• Royal-Blood-Album-Review-FDRMX
     
    Entendez-vous ce son que les touches de mon clavier font lorsque je les tape ? C’est le son de la victoire, la fierté de pouvoir écrire à nouveau sur un concert à peine plus de 2 mois après ma dernière review. C’est beau de pouvoir prévoir plusieurs concerts dans la même année. Il n’allait pas être facile de passer après le concert de Mr. Gerard Way , mon idole attitré, mais lorsque j’ai vu que le duo Royal Blood passait près de chez moi je n’ai pas hésité très longtemps avant de prendre ma place.

    Certainement la révélation rock de 2014, Royal Blood composé du chanteur/bassiste Mike Kerr et du batteur Ben Tatcher ont connu un succès international avec leur premier album éponyme sorti en été 2014. Repérés en 2013 après avoir fait les premières parties des Artic Monkeys, ils sortent leur premier single Out of the Black la même année en tête des classements rock britannique et américain. Je les découvre l’année dernière avec Figure it out et il ne me faut pas beaucoup de temps pour sauter sur l’album et être charmé par leur style. Curieux de faire un groupe de rock à deux avec seulement une basse et une batterie quand on s’attendrait à la présence d’une bonne guitare électrique. Mais un peu à l’image des Black Keys, leur musique arrive à produire l’énergie d’un groupe de rock plus classique avec de bons riffs comme il le faut et une ligne de percussions efficace. Leur album est un vrai plaisir à écouter, un bon cru garage rock énergique et catchy. Un album efficace qui me semblait sans aucun doute un vrai bonheur en live.

    Rendez-vous dans la salle de concert rock lyonnaise par excellence, Le Transbordeur toujours muni d’une programmation décoiffante. Le public savoure un sandwich et une dernière bière avant de s’installer. Nous choisissons une bonne place en fosse, indispensable de mon point de vue pour apprécier un concert rock.
    La première partie s’installe : le groupe Bad Breeding petit groupe britannique inconnu des radars. Si le riff de guitare semble charmer la foule, le public est très vite refroidi lorsque le chanteur commence à gueuler dans son micro. Visiblement pas très clean il s’époumone devant la salle sceptique même si on peut voir quelques personnes secouer la tête en rythme ici et là.
    Aussi mal que j’étais pour eux d’être si froidement accueillis, il faut se l’avouer que le screamo (ou le chant crié) est un style particulier. C’est apprécié par beaucoup de monde, oui, mais les gens qui vont au concert d’un groupe comme Royal Blood ont plus de chance d’avoir des goûts plutôt modérés. Le guitariste souffle, peu encouragé par la fosse. J’ai même vu des gens partir au bout de 4 ou 5 chansons.  Je suis allée écouter leur version studio après coup (oui il faut bien leur redonner une chance). Je dois dire qu’avec les arrangements en plus c’est plutôt sympa mais ça n’est toujours pas ma tasse de thé.



    Bad Breeding la première partie, un style asez particulier donc

    Ils s’en vont finalement (il faut avouer ça commençait à être long) et commence l’attente pour les stars de la soirée. La playlist d’attente est un compilé de morceaux rock qui me sont inconnus mais certains dans la fosse en connaissait les moindre paroles. Lorsqu’un morceau des Artic Monkeys commence, la salle se met à chanter en cœur. Moi, à côté je contemple à quel point je connaissais mieux les paroles de 99 Problems de Jay-Z qui est passé juste avant (fausse fan de rock spotted). On entend des gens essayer de mettre l’ambiance n’arrivant à lancer le chant « Qui ne saute pas n’est pas lyonnais ». L’ambiance se réchauffe, la salle se remplie de plus en plus. Bientôt nous sommes piégés en fosse.

    Enfin le duo s’installe sur scène, la musique commence et la salle s’emballe. J’avoue que je ne savais pas vraiment à quoi les deux stars ressemblaient avant de les voir sur scène. Le chanteur et bassiste Mike Kerr a le charme typique du britannique musicien. Quant au batteur Ben Tatcher il ressemble plus à un fan de musique électro ou hip-hop avec une casquette vissée sur la tête.
    Une chose est sure c’est que leur son déchire en live. La basse sonne super bien et voir Ben se défouler sur la batterie est un vrai plaisir. La fosse est en forme, les crowdsurfers sont au rendez-vous ainsi que quelques personnes sans gêne qui forcent leur chemin jusqu’au premier rang. On se fait bousculer mais tout cela fait partie de l’ambiance.
    Ils n’ont pas besoin de faire beaucoup d’effort pour motiver leur public et s’en tienne surtout à faire leur travail faisant monter la sauce de temps à autre avec leur transition. Le batteur n’hésite pas à quitter son poste pour aller voir le public de près.



    Ce final ! mais ce p*tain de final !

    Une bonne ambiance, un bon son tout ce à quoi un bon concert de rock devrait ressembler. La surprise de la soirée fut la chanson Loose change qui bénéficia d’une certaine mise en scène… Trois femmes en sous-vêtement sortent de nulle part pour se dandiner et fumer un clope avant de repartir. Ce qui eut le don de créer de la confusion et/ou de l’extase dans le public qui ne crachait pas sur la vue.
    Après avoir chanté et crié sur les chansons les plus connues (Figure it out, Little Monster notamment), il était temps de boucler le concert avec leur premier single donc Out of the Black qui reste l’une de mes favorites de l’album. Ce final était tout bonnement fantastique. Non seulement l’ambiance était montée au maximum mais les deux artistes nous offrent un crescendo avec un solo de basse se finissant avec intensité accompagné par la batterie martelée. De plus, juste avant ce magnifique crescendo final, on nous un chemin pour nous faufiler dans les premiers rangs bien au centre histoire d’avoir encore une meilleure vue de ce moment.
    Mike crie « Au revoir » dans le micro avant de disparaître. Un technicien fait signe d’arrêter la musique et de remettre les lumières. Le moment de rentrer…

    Ce concert était génial dans la performance et dans l’ambiance dans la salle. Je ne regrette pas une seconde d’être allé voir un groupe que je n’idolâtre pas particulièrement, que j’écoute juste occasionnellement. Mon seul regret est peut-être que leur présence était assez froide, avec un dialogue moindre avec le public (je suis plus souvent avec des artistes bavards et souriant à vrai dire). Ils se font aduler par la foule, il ne leur fallait rien d’autre qu’être bons et ils s’en contentaient.
    Dans tous les cas je vous conseille de jeter un coup d’œil à leur album et de ne pas hésiter s’ils passent vers chez vous.

    J’adore vraiment les concerts… Prochain sur ma liste ? On dirait que Frank Iero passe à Lyon et je ne raterais ça pour rien au monde !


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  • Le monde des fanfictions est une jungle assez peu connue du grand public. Cette forme de fiction consiste à reprendre des personnages déjà existants (voire de vraies personnalités) et de se les appropriés afin de créer sa propre histoire avec eux. Mais la plupart des publications de fanfiction se font sur des plateformes internet non-régulées à titre gratuit et anonyme ce qui fait que ça peut partir dans tous les sens. Du fantasme d’un jeune fan qui écrit sa rencontre parfaite avec son idole ce qui débouche forcément sur une romance sans queue ni tête ; jusqu’à de véritable épopée d’une cinquantaine de chapitre où l’auteur réinterprète sa saga favorite en détail et avec pertinence qui nous donnerait presque envie de voir une adaptation cinéma. Mais bien entendu ces fictions sont surtout connues pour débrider les fantasmes des fans et être une grosse production de porno littéraire impliquant célébrités, personnages en tout genre ou même Flappy bird. Le but étant souvent de créer un petit scénario et d’y caser des scènes de sexe ultra-détaillées. Et vous n’êtes pas sans savoir que c’était le cas de la première fanfiction publiée à grande échelle, devenu grand phénomène littéraire : j’ai nommé 50 Shades of Grey (ou Cinquante Nuances de Grey en français) qui vient de se voir adapté sur grand écran.

     

    L’auteure de cette trilogie, E. L. James femme mûre dans la quarantaine, rencontre alors un étonnant succès lorsqu’elle publie en ligne sa fiction basée sur les personnages de Twilight (oui, ça vole haut) qui propose une romance niaise teintée de scène BDSM très détaillées. Elle crée alors ses propres personnages : Anastasia et Christian Grey afin de publier un roman original. Vendu comme un roman érotique faisant fantasmer jeunes filles en fleur et ménagères, les livres se sont écoulés comme des petits pains si bien que l’adaptation hollywoodienne paraissait alors inévitable.
    Alors soyons francs, j’ai lu par curiosité les quelques premiers chapitres du premier bouquin et j’ai rarement vu quelque chose d’aussi mal écrit et creux. Je ne suis même pas tombé sur les passages dits croustillants et je ne suis même pas sure de vouloir lire un acte sexuel relaté avec aussi peu de style littéraire. C’est d’ailleurs pour cela qu’à sa sortie les amateurs de fanfiction se sont indignés : chacun lit (voire écrit) des fics de bien meilleure qualité. Et non seulement le succès du livre braquait le projecteur peu flatteur sur le monde des fanfics, mais en plus il le représentait.

    En plus de cela, le livre a été accusé de glorifier l’abus, la violence sexuelle et même le viol. Expliquant que la relation entre les deux personnages principaux était clairement abusive. Si bien qu’à la sortie du film les réseaux sociaux s’enflamment de messages féministes implorant les gens de ne pas aller voir le film pour ne pas donner de l’argent à la machine commerciale. Ce qui m’a quelque peu atteinte au premier abord, mais je me suis finalement décidée pour aller me faire mon propre avis sur le film qui partait certes d’une mauvaise base mais qui pouvait très bien être bon en tant que film. Et quoi de plus agaçant qu’une communauté internet un peu bruyante qui vous dit quoi faire ?
    C’est donc avec tous ces aprioris sur le film que je me suis joint à la masse pour enfin obtenir mon verdict final.



    L'affiche du film est plutôt cool donnons-leur au moins ça

    Résumons tout de même l’histoire en quelques mots : Anastasia est une jeune étudiante en littérature innocente qui rencontre un homme d’affaire renommé, Christian Grey, de qui elle tombe évidemment sous le charme. De son côté Christian (pour les intimes) semble avoir une étrange obsession pour la jeune femme et fini par réussir à l’attirer chez lui. Leur relation prend alors une autre dimension quand il lui annonce qu’il n’envisage de relation avec les femmes que dans sa salle de jeu où il s’adonne à des ébats sexuels purement sadomasochistes. Pour résumer la situation, il veut faire d’Anastasia sa « Soumise » et ne trouve pas d’intérêt à une romance. Ah et est-il vraiment nécessaire de préciser que la jeune femme est encore vierge à ce moment-là de l’histoire ?

    Le verdict du film est assez simple : c’est une « comédie » romantique un peu niaise qui a pour originalité de tourner autour de l’obsession BDSM du protagoniste masculin. Le film est loin d’être mauvais. Il joue sur l’esthétisme et l’érotisme, il n’est pas mal filmé, a réussi à m’intéresser un minimum… Mais voilà il n’arrive pas à surpasser la nullité du récit de base. Les réactions des personnages de sont pas toujours cohérentes, la relation s’emballe trop rapidement, les dialogues sont d’un pathétisme assez affligeant… Il faut tout de même prendre le film au second voire troisième degrés pour vraiment passer un bon moment.

    Commençons avec le personnage de Christian Grey. Qu’est-ce qu’il ne va pas dans son écriture si ce n’est tout ? Le mec est censé n’avoir même pas 30 ans et est déjà à la tête d’une entreprise à son nom sans que les origines de sa fortune ne soient évoquées. Il semble ainsi être le fantasme basique et vide de l’homme riche et intentionné qui sait mettre du piment dans sa vie de couple. Même si je suis censée être la cible de ce personnage, j’ai toujours du mal à voir où son charme réside. Le mec est obsessionnel, il débarque dans la vie d’une pauvre innocente et décide de tout contrôler dans sa vie (de la manière dont elle s’alimente jusqu’à ses relations en passant par le modèle de sa voiture) sous prétexte qu’il veut en faire sa compagne de jeu. Sans compter le fait qu’il n’a jamais eu de relation saine avec une femme puisqu’il n’a jamais que connu le jeu de rôle BDSM (oui c’est suspect), refuse de coucher de manière basique ou même de dormir dans le même lit que sa compagne (ce qu’il fait dès le premier soir avec Anastasia bien entendu). Sans oublier que pour un mec censé être allergique à la romance, le voyage en hélicoptère pour un premier rendez-vous c’est pas un peu trop gros ? Et la seule explication trouvée commence par « J’ai eu une enfance difficile » posé comme un cheveu sur la soupe. Au final il expliquera qu’une amie de sa mère avait fait de lui son soumis alors qu’il n’avait que 15 ans. Il a donc été victime d’attouchements sexuels et de pédophilie lors de son adolescence donc et le pire c’est qu’il entretient toujours une relation amicale avec l’intéressée. Ce mec n’a pas besoin d’une sexfriend mais d’un psychiatre (rien n’empêche que ce soit la même personne ceci dit). S’il avait fallu creuser le personnage c’est peut-être de ce côté-là  mais on préfère passer dessus… ah ok.
    Le pauvre Jamie Dornan ne sait pas trop quoi faire à part rester sans expression et avoir l’air sexy tellement il n’y a rien à prendre dans le personnage. Pas sure qu’il soit le meilleur choix non plus pour incarner ce personnage, tant qu’à faire un film sur un obsédé autant caster un gros bras intimidant non ? Tout le long du film il m’a semblé avoir l’air trop sympa pour le personnage qu’il était censé incarné. Ou peut-être il ne fallait pas effrayer le public qui fantasmaiT sur Christian Grey …

       

     Ceci dit, si le personnage est une caricature du fantasme masculin, je me suis demandée si en fait ça ne me dérangeait pas à ce point pour la seule et unique raison que c’est l’une des premières fois que j’en voyais à l’écran (du moins d’aussi lisse et sans vie). Et au final, j’en suis même venu à me demander si ce n’était pas une bonne chose. Dans le sens ou le fantasme de la femme parfaite est exhibé sous toutes ses formes dans le cinéma hollywoodien. Il suffit de voir la collection des James Bond girls toutes (je généralise je suis assez peu callée sur le sujet) désespérément vide juste là pour être belles. Ca me choque d’ailleurs assez souvent de voir à quel point beaucoup de rôle féminin en sont réduit à de pauvre stéréotype pour conduire le protagoniste masculin (bien entendu beaucoup plus développé et peaufiné) là où les scénaristes veulent. Sur ce, je soulève le débat : si c’est facile de se moquer de la superficialité de Christian Grey, ne joue-t-il pas alors un rôle similaire que les femmes dans un film d’action hollywoodien lambda ?
    Car le personnage d’Anastasia est lui assez cohérent. Elle est cruche, certes, mais au final c’est une étudiante qui vit une vie normale a quelques problèmes dans sa relation avec sa mère, elle rêve d’une romance parfaite comme décrite dans les romans anglais (ce qu’elle croit avoir trouvé avec Christian), elle est plutôt excitée face au fait d’enfin explorer sa sexualité avec cet homme… De plus je trouve l’actrice Dakota Johnson très bien dans son rôle de cruche, elle arrive à la rendre attachante (même si elle surjoue les scènes de sexe mais bon faut bien que le film se rapproche du porno s’il veut connaître le succès commercial). Au final c’est le personnage de Christian qui est surfait pour l’amener à se dépasser à s’épanouir, il n’est là que pour montrer que son fantasme existe (mais qu’il vient avec quelques inconvénients).
    Voilà le problème avec cette dialectique c’est que je suis pratiquement certaine que l’auteure ne l’a pas faite intentionnellement.

    Parlons maintenant de l’esthétisme du film qui bien que léché manquait cruellement de subtilité. Il s’ouvre sur un ciel nuageux qui rappelle bien sur le titre 50 nuances de Gris (hahaha), des gros plans sur la bouche de l’actrice pour évoquer la sensualité, les lumières chaudes… En gros c’est joli tout ça mais ils y vont avec leur gros sabots (d’un autre côté rien n’est subtil dans cette histoire donc pourquoi s’acharner ?). La musique est aussi de premier choix (si on oublie toutes ces compositions niaises qui m’ont agacées ici et là) : Sia, Beyoncé (qui nous offre un remix sensuel de Crazy in love pour la première scène BDSM), The Weeknd et j’en passe nous donne un mix de chanson langoureuses s’insérant bien dans l’ambiance générale. Par contre là où ça coince c’est lorsque j’ai vu Danny Elfman (mais si le grand compositeur meilleur ami de Tim burton) au générique. D’abord qu’est-ce qu’il fout là ? Ensuite si c’est lui a composé ce merdier mielleux en font des dialogues pourris, il descend de mon estime. Après peut-être que c’est tout ce que lui inspirait l’histoire, je veux dire ça peut se comprendre.
    L’ambiance générale oscille entre romance douteuse et sensualité suggérant l’érotisme là où il n’occupe difficilement un quart du film. Tout cela était censé vous faire croire que vous assistiez à un film d’un genre un peu nouveau alors qu’il ne s’agit là que d’une comédie romantique qui traite ouvertement le sujet du sexe (plus dans les paroles que dans les actes). Et avec le recul je pense que c’est le côté comédie romantique esthétisée qui m’a le plus plu. Je pense particulièrement à une scène où le couple feint un rendez-vous professionnel pour discuter des termes du contrat de soumission (oui je sais l’idée est bizarre). Ils sont alors chacun au bout d’une table dans une lumière orangée tamisée et Anastasia détaille chaque close du contrat qui la dérange. C’est alors que le film prend la dimension qu’il aurait pu prendre s’il avait été plus poussé. Les deux personnages parlent ouvertement de sexe à la fois sérieusement et à la fois en flirtant. Ainsi les expressions « coup de poing vaginal » sont employées d’une manière tout à fait normale. La scène fait tellement d’allusions au sexe qu’on s’attend à ce qu’ils passent à l’acte mais après avoir été lourdement suggéré, l’héroïne tourne les talons et rentre chez elle. Cet aspect léger et sensuel à la fois qui aurait pu en faire un film très plaisant et drôle (au final le tout est gâché par un étalage de romance mal écrite mais…).

    50 Nuances de Grey : Moment gênant entre Jamie Dornan et Dakota Johnson aux Golden Globes

    C’est pour cela que je ne considère pas ce film comme entièrement sexiste. J’avais entendu tellement de chose quant à leur relation abusive que quand j’ai vu que tous les rapports étaient ouvertement consentants et que le personnage de Christian bien que voulant tout contrôler reste assez respectueux de la voix de sa Soumise (en prenant en compte sa déficience au niveau du comportement avec les femmes due à un traumatisme d’enfance). Je ne trouve d’ailleurs Anastasia que très peu soumise à part une fois attachée. Je trouverais presque que le film fait un pas vers l’érotisme pour les femmes plus sensuel et suggéré que montré. La nudité est utilisée d’une façon normale, ni l’homme ni la femme ne sont sur-sexualisé. Ce qui contrebalance le truc c’est que l’acteur de Grey a refusé de se montrer entièrement nu ce qui fait que Dakota Johnson passe son temps à poil avec des gros plans sur à peu près toutes les parties de son corps alors qu’on nous exhibe que de façon assez radine les abdos de l’acteur.

    Je ne vais pas développer plus ni sur le rendu des scènes de sexe, ni sur la fin foireuse, encore moins sur tous les points défaillants du scénario. Ma curiosité a été satisfaite, j’ai vu le film que tout le monde adore détesté ou tourner en dérision et j’ai plutôt apprécié mon visionnage même si certains excès de niaiseries encombrantes m’ont donnés envie de jeter des pierres à l’écran. Le problème de ce film est le livre dont il fait l’adaptation qui est trop vide pour intéressant. Une chose est sure, si j’ai l’air d’être la cible le film a beaucoup de mal à me faire fantasmer. Je crois qu’au final ce sera ce qui m’énervera le plus à propos de ce film. Tous les mecs qui vont sortir de la salle en pensant « Alors c’est de ça que fantasment les femelles ? » alors que … bah non. Si ça fait tripper certaines d’avoir un homme d’affaire mentalement instable qui préfère se défouler à coup de fouet sur des femmes qui auront signé au préalable un contrat pour certifier leur consentement au lieu d’affronter ses traumatismes d’enfance et d’aller voir un psy ; je pense (j’espère ?) que beaucoup de femmes y préfère une relation saine avec un homme dans la normale.
    Je ne sais pas si je dois recommander ce film ou non. Disons que le film n’est pas mauvais, vous risquez d’être déçus si vous vous attendiez à un porno. Je recommande plutôt de le prendre au second degré, de rire des âneries scénaristiques et d’apprécier les côtés plus recherchés.  Ceci dit, il y a certainement mieux à voir en ce moment au cinéma. 


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    La critique d’aujourd’hui arrive un peu à la ramasse puisque vous avez déjà certainement entendu parler du succès de l’album, chanté un des singles entre potes, ou même le connaissez-vous peut-être déjà par cœur. Mais, je tenais tout de même à me plonger tôt ou tard dans les abysses de la pop épurée américaine avec Miss Taylor Swift.
    Devenue chouchoute de l’Amérique puritaine dans les années 2000 en perçant avec sa musique country et innocente, la pauvre chanteuse alors agée d'à peine la vingtaine s’est retrouvée célèbre sur la scène internationale plus pour ses frasques amoureuses que pour sa musique. La majorité de ses tubes parlaient d’une rupture avec un petit ami alors que la presse people lui accordait des aventures avec au moins une bonne vingtaine de célébrités (Taylor Lautner le loup-garou de Twilight, un membre de One Direction, Jake Gyllenhal (ah oui quand même) ...). Et bien que des titres comme We Are Never Ever Getting Back Together ou I Know You Were Trouble ont connu un énorme succès, le public semblait sans cesse la ramener à son côté fleur bleue volatile et avait du mal à lui accorder une quelconque crédibilité. On se rappelle par exemple de ce moment où dans une de ces nombreuses cérémonies américaines après qu’elle ait remporté une récompense, Kanye West a décidé de la couper dans son discours pour lui dire qu’il ne pensait pas qu’elle le méritait et que Beyoncé aurait dû avoir l’award. Et à l’époque tout le monde s’était un peu foutu de sa gueule.
    Mais la grande blonde a plus d’un tour dans son sac puisque l’année dernière elle décide d’envoyer chier le monde avec la sortie de 1989 (l’album dont il est question aujourd’hui donc) et de parodier l’image d’elle que se faisait le grand public. Un grand doigt d’honneur qui s’est très vite accompagné d’un succès dans les kiosques et d’un rapide gain de popularité. Je dois avouer que c’est le genre de retournement de situation qui fait remonter quelqu’un dans mon estime, et puisque je n’ai jamais caché mon attrait pour la pop pure il me parait donc tout naturel de me lancer dans l’écoute de mon premier album de Taylor Swift.
     
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    Ce qu’il ne faut pas perdre de vue avec Taylor Swift, c’est qu’elle est avant tout une auteure-compositrice et que même si elle s’épanouie dans la pop « générique » elle reste une artiste à part entière (ce que beaucoup de gens semblent oublier). Avec cet album il semblerait qu’elle veuille montrer au public qu’elle a gagné en maturité et qu’il y a plus en elle qu’une simple américaine blanche et blonde type qui passe son temps à ressasser ses idylles terminées. L’album s’intitule 1989… comme son année de naissance (oui pourquoi pas elle a quand même donné son nom à son premier album on est plus à sa près). La pochette de l’album prend la forme d’une photo polaroid un peu vintage proposant donc un design assez simple mais plaisant. Treize chansons nous attendent avec six pistes supplémentaires sur la version Deluxe. Il est temps d’appuyer sur play.

    L’album s’ouvre sur Welcome to New York, une chanson pop-électro qui se rapproche beaucoup de ce qui peut se faire maintenant (s’apparentant un peu à un tube de Charli XCX). Si le beat est simpliste, j’apprécie que l’électro soit bien dosée et j’aime beaucoup les arrangements. La ligne de synthé rajoute de la légèreté et même si les paroles sont constituées au moins à 60% du titre de la chanson on finit par se prendre au jeu. Une bonne manière de commencer l’album je dirais.
    On attaque directement avec l’un des tubes de l’album : Blank Space. La chanson décrit le personnage que les médias ont fait d’elle : une espèce de névrosée folle à lier qui ne vit que pour détruire ses exs. Rien que pour le concept j’approuve. Teintée de R&B, la chanson se retrouve dans une ambiance plus calme qu’on aurait pu s’attendre. L’énergie du refrain est très bien équilibrée : à la fois il sonne mélancolique mais on perçoit presque le sarcasme et l’ironie dans la voix de Taylor. Si j’aime beaucoup ce qui est fait sur le refrain je trouve les couplets cependant un peu creux.
    La suite de l’album continue sur la lancée pop-électro. Style ne manque pas d’être réussi et très sympathique. Out of the woods suit le même schéma en le poussant encore plus et j’aime beaucoup l’énergie planante qui s’en dégage. All You Had To Do Is Stay retourne sur quelque chose de plus pop sans apporter grand-chose qui s’oubliera assez vite.



    Clip de Blank Space

    Et nous voilà déjà au premier single de l’album qui nous avait dévoilé sa décision d’ironiser sur son image. Shake It Off est là pour nous dire tout simplement « Haters gonna hate, I’m just gonna shake » (Ce  que l’on peut traduire par : ceux qui veulent me détester le feront et je ne vais juste danser). La chanson se veut très pop légère sans trop d’ajout d’un fond électro. Ce qui me frappe toujours quand j’entends cette chanson c’est la légèreté et la bonne humeur qui s’en dégage (très bien rendus par le clip d’ailleurs). Le rajout d’instruments à vent bien que discret relève un peu l’instrumental et le distingue de ses prédécesseurs. Au final vous aurez certainement la chanson dans la tête pour le reste de la journée, on ne peut pas enlever l’énergie pop de ce morceau.
    I Wish I Would réinstalle l’album dans son confort instrumental à mi-chemin entre la pop-rock et la pop-électro. C’est encore une fois une piste très sympathique. Wildest Dream commence très bien avec le refrain a-capella nous laissant imaginer le meilleur pour l’instrumentale… qui se trouve être un peu trop pauvre et légèrement décevante au final même si elle se réveille dans la deuxième moitié de la chanson. Je suis persuadée qu’ils auraient pu enrichir cette instrumentale mais la chanson reste super sympa.


    Bad Blood est la première ballade de l’album dont composition est fine et simple et laisse échapper un côté fragile. C’est beau, simple et efficace, plus d’artiste devrait en prendre de la graine pour leurs ballades mid-tempo. How To Get The Girl nous ramène dans les travers plus pop-rock et rythmée de la palette musicale de la chanteuse. La chanson s’avère très sympa particulièrement sur l’envol du refrain. Et j’aurais dû me douter qu’on allait avoir droit à une ballade à la guitare acoustique, mais This Love le fait avec tant de délicatesse et de finesse que je ne peux qu’encore une fois saluer une belle ballade qui a le mérite de rester dans la simplicité.
    I Know Places rentre dans une pop plus sombre et rythmée tout en gardant un pied dans la composition type de l’album. Le mélange est un peu bancal, pour le coup la chanson aurait dû choisir entre rester dans la ligne de composition générale ou aller à fond dans son côté pop-électro contemporain. Elle reste cependant sympathique à écouter. Nous voici déjà à la fin de l’album en forme standard qui se clôt avecClean qui reste assez timide dans ce qu’elle voudrait sortir. Peut-être pas la meilleure touche finale pour cette album.



    Le clip super fun de Shake it off

    Je poursuis tout de même sur les chansons bonus de la version deluxe (pour toi lecteur). Wonderland annonce la couleur devenant très vite la composition la plus audacieuse de tout l’album même si elle ne va pas totalement jusqu’au bout. On retrouve dansYou Are In Love le son R&B distillé ci et là dans l’album dans son côté le plus calme. La chanson bien que plaisante, ne casse pas des briques. Quant à la dernière chanson originale de l’album, New Romantics, est une bonne nouvelle expérience pop-électro histoire de finir sur une note sympathique.
    Les trois autres pistes de la version deluxe sont des enregistrements vocaux où Taylor parle des chansons I Know Places, I Wish You Would et Blank Space accompagnés de démos. Je n’ai donc rien à critiquer de ce côté-là.

    Cela faisait longtemps que je n’avais pas écouté un album entier de pop américaine, je ne sais pas vraiment ce que j’attendais. L’album est indéniablement bon, cohérent et homogène. Aucune chanson superflue totalement ratée, toutes les chansons sont bonnes et réussies. J’ai beaucoup aimé plonger dans cette pop légère où l’électro a un rôle réduit (ah oui on en entend beaucoup trop à mon goût). Un mélange entre pop électro moderne et pop-rock simples très réussi qui donne tantôt des chansons pêchues qui mettent de bonne humeur tantôt des ballades que j’ai trouvées incroyablement fines. Si je devais faire un reproche à l’album, bah c’est son côté lisse et simpliste. Les compositions utilisent toutes les mêmes sons mais ont du mal à se démarquer les unes des autres. Elles sont toutes enfermées dans le schéma intro intrigante/couplet vaguement rythmé/refrain plus puissant/pont calme/refrain plus intense avec rajout de « whooah » derrière. Je pense que l’album aurait pu oser se démarquer des standards pour proposer quelque chose de plus frais et mémorable. Mais je reste assez surprise par l’album qui ne ressemble pas à l’idée que je pourrais m’être faite d’un album de Taylor Swift. J’aurais vu quelque chose de plus mielleux avec une guitare acoustique déclinée à toutes les sauces. Au final j’ai eu un bon album pop que je réécouterai certainement avec bonne volonté. Si la chanteuse à succès continue sur sa lancée, elle mérite d’être surveillée de près.

    Je conseille :Out of the Woods, Shake it Off, Wildest Dream, Bad Blood, Wonderland
    Je déconseille: parce qu’il fallait bien choisir un maillon faible All You Had To Do Is Stay


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  • fall-out-boy-immortals

    S’il y avait à nommer un groupe de rock populaire de ma génération (enfants nés dans les 90s), je dirais que les Fall Out Boy remporteraient la palme. Ce groupe qui a émergé dans les années 2000 sur la scène pop-punk est aujourd’hui très bien ancré dans la pop culture. Autres grands ambassadeurs de ce qu’on a appelé la vague emo (même si on ne voit pas trop en quoi ils peuvent être considérés comme tels mais passons), ils sont célèbres pour leurs titres à rallonge, leurs paroles absurdes et les frasques du bassiste Pete Wentz. On se rappelle toujours de Sugar We’re Going Down (dont on a toujours autant de mal à comprendre les paroles du refrain), This Ain’t a Scene It’s Goddamn Arm Race (à traduire littéralement par « Ce n’est pas une scène mais une putain de course de bras » dont je ne sais toujours pas la signification cachée), ou encore de leur reprise de Beat it de Michael Jackson. Je passe sur de nombreux tubes (I Don’t Care,Thnks fr th mmrs … allez écouter leur best of Believers Never Die pour une sélection complète), le fait est qu’ils se sont illustrés comme un groupe fun à potentiel tubesque dans les années 2000 avant de faire un hiatus de 3 ans et de revenir en force avec Save the Rock ‘n’ roll qui n’a fait que confirmer leur succès. Des titres comme My Songs Know What You Did In the Dark (Light Em Up) ou The Phoenix ont fait le tour des tops 50 du monde entier, l’album contient même des collaborations avec Courtney Love ou Elton John… De plus il a été presque unanimement acclamé par les fans.

    C’est donc en 2015 qu’ils reviennent avec un nouvel opus : American Beauty/American Psycho qui après 24h dans les bacs a déjà remporté un retour favorable de leur public. Histoire de prouver qu’après près de 14 ans d’activité et 10 ans de succès mondial, ils sont toujours là prêts à faire chanter les foules.
    J’ai personnellement une certaine affection pour le groupe puisqu’ils ont quand même un capital sympathie non négligeable qui repose sur le fait qu’ils ne se prennent pas au sérieux et ont plutôt tendance à vouloir s’amuser que pondre des albums ultra travaillés. Si leur image de groupe pour ados leur colle à la peau, je trouve que leur dernier album était étonnamment plus mature. Malgré ça j’ai quand même assez peu de connaissances en profondeur sur leur discographie, les considérant plus comme un groupe à tubes qu’un groupe à albums. J’ai quand même voulu me plonger dans leur nouvel album en entier.

     

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    Commençons par le commencement : la forme. La pochette de l’album représente un enfant dont la moitié du visage est peint à l’effigie du drapeau américain faisant ici référence au titre de l’album. Ah, ces américains toujours prêts à référencer leur pays sans raison. J’aime cependant bien le concept du maquillage sur une moitié du visage de l’enfant laissant supposer une certaine opposition. Mais le rendu n’est pas terrible au final, je trouve que la couverture manque un peu d’impact avec ces feuillages verts en fond. Ceci dit je ne sais pas pourquoi on devrait attendre quelque chose du design d’un album des FOB sachant qu’ils ont quand même réussi à nous foutre un mouton dans une chambre de bambin en guise de couverture deInfinity on High une fois donc bon.

    L’album commence avec Irresistible, quelque sons de fanfare et un bon coup de grosse caisse couplés avec des « eh eh eh eh » qui nous font entrer avec entrain dans l’album. Le refrain n’est cependant pas très brillant malgré les bonnes ondes du couplet. Si j’adore la ligne de percussions, les guitares auraient gagnées à être plus présentes pour en faire un morceau plus percutant. Sympathique, donc, mais pas si irrésistible que cela.
    Nous voilà alors nez à nez avec le titre éponyme de l’album : American Beauty/American Psycho… Alors où commencer ? Rien que le début de la chanson nous montre la faiblesse du morceau : le refrain qui se voulait être énergique et entêtant et qui se retrouve être ... lourd tout simplement. Ce n’est pas en répétant « She’s a American beauty, I’m an American psycho » en criant un peu qui va faire du refrain quelque chose de fun. Mais j’aime l’énergie des couplets et surtout celle du pont qui tombe légèrement à plat quand le refrain arrive. Alors oui ce n’est pas fameux mais je suis sure qu’en concert la chanson doit être très efficace avec une foule en délire.

    Passons au premier single issu de l’album : Centuries. Nous retrouvons ici un brin de l’esprit qui ont fait les meilleures chansons de Save the Rock’n’roll. Dès les « tututulurutu » de l’intro on a envie de s’investir dans notre écoute. Les percussions et les quelques notes de piano en font une chanson assez envoûtante et énergique à la fois. On retrouve la tradition des one-liners à la Fall Out Boy avec le « Heavy metal borke my.. heart ! », et il nous serait difficile de ne pas vouloir crier aussi « REMEMBER ME FOR CENTURIIIES » au bout de quelques écoutes. C’est ce que j’appelle une chanson efficace !
    The Kids Aren’t Alright enchaîne pour une partie plus lente et planante que purement entrainante. C’est le genre de chanson qui va bien au timbre de voix de Patrick Stump ce qui ne fait jamais de mal. J’aime l’ambiance de la chanson qui est globalement plaisante et agréable même si j’ai du mal à comprendre l’utilité du sifflement en fond.
    Suit Uma Thurman au nom un peu déconcertant qui se pourrait être un hommage à l’actrice hollywoodienne (mais si vous savez Pulp Fiction, Kill Bill, Tarantino, Schweppes, tout ça) ou juste une envie de donner son nom à une chanson sans raison particulière ce qui ne m’étonnerait pas de leur part. On est repartis dans les chansons entrainantes dans une ambiance qui pourrait rappeler un peu celle de western… qui me font penser à Tarantino en fait. C’est assez rafraîchissant cette ligne de guitare un peu rétro. Mais je ne suis pas fan du refrain qui manque un peu de présence à mon goût même si je suis toujours prête à le chanter lorsque la chanson commence.




    Clip improbable de Centuries, premier single de l'album
     

    Jet Pack Blues repart dans quelque chose de plus calme… Mais c’est quoi cette manie d’arriver comme des malpropres avec un refrain doté de grands sabots contrastant trop brutalement avec le côté plus subtil du couplet ? Le résultat est donc encore mitigé entre la lourdeur du refrain et des moments plus agréables comme le pont par exemple.
    Et nous en venons à une des chansons qui à ma connaissance à le plus enthousiasmer les fans jusqu’à présent : Novocaine. Une bonne chanson de Fall out boy se reconnait à une entrée en la matière très intrigante qui ne demande qu’à nous faire plonger dans la chanson. La chanson est très entrainante et sympathique mais je suis forcée de constater qu’elle ne fait pas d’étincelles non plus. Ce qui ne nous empêchera pas de chanter en chœur « I am the worst, I am the worst nightmare nananananana ».
    Pour appuyer la touche américaine voici Fourth of July (le 4 juillet, fête nationale aux USA si vous vous demandiez), qui nous parle de feux d’artifices et de la magie de les regarder avec sa moitié. Une chanson qui n’est pas très enthousiasmante et manque de subtilité visiblement.. Rien de très notable non plus avec Favorite Record qui garde certes un capital sympathie.

    De retour avec Immortals on va pourra retrouver quelque chose d’intéressant. La chanson faisant partie de la bande originale du nouveau film d’animation Big Hero 6 (Les Nouveaux Héros en français) des studios Disney. Si la chanson ne casse pas non plus des briques elle a le mérite de tenir dans son ensemble et d’être bien entrainante. Si je pense que le réveil de la guitare dans ce morceau l’a beaucoup avantagé, il n’y avait pas besoin de répéter autant « Immortals » dans tous les tons possibles : on SAIT que c’est le nom de la chanson les gars.
    Puis l’album se clôture (déjà ?) avec Twin Skeleton’s (Hotel in NYC). Et nous voilà enfin avec un refrain qui tienne totalement la route et une guitare bien distincte (pour un groupe qui se doit quand même un minimum rock c’est bien aussi). Mention spéciale au pont qui rajoute un côté un peu plus mystique au morceau. De quoi terminer l’album sur une note positive en chantant « Hold ooooooon » emportés par l’ambiance.

    Je savais pertinemment que Fall out boy n’est pas un groupe là pour faire des albums recherchés, plus connus pour quelques singles que pour leurs albums dans leur intégralité. Ceci dit, j’avais été surprise parce le côté beaucoup plus abouti de Save the rock’n’roll qui allait jusqu’à des morceaux moins connus du grand public qui étaient tout de même bien réussi (The Mighty Fall ouJust One Yesterday par exemple). Ici, je ne retrouve pas le semblant de maturité que j’avais trouvé dans l’album précédent. L’album est agréable à écouter mais au final il peut se résumer à de bonnes percussions, une guitare discrète et un manque cruel de subtilité. J’ai trouvé la plupart des refrains lourds, mal amenés et répétitifs. Ce qui est dommage puisque le tout est quand même entrainant et sympathique. Je n’ai pas d’énorme coup de cœur sur cet album mis à part Centuries qui m’a plu dès la première écoute (qui n’est pas non plus un exemple de subtilité soyons clairs). L’album aurait gagné avec des arrangements plus variés, une présence du côté basse/guitare, des textes plus travaillés… Oui parce qu’entre Immortals, Irresistible, AB/AP ou The Kids Aren’t Alright j’ai l’impression d’avoir passé la chanson à entendre la même phrase encore et encore.
    Je pense qu’on peut passer un bon moment en écoutant l’album, les chansons doivent être très fun à jouer en live mais disons que je ne pense pas que ce soit très mémorable même si on essaie de nous en convaincre par messages subliminaux (« you will remember me for centuries ».. mouais on repassera).

    Je conseille : Centuries, Uma Thurman, Novocaine, Immortals, Twin Skeleton’s (Hotel in NYC)
    Passez votre chemin : American Beauty/American Psycho honnêtement pour une chanson éponyme c’est pas terrible


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  • Me voilà aujourd’hui pour un de ces articles que j’adore écrire : un compte rendu de concert. Malheureusement, l’occasion ne se présente pas aussi souvent que je le voudrais, les concerts auxquels on tient et auxquels on peut assister sont des denrées assez rares pour être à chaque fois sources d’anticipation et d’enthousiasme.
    Alors je ne suis pas non plus la plus expérimentée en la matière, des concerts en vidéos j’en ai vu des centaines mais ceux que j’ai réellement vécu peuvent se compter sur les doigts d’une main (ce à quoi je compte bel et bien remédier croyez-moi). Mais j’en ai peut-être vu assez pour savoir que je n’en vivrais pas un comme celui-là de sitôt. Pour la simple et unique raison qu’il ne s’agit pas de n’importe quel artiste que j’écoute beaucoup, mais de Gerard Way.
    Si vous suivez un tant soit peu mon blog vous savez peut-être déjà qui il est. Pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est un artiste qui a marqué les années 2000 avec son groupe de rock un peu inclassable souvent rangé dans l’un des groupes responsables pour la montée du emo aux alentours de 2005 : My Chemical Romance. MCR n’est pas le sujet ici puisque le groupe s’est séparé il y a bientôt 2 ans, et je suis incapable d’ouvrir la bouche (ou le clavier en l’occurrence) à leur sujet sans m’étaler. Je ne peux que vous conseiller d’aller jeter un œil sur youtube ou spotify pour aller les écouter.

    Outre son statut de rockstar qu’il a maintenant bien mérité, il est aussi relativement connu dans le milieu des comics pour en avoir écrit plusieurs puisqu’il s’agit de sa carrière de prédilection à la base. Il a par exemple récemment écrit un numéro de Spiderman, le troisième tome de sa série Umbrella Academy (que j’adore) est en cours d’écriture et son one-shot True Lives of the Fabulous Killjoys vient d’être traduit en français et tout juste sorti dans nos magasins pour ne citer que l’essentiel.

    Son groupe star étant séparé et parallèlement à sa carrière de scénariste de comics, Gerard a sorti en septembre dernier son album solo baptisé « Hesitant Alien » qui était censé être un hommage à la Brit-pop (vaiante du rock britannique des années 90 représenté notamment par Oasis ou Pulp) et aussi dévoilé une autre facette de sa musique que le côté psychotique et légèrement bourrin qu’il pouvait avoir en tant que leader de MCR.
    Je n’ai (bizarrement) pas fait de review de l’album sur le blog, peut-être parce que je savais que j’aurais le temps de le faire en faisant la review du concert. Mais ce qui ressortait globalement de l’avis sur cet album se partageait entre d’un côté des fans qui ne retrouvaient pas ce qu’ils avaient aimé dans sa musique (sachant qu’une partie de la fanbase avait déjà bâché le dernier album en tant que tel de MCR parce qu’il n’était pas assez sombre et trop différent de ce qui avait fait leur succès), car oui la Brit-pop n’est pas exactement ce que le prototype du fan de MCR est censé avoir son mp3. Puis une autre partie de son public a trouvé ça génial de faire un album rétro et de changer de style, il s’est même certainement trouvé un autre public peu sensible au charme de MCR. Et pour cause les magazines rock/alternatif populaires ont nommé son album l’un des plus marquants de 2014 (peut-être plus du fait que ce soit un album signé Gerard Way qu’autre chose mais il ne faut pas le dire).
    Je pense surtout que l’album était certes moins élaboré et impactant que ce qu’on avait l’habitude d’entendre de lui mais Hesitant Alien a un charme dans son côté rétro, sa simplicité et sa légèreté.



    Le fait est que quelque soit l’appréciation qu’on peut faire de son album solo, Gerard Way bénéficie (comme tous les ex-membres de mcr d’ailleurs) d’une fanbase dévouée qui a souvent grandit avec Black Parade dans les oreilles prête à supporter et aimer n’importe quel mouvement du chanteur. Et pour cause, l’adorabilité de Gerard toujours prêt à faire des discours de encourageant à une foule, son histoire d’ex-alcoolique mentalement assez peu stable, et l’amour qu’il porte à son art en font une personnalité touchante, attachante et populaire. C’est d’ailleurs un des artistes que j’admire le plus pour ça, c’est pourquoi il n’était pas question pour moi de manquer son détour à Paris.

    Après cette (longue) intro – oui je sais je m’étale trop à chaque fois – rentrons enfin dans le vif du sujet. Lorsque j’apprends que LE Gerard Way passait à Paris, je me rends à la première heure sans me poser trop de question à la billetterie pour acheter ma place. Et pour ses beaux yeux, je décide pour la première fois de me déplacer à Paris spécialement pour l’occasion et d’assister seule au concert. Si vous vous êtes déjà demandé si oui ou non vous alliez vous rendre à un concert seul : foncez, de toute façon au final vous vous éclaterez tout aussi bien en ne connaissant personne et qui sait vous ferez peut-être de bonnes rencontres. Dans mon cas, je suis la seule à idolâtrer Gerard Way dans mon entourage et je ne voyais pas trop comment ramener quelqu’un avec moi si c’était pour lui infliger mon excitation surdimensionnée.

    Au fil des mois, l’impatience se montrait de plus en plus persistante puis est arrivé le week-end en question. J’ai la chance d’avoir de la famille à Paris ce qui me dispense d’un hôtel et d’une expérience avec les taxis parisiens. Lorsque le Jour J est arrivé, je ne suis pas sure que je me rendais vraiment compte de la chose. Quelques heures avant le show, je commençais à trépigner et tourner en rond. J’ai décidé de ne pas arriver 3000 ans en avance parce qu’il faut bien l’avouer je ne suis pas prête à passer l’après-midi dans le froid juste pour une garantie d’être au premier rang. (Aussi je serais passée pour une groupie finie mais ça c’est autre chose) Le fait est que j’ai du coup raté une apparition de la star dans la file d’attente pour quelques autographes, à la place j’avais suivi son voyage à Paris au fil de ses tweets (souvent constitués de petits éléments sans trop d’importance dont mon favoris : l’épopée de ses paires de chaussettes tout au long de la tournée). J’arrive sur les lieux 1h avant le début du show, et là l’épreuve est de trouver la petite salle qu’est le Trabendo dans cet immense endroit qu’est la Cité de la Musique. Après avoir suivi des panneaux dans de longues ruelles sombres je trouve enfin la salle coincée entre le Zénith de Paris et le fameux Philharmonie (qui ne ressemble pas à grand-chose pour le moment d’ailleurs).



    Pour une salle qui ne doit pas avoir une capacité de plus de 700 personnes, la file d’attente parait vraiment énorme se tortillant un peu dans tous les sens. Et voilà arrivé le moment le plus dur lorsqu’on passe un concert seul : attendre l’ouverture des portes … #foreveralone. J’en ai majoritairement profité pour faire une petite analyse de la population. Si on imagine les fans de Gerard souvent de jeunes filles entre 15 et 20 ans (dont je fais partie yo), j’ai trouvé que les visages représentaient une assez grande diversité. La gente masculine était bien représentée, la tranche d’âge s’étendait des ados jusqu’aux trentenaires voire même quarantenaires. Certains ont un look rock tirant sur le punk, d’autres sont habillés à la mode, d’autres encore dans un look quelconque (moi par exemple), et certains se sont même permis quelques folies avec des des bijoux fluos ou un look steampunk. On voit certains fans les cheveux teints en roux comme le look arboré par Gerard pendant la promotion d’Hesitant Alien. Dommage qu’entre temps il a pris soin de se reteindre les cheveux en blond (son instabilité capillaire est assez célèbre dans le milieu). Certains autour de moi craignent que les groupies ne l’emportent sur l’ambiance générale, d’autres écoutent des tubes pop-punk dans le fond… Et enfin la file avance nous allons enfin pouvoir découvrir les lieux.

