James Franco en Harry Osborn le petit nouveau DeHaan se débrouille plus que bien dans le rôle et on ne fait qu’en redemander. Les scénaristes font des choix audacieux et assumés, et veulent ainsi se démarquer de la saga précédente que nous avons tous en tête pour  faire une série de films à penser sur la continuité qui pourrait s’avérer très intéressant au final. Si le film peut passer pour un simple attrape-jeunes pour toutes les raisons que je n’ai cessé de rabâcher depuis le début de l’article (personnage, personnalités, thèmes et même musique adapté à une génération plutôt jeune), je pense aussi qu’il est tout d’abord temps de sortir des préjugés sur les films pour ados (qui n’ont aucune raison d’être plus mauvais que d’autres). Ensuite je pense qu’il faut le prendre comme un film d’inspiration de bandes dessinées et non pas le catégoriser dans une catégorie comme « film pour ados » ou « blockbuster ». On a encore du mal à savoir où la saga veut aller mais j’ai l’impression qu’elle n’a pas fini de nous surprendre. Si le film n’est pas encore un très grand art, il a eu le mérite de raviver fortement mon intérêt pour Spiderman qui était bien enterré avant même la fin des films de Raimi. Les prochains films nous diront ce que la saga va devenir et où elle va se positionner face à la précédente mais en attendant 2016, j’ai hâte !


    votre commentaire
  • Bien le bonjour amis lecteurs et lectrices, me revoilà ! Si vous saviez ce que j'adorerais écrire et finir toutes mes idées d'articles, mais voyez-vous mon emploi du temps est très peu commode en ce moment. J'ai alors décidé de pondre un article rapide qui ne demande pas de débriefing d'épisodes ou de films entiers. Je vous ai réunis ici aujourd'hui pour vous présenter quelques films qui sortiront au courant de l'année que j'attends avec impatience. Je vous ai épargné la liste interminable des suites comme Hunger Games 3, The Hobbit 3, Captain America 2 etc etc etc. Cet article a le mérite de remplir ma rubrique cinéma assez maigre malgré tous ces films que je vois et que j'adore.

    Vous me connaissez (ou pas) assez friande de films Marvel qui continuent de sortir au moins 2 films par an. Si on sait bien que le second volet de Captain America sortira en mars en suite direct d’Avengers avec notamment la présence de SHIELD et de Black Widow interprété par Scarlett Johanson, ce n’est pas vraiment celui-là que j’attends le plus malgré des trailers alléchants. Non, je parle d’un nouveau projet film de Marvel pour l’instant totalement détaché de la série Avengers : Guardians of the Galaxy  (Les Gardiens de la Galaxie). Ce film ouvrirait enfin le cinéma à tout l’univers extraterrestre de Marvel encore très peu connu. Pour vous donner une idée cela ressemblerait à une League de la Justice de l’espace mais avec des personnages apparemment plus sombre et marginaux. Blockbuster de l’été en vue. Il suffit de jeter un œil au casting pour être convaincu. Chris Patt (Zero Dark Thirty) incarne le rôle principal en Star-Lord (nom de héro inspiré et assumé) mais là n’est pas le plus grand intérêt. Déjà la belle Zoe Saldana (Avatar, Uhura dans les Star Trek de JJ Abrams) a l’air de vouloir continuer à botter des culs et bien décidée à devenir une actrice fétiche pour les rôles d’héroïne bad ass, on en veut et on en redemande. Lee Pace qui incarne le fabuleux roi des elfes Thranduil, père de Legolas, dans le dernier Hobbit et dont on se rappelle aussi de son rôle de Ned dans l’adorable série de Bryan Fuller : Pushing Daisies est lui aussi de la partie et dans un rôle de méchant qu’on nous promet intéressant. On compte aussi les voix de Vin Diesel et du beau Bradley Cooper. Mais la cerise sur le gâteau c’est Karen Gillan annoncée dans le rôle de la méchante Nebula. La petite écossaise aux longues jambes tout droit sortie de Doctor Who où elle avait séduit tout le monde dans le rôle Amy Pond, compagne du Docteur, s’est même rasé la tête pour l’occasion (Nebula est censée être chauve) comme on a pu le voir au Comic Con l‘année dernière. Rien que pour voir Amy Pond incarner une super-méchante extraterrestre sans cheveux, je ferai le déplacement ! Si le film marche on pourra même espérer un crossover entre les Gardiens de la Galaxie et Avengers puisqu’ils sont tous les deux produit par Disney et censés se dérouer dans le même univers… Affaire à suivre.

     

    En parlant de Disney, leur projet le plus excitant cette année n’est pas un blockbuster subventionné ni un dessin animé plein d’espoir (La Reine des Neiges était génial au passage) mais un film basé sur un personnage Disney bien connu :Malefica ! Mais si, vous savez la méchante dans la belle au bois dormant ! Celle qui a des cornes et qui se transforme en dragon ! Il s’agit bien là de la méchante Disney la plus intrigante et mystique. De plus le rôle a été donné à Angelina Jolie ce qui devrait s’avérer très intéressant. Faire un film sur l’antagoniste est une superbe idée qui permettra à Disney de sortir des sentiers battus. Le film devrait être les origines de l’histoire bien connu de la Belle au Bois Dormant interprété par Elle Fanning tout en restant centrer sur le personnage de Malefica. Je suis autant enthousiaste à l’idée de le voir que je crains qu’il tombe à plat. Le film sera très bon s’il est plus noir et sombre comme on peut s’y attendre avec la bande annonce. mais vu que c’est produit par Disney et que le réalisateur a travaillé sur des projets comme Avatar, Alice au pays des Merveilles de Tim Burton ou le Monde fantastique d’Oz cela risque de très vite tourner à quelque chose de plus léger ce qui serait vraiment dommage. Réponse en mai !

    Sortons un peu des blockbusters pour se tourner vers un film plus modeste : il s’agit de la dernière sensation de la littérature jeunesse qui n’a rien d’un Twilight ou autre série fantastique Fleur Bleue. L’auteur John Green aussi connu pour ses frasques geek avec son frère sur YouTube avait fait sensation avec The Fault in Our Stars (Nos Etoiles Contraires en français) qui est devenu il y a maintenant deux ans un bestseller aux Etats-Unis bien que peu connu en France. Le roman raconte l’histoire d’Hazel Grace, jeune fille dans la fleur de l’âge dont on a diagnostiqué un cancer du poumon incurable.  Elle vit sa vie de malade d’une manière détachée et tombe amoureuse d’un garçon à sa réunion de soutien qui a guérit d’un cancer du système nerveux après s’être fait amputé la jambe : Augustus. *un bruit de trompette se fait entendre au loin* Si ‘histoire a l’air désespérément déprimante  et que la plupart des gens ne voudrait même pas y toucher, sachez que le roman est génial pour avoir réussi à conter une histoire de malades du cancer à travers deux vies d’adolescents assez ordinaires au final. La spécialité de John Green est de passer à un dialogue totalement absurde et débile à une phrase très profonde et philosophique ce qui donne une dynamique assez intéressante et comique. On ne ressort pas déprimés du roman, au contraire c’est une très belle leçon sur la vie et la mort qui se fait en nous faisant sourire. Une histoire d’amour ni trop niaise ni trop superflue est au centre de l’histoire et s’adresse à une une génération moins fleur bleue et plus réfléchie que les derniers succès de la littérature jeunesse. Le succès du livre a été tel qu’il va être adapté au cinéma avec Shailene Woodley (qui sera aussi à l’affiche de Divergent cette année) dans le rôle d’Hazel qui sera disponible en France en septembre, soit 3 mois après les US. Le seul risque du film vu sa bande annonce est qu’il se concentre trop sur l’histoire d’amour et ne laisse pas le même message ni la même impression que le livre ce qui serait vraiment dommage. Mais on sait très bien qu’on est rarement satisfait de l’adaptation cinématographique d’un livre qu’on a déjà lu. D’après ce que John Green a pu dire sur le film et les aperçus qu’on a pu avoir, le film se promet d’être très fidèle au livre. Je retrouve presque les répliques exactes des décors que j’avais imaginés.  Une chose est sure : mieux vaut sortir ses mouchoirs.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique