• Twenty One Pilots - Blurryface

    wxxj-upickem-header-twenty-one-pilots-102813
     
    Il y a tant d’albums dont je voulais vous parler mais le temps m’a manqué. Ainsi vous aurez peut-être droit à un petit récapitulatif sur les nouveautés de 2015 qui ont pu passer sur mp3. Mais je souhaite rester fidèle à l’actualité et vous parler mon album de la semaine : Blurryface des Twenty One Pilots.

    Nouveau groupe en vogue dans la culture jeune internet, Twenty One Pilots explose aux USA l’an dernier avec leur album Vessels. Avec la voix de Tyler Joseph également au synthé et Josh Dun à la batterie, le duo venu de l’Ohio plaît par son style musical bâtard et efficace. Des couplets rappés, des refrains chantés le tout sur une instrumentale reposant sur la batterie qui donne un résultat très pop-rock. Bien que le groupe flirt avec la scène pop punk, le succès commercial de titres comme Car Radio leur donne une place sur la scène grand public américaine. Leur succès reste discret en France mais leur popularité qui ne fait qu’augmenter pourrait y remédier.
    Et c’est après avoir achevé leur tournée mondiale que Josh et Tyler nous proposent un nouvel album en ce printemps 2015 : Blurryface très attendu par leur fanbase grandissante.

    Heavydirtysoul ouvre l’album avec un couplet rap très énergique avant de s’éventer vers un refrain planant et un peu trop répétitif. D’entrée de jeu, on accroche à ce son à la fois original et très ancré dans la pop actuelle. Ainsi on se retrouve avec l’un des singles de l’album : Stressed Out qui a une ambiance plutôt hip-hop édulcoré. La texture de la chanson rend bien l’idée de nostalgie et d’anxiété des paroles qui parle du stress engendré par les responsabilités de la vie adulte. La chanson est réussie mais reste dans la constance sans changer une seule fois de rythme ce qu’on peut interpréter comme étant voulu pour l’effet nostalgique. Mais elle aurait pu aller plus loin et être plus percutante ne serait-ce qu’avec un refrain et une fin plus appuyés.
    La visite se poursuit avec un nouveau single, Ride, qui a cette fois-ci une inspiration reggae. La chanson est d’une légèreté exemplaire, nous offrant un mélange entre pop et reggae très réussi. Une réussite. Lui succède Fairly Local premier single sorti à l’annonce de l’album. Un petit bijou qui nous fait entrer dans un coin plus sombre de leur palette musicale. On ressent plus de gravité et j’aime quitter leur planète de légèreté qu’ils squattent si souvent. Je regrette tout de même quelques moments de « blancs » dans leur construction où il ne se passe rien et ne servent à rien.
    Et nous voilà avec le dernier single de cet album apparemment volontairement tous concentrés : Tear In My Heart qui se tâte au pop-rock cette fois-ci. Si la chanson est enjouée et sympathique, je ne suis pas très sensible à son charme. Nous passons enfin à une inédite : Lane Boy ouvre la danse dans un ton mi hip-hop mi reggae. Si l’énergie du couplet est surprenante on est vite coupés de court par le refrain un peu mollasson. On apprécie cependant le pont discrètement électro et le rap de Tyler qui reste très bon de bout en bout.


    The Judge démarre sur une jolie touche de banjo, plutôt mignon. Un nouveau beat reggae, un nouveau refrain répétitif, la chanson a du mal à se trouver une identité malgré son évolution constante. On est toujours très satisfaits de leur ambiance légère mais à ce point dans l’album on est tombés dans l’habitude. Doubt qui suit fait un essai dans une ambiance R&B teintée d’électro, pourquoi pas ? Le fait est que le résultat n’est pas ce qu’il y a de plus convaincant si ce n’est la fin du morceau qui fait appel à des chœurs. Le syndrôme de la moitié d’album certainement.On continue sur la lancée R&B avec Polarize qui nous offre quelque chose de plus consistant. La chose la plus intéressante de cette chanson reste cependant le sursaut pop-rock au milieu du morceau. Il suffit cependant les premières notes de We Don’t Believe What’s On TV qui sonnent le retour en force du banjo. Une ambiance country-esque qui ne fait que s’adapter au schéma classique de leurs compositions mais j’aime l’énergique intimiste de la chanson qui la fait sorti du long.

    Retour au mélange reggae/pop qu’ils ont construit depuis le début de l’album avec Message Man. Il doit y avoir un truc avec les chansons qui commencent par des « yeah yeah yeah » mais la chanson est totalement décousue même si j’aime l’ambiance qu’elle dégage dans certains moments. Je pense qu’ils auraient gagné à rendre le morceau plus cohérent ce qui lui aurait à mon sens donné plus d’impact.
    Hometown relève le niveau avec un morceau dominé par un fond électro qui donne une belle ambiance nostalgique à la chanson. Le tout est léger et fluide. Le seul vrai défaut que je trouve à la chanson c’est ce son électro sur utilisé dans les compositions du moment et qui m’insupporte particulièrement. Not Today nous offre un essai pop-rock plutôt théâtral. Ca reste assez rudimentaire mais c’est très sympa à l’écoute et plein de bonne humeur. Enfin, Goner vient clôturer l’album. Le morceau commence avec délicatesse telle une ballade au piano seulement perturbée par quelques crescendos à la batterie avant l’explosion finale du morceau rappelant inévitablement cette magnifique explosion électro sur Car Radio. La chanson est belle mais manque de fluidité à certains moments. Si le pont est fort et le reste très doux, les deux ont du mal à bien se marier. Une belle fin tout de même pour cet album.
     

    Les Twenty One Pilots ont un capital sympathie indéniable avec leurs chansons légères et pêchues toujours accompagnées d’une touche d’originalité. Seulement, ils ont une faiblesse : leur genre musical. Le nombre restreint d’instruments qu’ils utilisent leurs permettent que de faire des chansons assez simples tout d’abord. Je suis convaincue que leurs compositions gagneraient à s’enrichir d’une palette de sons plus grande. Ensuite, n’ayant pas un style définit si ce n’est leur mélange rap/pop légèrement pêchu, ils ont du mal à déterminer où ils veulent avancer. J’aime le fait qu’ils piochent dans plusieurs genres comme le pop-rock, le hip-hop, le R&B et notamment ici le reggae. Seulement ils n’arrivent pas à bien se les approprier ce qui produit un son assez bâtard qui a du mal à faire des morceaux cohérents et donc moins percutants. J’ai le sentiment qu’ils ont du mal à aller chercher l’essence même des genres qu’ils côtoient et de l’exploiter à fond. A la place ils se contentent de reproduire les sons caractéristiques. Le beat à contretemps caractéristique du reggae au beat électro surutilisé dans la pop-électro actuelle… Ils ont du mal à aller au-delà.
    Ceci dit, c’est un bonheur d’écouter Blurryface qui est un album varié et léger. Il saura vous mettre de bonne humeur dès le matin tout en vous offrant quelque chose de frai. Cependant à mon sens n’apporte pas grand-chose de nouveau par rapport au précédent. Il lui manque peut-être un vrai morceau star comme a pu être Car Radio pour Vessels.

    Je conseille : Heavydirtysoul, Ride, Fairly Local, Goner
    Je déconseille: les creux de moitié album c’est-à-dire Lane Boy et The Judge


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :