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    Cheveux bleus, revendications féministes, clips mettant en scène un couple de lesbiennes : Halsey est la nouvelle artiste qui semble sortir tout droit des méandres de Tumblr. A tout juste 20 ans, elle crée la sensation sur internet avec un son indie pop/synth-pop léger. Elle cite comme influences The Cure, Nirvana et se dit grande fan de Panic ! at the disco et en cette fin août elle sort son premier album.  Après avoir tourné avec The Kooks, The Weeknd ou Imagine Dragons, elle semble aujourd’hui se construire une fanbase solide et réussi à se faire une petite place dans la scène alternative américaine. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me pencher sur son album nommé Badlands sans trop d’à priori et sans grandes attentes.

    Son esprit « tumblr » se retrouve dès la pochette du CD : photo artistique, décor sauvage, regard au loin, couleurs pastelles, titre centré etc. Un code que toute une génération d’internautes reconnaîtra. Onze chansons nous attendent, écrites et en majorité composée par l’interprète elle-même. Elle présente le concept de l’album comme une métaphore d’un état d’esprit entre solitude et mélancolie. Mais elle appuie aussi sur le fait qu’elle veut que ce soit un album pour les femmes avec son lot de message d’indépendance et de féminisme. Je ne pouvais pas résister à une telle promesse.

    L’album s’ouvre sur Castle, une piste planante qui annonce la couleur. L’instrumental assez minimaliste fait son effet, pendant qu’Halsey chante sur un château qui l’accueillerait en tant que future princesse. Le morceau est de toute évidence bien écrit mais manque d’une musicalité peut-être plus saisissante. Hold me Down, un des titres dévoilés avant la sortie de l’album, suit sur la même formule. Cette fois-ci le mélange est plus catchy et l’interprétation d’Halsey est plus saisissante. Un morceau bon à être utilisé comme single promotionnel : modeste mais bien fait et dans l’air du temps.
    La chanson suivante, New Americana, est certainement celle qui a reçu le plus d’attention de cet album. L’instrumentale s’est enrichie puis un refrain mélodieux et plus puissant. Si la piste reste très sympathique je ne reste que conquise à moitié. Un goût de déjà entendu peut-être ou juste pas assez percutant pour moi. Si Drive nous offre une nouvelle ambiance planante un peu molle, Roman Holiday qui suit nous donne un aperçu plus énergique et abouti. Une piste mignonne encore une fois sans prétention mais qui a son effet.

     

    Colors est une nouvelle bonne présentation, je la trouve légèrement maladroite sur plusieurs points. Coming Down change légèrement la donne en apportant un soupçon de guitare acoustique mais pas grand-chose de plus. Les milieux d’album sont toujours difficiles. Haunting de son côté est un peu plus consistante et rattrape mon oreille. Je déplore tout de même une suite d’instrumentales un peu trop molles à mon goût. Control tente à son tour de réveiller mon attention avec un refrain plutôt envoutant mais finit par retomber un peu à plat. J’apprécie quand même l’intention.
    Nous finissons l’album en ligne droite avec Young God, un nouveau morceau planant mais assez mollasson (même si j’aime sa conclusion), et un autre single de l’album : Ghost. Enfin un couplet accrocheur même s’il est vite rattrapé par un refrain (trop) léger. Cependant le changement de dynamique est appréciable. J’aurais tout de même aimé une instrumentale moins discrète pour cette fin d’album.

    Bref ce n’est qu’un premier album et Halsey a déjà son esthétique et son univers de construit. Ces onze pistes s’inscrivent dans l’air du temps en indie pop et synth-pop parsemé d’un ton hipster. Le problème c’est que ça manque un peu de différentiation, une touche d’originalité et de personnalité qui aurait pu égayer le tout un peu trop mou à mon goût. C’est un album mignon mais oubliable. Il sera facile à caser comme musique d’ambiance mais ne fera pas vraiment long feu sur mon mp3 même si j’ai aimé l’ensemble des pistes. Ce que j’attends de l’évolution d’Halsey c’est de se démarquer dans son style avec des instrumentales plus osées (et plus présentes) et une interprétation plus mordante. Mais ça se veut planant et simpliste, ça plaira à certains plus grands amateurs d’indie pop que moi. L’évolution de son univers semble prometteuse et je ne doute pas qu’elle finira par intéresser le grand public.

    Je conseille : Holding me down, Roman Holiday, Haunting, Ghost
    Je déconseille: je ne sais pas peut-être Drive ou Young God

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    Chaque année la ville de Lyon organise les Nuits de Fourvière où les théâtres gallo-romains antiques sont remis en service pour accueillir une grande variété d’artistes. Rien que cette année le festival accueille Iggy Pop, Björk, Florence Foresti, George Ezra et donc Florence + the Machine vers qui mon choix s’est tourné cette fois-ci.

    Si beaucoup de personnes à qui j’ai parlé du concert ne semblaient pas avoir entendu parler de Florence + the Machine, le groupe est de mon point de vue devenu incontournable sur la scène indie rock depuis son premier album Lungs en 2009. Mené par la voix unique de Florence Welch, le groupe anglais propose des instrumentales très lyriques mélangeant cuivres et guitare. C’est pour ce son si particulier qu’ils ont été remarqués single après single. Je parie que vous avez déjà entendu Dog Days Are Over, Shake it Out ou Spectrum. Vous avez encore pu les entendre dans les bandes originales de Blanche Neige et le Chasseur avec Breathe Of Life ou de Gatsby Le Magnifique avec Over The Love. Ils sont d’autant plus ancrés dans la pop culture que leurs chansons sont très régulièrement utilisées dans des séries populaires chez les ados (Glee, Skins, Gossip Girl, Misfits…) qui leur a donné un public jeune et enthousiaste.

    C’est d’ailleurs par le biais d’une série que je les ai découverts avec Shake it out (plus précisément grâce à sa reprise dans Smash) et je suis tombée amoureuse de leur univers. Je trouve leur son poétique et frais, ils apportent véritablement quelque chose à la scène du rock indépendant. Ils font indubitablement partie des artistes que j’écoute le plus. C’est donc sans trop hésiter que j’achète ma place.

    C’est sous le soleil brulant en période de canicule que j’arrive à la colline de Fourvière pour rejoindre la queue 2h avant le début du spectacle. A peine 20 minutes après mon arrivée ils nous font entrer et je prends une place de choix en fosse. Chose que j’ai un peu regrettée une dizaine de minute plus tard. Car oui, dans la fosse en temps normal il fait chaud, on est collés, on bouge, on saute, on sue ensemble. Et étant donné que les températures excédaient les 35 degrés et que le soleil me tapait dans la nuque, je me liquéfiais sur le sol rien qu’en restant immobile. Bref s’installer en fosse dans un temps pareil était la garantie de suer comme un porc. Petite consolation, au fur et à mesure que les gradins se remplissaient on pouvait voir qu’eux aussi étaient tous entassés les uns sur les autres. Chacun s’éventait avec la première chose qui lui tombait sous la main, l’absence des bouteilles d’eau confisquées à l’entrée se fait sentir… Autant vous dire que l’heure qui a précédé le début du concert était éprouvante.

     


    Première partie: le groupe français Singtank

    Mais enfin la première partie s’installe : un groupe français Singtank (chantant en anglais). Un joli petit trio qui offre de l’indie-pop léger et sympathique qui reste pour être honnête assez oubliable. Je suis par contre totalement charmée par le look de la chanteuse décontracte et décalé. Ils distraient agréablement le public qui les applaudit chaleureusement. Puis c’est le retour à l’attente où tout le monde trépigne d’impatience en répétant « il fait trop chaud ».

    Le public finit par réclamer les artistes au bout de 30min d’attente et enfin le groupe s’installe. Je compte 9 musiciens (cuivres, synthé, percussions, harpe, basse, guitare…) et 2 choristes ni plus ni moins. La star du show fait enfin son entrée sous les cris aigus du public : Florence Welch, l’anglaise rousse, apparue tout de blanc vêtu distribuant des fleurs au public avant de se mettre en position.
    L’ambiance est électrique d’emblée sur What the Water Gave Me où la fosse chante déjà en cœur.

    La première remarque c’est que la sono est impeccable : même à 5m de la scène on n’est pas assourdis (bon c’est sans compter les fans hystériques qui vous crient dans les oreilles). Et d’après quelques fancams prises d’en haut des gradins, l’acoustique du théâtre antique fonctionne parfaitement et on entend aussi bien peu importe notre position.

    « It’s so hot » s’exclame Florence avant d’éventer le public dans un geste adorable. C’est une véritable show girl, elle court d’une part et d’autre de la scène, danse et vit véritablement les chansons. Sa voix est elle aussi belle qu’en studio, elle tient la note tout en débordant d’énergie. Elle se jette dans le public en serrant des mains sans s’arrêter une seconde. Une très grande performeuse donc en plus d’être extrêmement chaleureuse.  Un moment à retenir serait certainement son interprétation de What Kind Of Man (ma chanson favorite du dernier album de surcroît) où elle apparaît presque possédée courant et criant sur la scène avant de s’effondrer sur le sol. C’est ce que j’appelle vivre sa musique à fond.

    Autre point à souligner : le jeu de lumière était très bon instaurant une ambiance adéquate à chaque chanson et renouant avec le côté envoûtant de leur musique. Florence en joue également dansant devant les spots de lumière.
    La tracklist est assez variée, reprenant bien sur largement de dernier album How Big, How Blue, How Beautiful mais incorporant aussi les tubes classiques, d’anciennes chansons et quelques reprises dont Only Love Can Break Your Heart de Neil Young. J’ai pu entendre la plupart de mes favorites mon seul regret étant de ne pas avoir eu Breathe Of Life en live.

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    Photo de l'amie qui m'accompagnait
     
    Ajoutez à ça un public conquis d’avance qui –autour de moi du moins – connait pratiquement toute les chansons par cœur. On sert de chorale géante sur Shake It Out, on crie des « We love you » ci et là, tape des mains en rythme dès qu’on a l’occasion suivant les indication de la show girl.
    Puis une chose assez surréelle se produit. Voyez-vous, les pierres antiques ne sont pas ce qu’il y a de plus confortable, alors pour les spectateurs assis en gradin les organisateurs distribuent des coussins. Et ce qui devait arriver arriva : quelqu’un lance son coussin, puis un autre, et un autre … et soudain tout le monde lance son coussin. La fosse s’en reçoit par vingtaines et les renvoie, la scène est submergée à son tour. Les musiciens sont d’abord confus (oui les coussins ça fait pas très mal mais ça pourrait être n’importe quoi), mais Florence dans l’hystérie entreprend de renvoyer des coussins à la foule qui les renvoie et ainsi de suite. Ou voilà comment le concert s’est accidentellement transformé en bataille de coussins géante sur Dog Days Are Over. Le batteur est mort de rire, tout comme une bonne partie du public.

    C’est l’heure le traditionnel appel du « encore » où les artistes s’éclipsent pour se faire demander avant de finir le concert avec quelques chansons bonus. Les organisateurs en profitent pour balayer les coussins jonchant sur la scène. Ce qui ne servira pas à grand-chose une fois les artistes revenus puisqu’il reste des coussins dans les gradins, des coussins au sol dans la fosse, et Florence repêche les coussins au pied de la scène pour les rebalancer. Les choristes sont parties se cacher pour ne pas recevoir quoi que ce soit en pleine tête, certains musiciens ne sont pas très rassurés face à cette invasion. On a beau les comprendre, le reste de la salle s’en amuse beaucoup.
    Le concert se finit et tout le monde tente de trouver la sortie sans glisser sur un des coussins décorant encore le sol.

    C’est l’un des concerts les plus grand public auquel j’ai assisté dernièrement et j’ai apprécié de sortir du milieu rock et vivre un concert plus intergénérationnel avec une fosse moins agitée. Et je dois dire que c’est l’un des meilleurs concerts auquel j’ai assisté. La sono, les lumières, la performance… tout était très bien maitrisé. De plus le public était enthousiaste et respectueux, l’ambiance était géniale. Et que dire de Florence Welch si ce n’est qu’elle est assez extraordinaire, transpirant d’énergie et de bonne humeur en plus d’être adorable. Un concert mémorable et je renouvèlerais l’expérience sans hésiter dès que l’occasion se présente !

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    La photo dont je suis le plus fière

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  • wxxj-upickem-header-twenty-one-pilots-102813
     
    Il y a tant d’albums dont je voulais vous parler mais le temps m’a manqué. Ainsi vous aurez peut-être droit à un petit récapitulatif sur les nouveautés de 2015 qui ont pu passer sur mp3. Mais je souhaite rester fidèle à l’actualité et vous parler mon album de la semaine : Blurryface des Twenty One Pilots.

    Nouveau groupe en vogue dans la culture jeune internet, Twenty One Pilots explose aux USA l’an dernier avec leur album Vessels. Avec la voix de Tyler Joseph également au synthé et Josh Dun à la batterie, le duo venu de l’Ohio plaît par son style musical bâtard et efficace. Des couplets rappés, des refrains chantés le tout sur une instrumentale reposant sur la batterie qui donne un résultat très pop-rock. Bien que le groupe flirt avec la scène pop punk, le succès commercial de titres comme Car Radio leur donne une place sur la scène grand public américaine. Leur succès reste discret en France mais leur popularité qui ne fait qu’augmenter pourrait y remédier.
    Et c’est après avoir achevé leur tournée mondiale que Josh et Tyler nous proposent un nouvel album en ce printemps 2015 : Blurryface très attendu par leur fanbase grandissante.

    Heavydirtysoul ouvre l’album avec un couplet rap très énergique avant de s’éventer vers un refrain planant et un peu trop répétitif. D’entrée de jeu, on accroche à ce son à la fois original et très ancré dans la pop actuelle. Ainsi on se retrouve avec l’un des singles de l’album : Stressed Out qui a une ambiance plutôt hip-hop édulcoré. La texture de la chanson rend bien l’idée de nostalgie et d’anxiété des paroles qui parle du stress engendré par les responsabilités de la vie adulte. La chanson est réussie mais reste dans la constance sans changer une seule fois de rythme ce qu’on peut interpréter comme étant voulu pour l’effet nostalgique. Mais elle aurait pu aller plus loin et être plus percutante ne serait-ce qu’avec un refrain et une fin plus appuyés.
    La visite se poursuit avec un nouveau single, Ride, qui a cette fois-ci une inspiration reggae. La chanson est d’une légèreté exemplaire, nous offrant un mélange entre pop et reggae très réussi. Une réussite. Lui succède Fairly Local premier single sorti à l’annonce de l’album. Un petit bijou qui nous fait entrer dans un coin plus sombre de leur palette musicale. On ressent plus de gravité et j’aime quitter leur planète de légèreté qu’ils squattent si souvent. Je regrette tout de même quelques moments de « blancs » dans leur construction où il ne se passe rien et ne servent à rien.
    Et nous voilà avec le dernier single de cet album apparemment volontairement tous concentrés : Tear In My Heart qui se tâte au pop-rock cette fois-ci. Si la chanson est enjouée et sympathique, je ne suis pas très sensible à son charme. Nous passons enfin à une inédite : Lane Boy ouvre la danse dans un ton mi hip-hop mi reggae. Si l’énergie du couplet est surprenante on est vite coupés de court par le refrain un peu mollasson. On apprécie cependant le pont discrètement électro et le rap de Tyler qui reste très bon de bout en bout.


    The Judge démarre sur une jolie touche de banjo, plutôt mignon. Un nouveau beat reggae, un nouveau refrain répétitif, la chanson a du mal à se trouver une identité malgré son évolution constante. On est toujours très satisfaits de leur ambiance légère mais à ce point dans l’album on est tombés dans l’habitude. Doubt qui suit fait un essai dans une ambiance R&B teintée d’électro, pourquoi pas ? Le fait est que le résultat n’est pas ce qu’il y a de plus convaincant si ce n’est la fin du morceau qui fait appel à des chœurs. Le syndrôme de la moitié d’album certainement.On continue sur la lancée R&B avec Polarize qui nous offre quelque chose de plus consistant. La chose la plus intéressante de cette chanson reste cependant le sursaut pop-rock au milieu du morceau. Il suffit cependant les premières notes de We Don’t Believe What’s On TV qui sonnent le retour en force du banjo. Une ambiance country-esque qui ne fait que s’adapter au schéma classique de leurs compositions mais j’aime l’énergique intimiste de la chanson qui la fait sorti du long.

    Retour au mélange reggae/pop qu’ils ont construit depuis le début de l’album avec Message Man. Il doit y avoir un truc avec les chansons qui commencent par des « yeah yeah yeah » mais la chanson est totalement décousue même si j’aime l’ambiance qu’elle dégage dans certains moments. Je pense qu’ils auraient gagné à rendre le morceau plus cohérent ce qui lui aurait à mon sens donné plus d’impact.
    Hometown relève le niveau avec un morceau dominé par un fond électro qui donne une belle ambiance nostalgique à la chanson. Le tout est léger et fluide. Le seul vrai défaut que je trouve à la chanson c’est ce son électro sur utilisé dans les compositions du moment et qui m’insupporte particulièrement. Not Today nous offre un essai pop-rock plutôt théâtral. Ca reste assez rudimentaire mais c’est très sympa à l’écoute et plein de bonne humeur. Enfin, Goner vient clôturer l’album. Le morceau commence avec délicatesse telle une ballade au piano seulement perturbée par quelques crescendos à la batterie avant l’explosion finale du morceau rappelant inévitablement cette magnifique explosion électro sur Car Radio. La chanson est belle mais manque de fluidité à certains moments. Si le pont est fort et le reste très doux, les deux ont du mal à bien se marier. Une belle fin tout de même pour cet album.
     

    Les Twenty One Pilots ont un capital sympathie indéniable avec leurs chansons légères et pêchues toujours accompagnées d’une touche d’originalité. Seulement, ils ont une faiblesse : leur genre musical. Le nombre restreint d’instruments qu’ils utilisent leurs permettent que de faire des chansons assez simples tout d’abord. Je suis convaincue que leurs compositions gagneraient à s’enrichir d’une palette de sons plus grande. Ensuite, n’ayant pas un style définit si ce n’est leur mélange rap/pop légèrement pêchu, ils ont du mal à déterminer où ils veulent avancer. J’aime le fait qu’ils piochent dans plusieurs genres comme le pop-rock, le hip-hop, le R&B et notamment ici le reggae. Seulement ils n’arrivent pas à bien se les approprier ce qui produit un son assez bâtard qui a du mal à faire des morceaux cohérents et donc moins percutants. J’ai le sentiment qu’ils ont du mal à aller chercher l’essence même des genres qu’ils côtoient et de l’exploiter à fond. A la place ils se contentent de reproduire les sons caractéristiques. Le beat à contretemps caractéristique du reggae au beat électro surutilisé dans la pop-électro actuelle… Ils ont du mal à aller au-delà.
    Ceci dit, c’est un bonheur d’écouter Blurryface qui est un album varié et léger. Il saura vous mettre de bonne humeur dès le matin tout en vous offrant quelque chose de frai. Cependant à mon sens n’apporte pas grand-chose de nouveau par rapport au précédent. Il lui manque peut-être un vrai morceau star comme a pu être Car Radio pour Vessels.

    Je conseille : Heavydirtysoul, Ride, Fairly Local, Goner
    Je déconseille: les creux de moitié album c’est-à-dire Lane Boy et The Judge


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  • Royal-Blood-Album-Review-FDRMX
     
    Entendez-vous ce son que les touches de mon clavier font lorsque je les tape ? C’est le son de la victoire, la fierté de pouvoir écrire à nouveau sur un concert à peine plus de 2 mois après ma dernière review. C’est beau de pouvoir prévoir plusieurs concerts dans la même année. Il n’allait pas être facile de passer après le concert de Mr. Gerard Way , mon idole attitré, mais lorsque j’ai vu que le duo Royal Blood passait près de chez moi je n’ai pas hésité très longtemps avant de prendre ma place.

    Certainement la révélation rock de 2014, Royal Blood composé du chanteur/bassiste Mike Kerr et du batteur Ben Tatcher ont connu un succès international avec leur premier album éponyme sorti en été 2014. Repérés en 2013 après avoir fait les premières parties des Artic Monkeys, ils sortent leur premier single Out of the Black la même année en tête des classements rock britannique et américain. Je les découvre l’année dernière avec Figure it out et il ne me faut pas beaucoup de temps pour sauter sur l’album et être charmé par leur style. Curieux de faire un groupe de rock à deux avec seulement une basse et une batterie quand on s’attendrait à la présence d’une bonne guitare électrique. Mais un peu à l’image des Black Keys, leur musique arrive à produire l’énergie d’un groupe de rock plus classique avec de bons riffs comme il le faut et une ligne de percussions efficace. Leur album est un vrai plaisir à écouter, un bon cru garage rock énergique et catchy. Un album efficace qui me semblait sans aucun doute un vrai bonheur en live.

    Rendez-vous dans la salle de concert rock lyonnaise par excellence, Le Transbordeur toujours muni d’une programmation décoiffante. Le public savoure un sandwich et une dernière bière avant de s’installer. Nous choisissons une bonne place en fosse, indispensable de mon point de vue pour apprécier un concert rock.
    La première partie s’installe : le groupe Bad Breeding petit groupe britannique inconnu des radars. Si le riff de guitare semble charmer la foule, le public est très vite refroidi lorsque le chanteur commence à gueuler dans son micro. Visiblement pas très clean il s’époumone devant la salle sceptique même si on peut voir quelques personnes secouer la tête en rythme ici et là.
    Aussi mal que j’étais pour eux d’être si froidement accueillis, il faut se l’avouer que le screamo (ou le chant crié) est un style particulier. C’est apprécié par beaucoup de monde, oui, mais les gens qui vont au concert d’un groupe comme Royal Blood ont plus de chance d’avoir des goûts plutôt modérés. Le guitariste souffle, peu encouragé par la fosse. J’ai même vu des gens partir au bout de 4 ou 5 chansons.  Je suis allée écouter leur version studio après coup (oui il faut bien leur redonner une chance). Je dois dire qu’avec les arrangements en plus c’est plutôt sympa mais ça n’est toujours pas ma tasse de thé.



    Bad Breeding la première partie, un style asez particulier donc

    Ils s’en vont finalement (il faut avouer ça commençait à être long) et commence l’attente pour les stars de la soirée. La playlist d’attente est un compilé de morceaux rock qui me sont inconnus mais certains dans la fosse en connaissait les moindre paroles. Lorsqu’un morceau des Artic Monkeys commence, la salle se met à chanter en cœur. Moi, à côté je contemple à quel point je connaissais mieux les paroles de 99 Problems de Jay-Z qui est passé juste avant (fausse fan de rock spotted). On entend des gens essayer de mettre l’ambiance n’arrivant à lancer le chant « Qui ne saute pas n’est pas lyonnais ». L’ambiance se réchauffe, la salle se remplie de plus en plus. Bientôt nous sommes piégés en fosse.

    Enfin le duo s’installe sur scène, la musique commence et la salle s’emballe. J’avoue que je ne savais pas vraiment à quoi les deux stars ressemblaient avant de les voir sur scène. Le chanteur et bassiste Mike Kerr a le charme typique du britannique musicien. Quant au batteur Ben Tatcher il ressemble plus à un fan de musique électro ou hip-hop avec une casquette vissée sur la tête.
    Une chose est sure c’est que leur son déchire en live. La basse sonne super bien et voir Ben se défouler sur la batterie est un vrai plaisir. La fosse est en forme, les crowdsurfers sont au rendez-vous ainsi que quelques personnes sans gêne qui forcent leur chemin jusqu’au premier rang. On se fait bousculer mais tout cela fait partie de l’ambiance.
    Ils n’ont pas besoin de faire beaucoup d’effort pour motiver leur public et s’en tienne surtout à faire leur travail faisant monter la sauce de temps à autre avec leur transition. Le batteur n’hésite pas à quitter son poste pour aller voir le public de près.



    Ce final ! mais ce p*tain de final !

    Une bonne ambiance, un bon son tout ce à quoi un bon concert de rock devrait ressembler. La surprise de la soirée fut la chanson Loose change qui bénéficia d’une certaine mise en scène… Trois femmes en sous-vêtement sortent de nulle part pour se dandiner et fumer un clope avant de repartir. Ce qui eut le don de créer de la confusion et/ou de l’extase dans le public qui ne crachait pas sur la vue.
    Après avoir chanté et crié sur les chansons les plus connues (Figure it out, Little Monster notamment), il était temps de boucler le concert avec leur premier single donc Out of the Black qui reste l’une de mes favorites de l’album. Ce final était tout bonnement fantastique. Non seulement l’ambiance était montée au maximum mais les deux artistes nous offrent un crescendo avec un solo de basse se finissant avec intensité accompagné par la batterie martelée. De plus, juste avant ce magnifique crescendo final, on nous un chemin pour nous faufiler dans les premiers rangs bien au centre histoire d’avoir encore une meilleure vue de ce moment.
    Mike crie « Au revoir » dans le micro avant de disparaître. Un technicien fait signe d’arrêter la musique et de remettre les lumières. Le moment de rentrer…

    Ce concert était génial dans la performance et dans l’ambiance dans la salle. Je ne regrette pas une seconde d’être allé voir un groupe que je n’idolâtre pas particulièrement, que j’écoute juste occasionnellement. Mon seul regret est peut-être que leur présence était assez froide, avec un dialogue moindre avec le public (je suis plus souvent avec des artistes bavards et souriant à vrai dire). Ils se font aduler par la foule, il ne leur fallait rien d’autre qu’être bons et ils s’en contentaient.
    Dans tous les cas je vous conseille de jeter un coup d’œil à leur album et de ne pas hésiter s’ils passent vers chez vous.

    J’adore vraiment les concerts… Prochain sur ma liste ? On dirait que Frank Iero passe à Lyon et je ne raterais ça pour rien au monde !


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    La critique d’aujourd’hui arrive un peu à la ramasse puisque vous avez déjà certainement entendu parler du succès de l’album, chanté un des singles entre potes, ou même le connaissez-vous peut-être déjà par cœur. Mais, je tenais tout de même à me plonger tôt ou tard dans les abysses de la pop épurée américaine avec Miss Taylor Swift.
    Devenue chouchoute de l’Amérique puritaine dans les années 2000 en perçant avec sa musique country et innocente, la pauvre chanteuse alors agée d'à peine la vingtaine s’est retrouvée célèbre sur la scène internationale plus pour ses frasques amoureuses que pour sa musique. La majorité de ses tubes parlaient d’une rupture avec un petit ami alors que la presse people lui accordait des aventures avec au moins une bonne vingtaine de célébrités (Taylor Lautner le loup-garou de Twilight, un membre de One Direction, Jake Gyllenhal (ah oui quand même) ...). Et bien que des titres comme We Are Never Ever Getting Back Together ou I Know You Were Trouble ont connu un énorme succès, le public semblait sans cesse la ramener à son côté fleur bleue volatile et avait du mal à lui accorder une quelconque crédibilité. On se rappelle par exemple de ce moment où dans une de ces nombreuses cérémonies américaines après qu’elle ait remporté une récompense, Kanye West a décidé de la couper dans son discours pour lui dire qu’il ne pensait pas qu’elle le méritait et que Beyoncé aurait dû avoir l’award. Et à l’époque tout le monde s’était un peu foutu de sa gueule.
    Mais la grande blonde a plus d’un tour dans son sac puisque l’année dernière elle décide d’envoyer chier le monde avec la sortie de 1989 (l’album dont il est question aujourd’hui donc) et de parodier l’image d’elle que se faisait le grand public. Un grand doigt d’honneur qui s’est très vite accompagné d’un succès dans les kiosques et d’un rapide gain de popularité. Je dois avouer que c’est le genre de retournement de situation qui fait remonter quelqu’un dans mon estime, et puisque je n’ai jamais caché mon attrait pour la pop pure il me parait donc tout naturel de me lancer dans l’écoute de mon premier album de Taylor Swift.
     
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    Ce qu’il ne faut pas perdre de vue avec Taylor Swift, c’est qu’elle est avant tout une auteure-compositrice et que même si elle s’épanouie dans la pop « générique » elle reste une artiste à part entière (ce que beaucoup de gens semblent oublier). Avec cet album il semblerait qu’elle veuille montrer au public qu’elle a gagné en maturité et qu’il y a plus en elle qu’une simple américaine blanche et blonde type qui passe son temps à ressasser ses idylles terminées. L’album s’intitule 1989… comme son année de naissance (oui pourquoi pas elle a quand même donné son nom à son premier album on est plus à sa près). La pochette de l’album prend la forme d’une photo polaroid un peu vintage proposant donc un design assez simple mais plaisant. Treize chansons nous attendent avec six pistes supplémentaires sur la version Deluxe. Il est temps d’appuyer sur play.

    L’album s’ouvre sur Welcome to New York, une chanson pop-électro qui se rapproche beaucoup de ce qui peut se faire maintenant (s’apparentant un peu à un tube de Charli XCX). Si le beat est simpliste, j’apprécie que l’électro soit bien dosée et j’aime beaucoup les arrangements. La ligne de synthé rajoute de la légèreté et même si les paroles sont constituées au moins à 60% du titre de la chanson on finit par se prendre au jeu. Une bonne manière de commencer l’album je dirais.
    On attaque directement avec l’un des tubes de l’album : Blank Space. La chanson décrit le personnage que les médias ont fait d’elle : une espèce de névrosée folle à lier qui ne vit que pour détruire ses exs. Rien que pour le concept j’approuve. Teintée de R&B, la chanson se retrouve dans une ambiance plus calme qu’on aurait pu s’attendre. L’énergie du refrain est très bien équilibrée : à la fois il sonne mélancolique mais on perçoit presque le sarcasme et l’ironie dans la voix de Taylor. Si j’aime beaucoup ce qui est fait sur le refrain je trouve les couplets cependant un peu creux.
    La suite de l’album continue sur la lancée pop-électro. Style ne manque pas d’être réussi et très sympathique. Out of the woods suit le même schéma en le poussant encore plus et j’aime beaucoup l’énergie planante qui s’en dégage. All You Had To Do Is Stay retourne sur quelque chose de plus pop sans apporter grand-chose qui s’oubliera assez vite.



    Clip de Blank Space

    Et nous voilà déjà au premier single de l’album qui nous avait dévoilé sa décision d’ironiser sur son image. Shake It Off est là pour nous dire tout simplement « Haters gonna hate, I’m just gonna shake » (Ce  que l’on peut traduire par : ceux qui veulent me détester le feront et je ne vais juste danser). La chanson se veut très pop légère sans trop d’ajout d’un fond électro. Ce qui me frappe toujours quand j’entends cette chanson c’est la légèreté et la bonne humeur qui s’en dégage (très bien rendus par le clip d’ailleurs). Le rajout d’instruments à vent bien que discret relève un peu l’instrumental et le distingue de ses prédécesseurs. Au final vous aurez certainement la chanson dans la tête pour le reste de la journée, on ne peut pas enlever l’énergie pop de ce morceau.
    I Wish I Would réinstalle l’album dans son confort instrumental à mi-chemin entre la pop-rock et la pop-électro. C’est encore une fois une piste très sympathique. Wildest Dream commence très bien avec le refrain a-capella nous laissant imaginer le meilleur pour l’instrumentale… qui se trouve être un peu trop pauvre et légèrement décevante au final même si elle se réveille dans la deuxième moitié de la chanson. Je suis persuadée qu’ils auraient pu enrichir cette instrumentale mais la chanson reste super sympa.


    Bad Blood est la première ballade de l’album dont composition est fine et simple et laisse échapper un côté fragile. C’est beau, simple et efficace, plus d’artiste devrait en prendre de la graine pour leurs ballades mid-tempo. How To Get The Girl nous ramène dans les travers plus pop-rock et rythmée de la palette musicale de la chanteuse. La chanson s’avère très sympa particulièrement sur l’envol du refrain. Et j’aurais dû me douter qu’on allait avoir droit à une ballade à la guitare acoustique, mais This Love le fait avec tant de délicatesse et de finesse que je ne peux qu’encore une fois saluer une belle ballade qui a le mérite de rester dans la simplicité.
    I Know Places rentre dans une pop plus sombre et rythmée tout en gardant un pied dans la composition type de l’album. Le mélange est un peu bancal, pour le coup la chanson aurait dû choisir entre rester dans la ligne de composition générale ou aller à fond dans son côté pop-électro contemporain. Elle reste cependant sympathique à écouter. Nous voici déjà à la fin de l’album en forme standard qui se clôt avecClean qui reste assez timide dans ce qu’elle voudrait sortir. Peut-être pas la meilleure touche finale pour cette album.



    Le clip super fun de Shake it off

    Je poursuis tout de même sur les chansons bonus de la version deluxe (pour toi lecteur). Wonderland annonce la couleur devenant très vite la composition la plus audacieuse de tout l’album même si elle ne va pas totalement jusqu’au bout. On retrouve dansYou Are In Love le son R&B distillé ci et là dans l’album dans son côté le plus calme. La chanson bien que plaisante, ne casse pas des briques. Quant à la dernière chanson originale de l’album, New Romantics, est une bonne nouvelle expérience pop-électro histoire de finir sur une note sympathique.
    Les trois autres pistes de la version deluxe sont des enregistrements vocaux où Taylor parle des chansons I Know Places, I Wish You Would et Blank Space accompagnés de démos. Je n’ai donc rien à critiquer de ce côté-là.

    Cela faisait longtemps que je n’avais pas écouté un album entier de pop américaine, je ne sais pas vraiment ce que j’attendais. L’album est indéniablement bon, cohérent et homogène. Aucune chanson superflue totalement ratée, toutes les chansons sont bonnes et réussies. J’ai beaucoup aimé plonger dans cette pop légère où l’électro a un rôle réduit (ah oui on en entend beaucoup trop à mon goût). Un mélange entre pop électro moderne et pop-rock simples très réussi qui donne tantôt des chansons pêchues qui mettent de bonne humeur tantôt des ballades que j’ai trouvées incroyablement fines. Si je devais faire un reproche à l’album, bah c’est son côté lisse et simpliste. Les compositions utilisent toutes les mêmes sons mais ont du mal à se démarquer les unes des autres. Elles sont toutes enfermées dans le schéma intro intrigante/couplet vaguement rythmé/refrain plus puissant/pont calme/refrain plus intense avec rajout de « whooah » derrière. Je pense que l’album aurait pu oser se démarquer des standards pour proposer quelque chose de plus frais et mémorable. Mais je reste assez surprise par l’album qui ne ressemble pas à l’idée que je pourrais m’être faite d’un album de Taylor Swift. J’aurais vu quelque chose de plus mielleux avec une guitare acoustique déclinée à toutes les sauces. Au final j’ai eu un bon album pop que je réécouterai certainement avec bonne volonté. Si la chanteuse à succès continue sur sa lancée, elle mérite d’être surveillée de près.

    Je conseille :Out of the Woods, Shake it Off, Wildest Dream, Bad Blood, Wonderland
    Je déconseille: parce qu’il fallait bien choisir un maillon faible All You Had To Do Is Stay


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