    La salle a l’air cosy, on découvre une petite terrasse, un bar, et une scène assez petite. Le stand de goodies attire en premier l’attention de beaucoup de spectateurs, le vendeur assez peu à l’aise en français se réjouit de voir des anglophones, certains s’émerveillent devant les mugs… Je décide alors de ramener un souvenir en achetant le t-shirt de la tournée (j’adore les design des t-shirts issus d’Hesitant Alien si vous saviez). Tout se passait bien jusqu’à ce que je me rende compte qu’en ayant déposé mes affaires au vestiaire je n’avais nul part où ranger mon t-shirt que je tiens alors maladroitement dans ma main avant de décider de le porter comme écharpe parce que pour lever les mains en l’air c’est quand même plus pratique.
    La salle est assez bizarrement agencée, il y a une espèce de salle en hauteur qui permet d’avoir une belle vue sur la scène d’assez loin (généralement une place privilégiée pour les parents accompagnateurs), en bas il y a un petit espèce juste devant la scène plus bas que le reste de la salle où se sont placé les fans avides d’une ambiance de fosse, pour les plus modérés qui préféraient mieux voir d’un peu plus loin leurs choix s’est tourné vers l’ « estrade » qui représentait le reste de la salle. (si vous m’avez suivi jusque-là c’est déjà bien) Et voilà arrivé le moment fatidique et crucial du choix de la place. En général il y a deux stratégies : je veux passer le concert peinard et je me mets un peu plus loin pour bien voir et éviter les mouvements de foule, ou bien l’objectif être le plus près de la star que possible de façon à ce que je puisse lui toucher les pieds. Dans mon cas je n’allais pas être au premier rang vu l’heure à laquelle je suis arrivée dans la file, mais j’aime bien l’ambiance de la fosse alors je m’avance le plus prêt que je puisse pour avoir une assez bonne vision. Ce n’a pas été une tâche très difficile puisque la salle n’était pas vraiment remplie (Gerard n’est pas aussi connu en France que dans le monde anglophone, ce n’est donc pas une très grande surprise) et tout le monde à l’air décontracté personne ne pousse.  Je finis par me caler à quelques mètres de la scène pile en face du pied de micro ce qui est de mon point de vue une place idéale.

    Wake Up Call de Nothing but Thieves en première partie (ok vu de si prêt le mec ne ressemble pas tant que ça à Dane Dehaan)

    L’heure de la première partie a sonné. J’aime bien les premières parties de concerts axés rock parce que par définition les groupes de rock son plutôt fait pour jouer en live et c’est rare d’être déçu par leur prestation. Les invités étaient le groupe britannique Nothing but Thieves, menés par un chanteur sosie de Dane Dehaan (ou peut-être suis-je la seule à avoir fait le rapprochement mais sérieusement). Dès les premières notes la salle semble satisfaite et on commence à headbanger et à taper en rythme ici et là. Le point négatif c’est que les premières pancartes se lèvent et qu’on se dit que notre belle place risque d’être gâchée à jamais. Parce que oui c’est mignon de faire rire le chanteur avec une pancarte « The guy behind me can’t see » (Le mec derrière moi ne peut rien voir) mais le fait est que quand on est le mec en question bah... c’est pas terrible.
    J’ai beaucoup aimé l’énergie de groupe, j’ai beaucoup aimé ce qu’ils ont joué. Après avoir fait une petite recherche sur internet, il se trouve que c’est une formation assez récente et qu’ils n’ont donc pas un répertoire très étendu mais la salle a visiblement beaucoup aimé. Graveyard Whistling par exemple est une très belle chanson et des chansons plus péchues comme Wake up Call viennent réchauffer l’ambiance. Bien entendu le chanteur (que j’appelle communément Dane Dehaan bis donc), remercie Gerard Way de les avoir invités : « Comme beaucoup d’entre vous certainement, nous avons grandi en écoutant My Chemical Romance donc c’est un honneur d’être ici ». Pas sans donner de faux espoirs à la foule quant à une éventuelle reprise de MCR mais vu que la séparation du groupe reste un sujet sensible, ça paraitrait plutôt déplacé.
    Après avoir bien échauffé la salle, le groupe remercie l’audience avant de quitter la scène.

    Ainsi nous voilà dans l’un des moments les plus désagréables : l’attente entre la première partie et le spectacle. Le temps de changer les instruments, préparer la sono, que le groupe soit prêt tout ça tout ça… Une belle demi-heure de poireautage extrême et ce n’est pas une petite musique d’ambiance qui rend la chose plus passable. Je me remets donc à l’une de mes activités favorites : l’observation. De là où je suis, la moyenne d’âge est beaucoup plus proche des 20 ans étant un beau mélange d’ados et de jeunes adultes. Beaucoup portent des t-shirts Gerard Way ou d’anciennes tournées de My Chemical Romance (*soupire*). Certains ont même des tatouages référençant le groupe… Quel bel étalage de fans dévoués. La salle s’impatiente, je commence à regretter de n’avoir rien mangé avant j’ai un beau mal de crâne et mon dos commence à me faire mal (je me fais vieille les enfants). Je me dis que ça commence mal. Je commence aussi à me faire un dialogue interne appréhendant l’entrée en scène de Gerard car je n’ai absolument aucune idée de comment j’allais réagir et je me disais que si je commençais à pleurer ça n’allait pas être terrible... Mais la réponse à mes questions allait de toute façon être imminente…

    Entrée de Gerard: The Bureau + Action Cat

    The Hormones, les musiciens accompagnant Gerard, se mettent en place ce qui a le moyen d’exciter encore plus la salle : « Gerard arrive, Gerard arrive oh mon dieu ». Une pensée pour ces musiciens qui passent totalement au second voire troisième plan dans le concert, la plupart des fans ne les reconnaîtraient pas et beaucoup n’en ont carrément rien à faire. Ils commencent à jouer l’intro de The Bureau, première chanson de l’album faisant monter la sauce. Et enfin le moment tant attendu : Gerard arrive tranquillement sur scène dans son costume bleu emblématique qu’il porte sur la pochette de son album, ses cheveux fraichement teints tout ébouriffés. Il s’approche du micro et souffle « Paris, hands up and down, down » (honnêtement vous avez besoin d’une traduction ?) en rythme. C’est le moment où on se dit « Oh mon dieu il existe vraiment, ce mec est vrai il est là devant moi. Ce n’est pas un homme synthétique créé par un complot cybernétique visant à enrôler des adolescents dans une secte : il existe ! » (arrêtez me dîtes pas que je suis la seule à me poser ce genre de question).
    Il commence alors à chanter (oui on est un peu là pour ça à la base), et ma première surprise c’est que dans la salle sa voix sonne encore plus aigüe que l’idée que je me faisais. Le public crie, mais pas comme une foule de groupies défiant les décibels, non la foule est juste enthousiaste et saute en balançant les bras. Gerard s’accommode la scène en faisant quelques aller-retours de gauche à droite en ordonnant à l’audience de lever les mains ou de les taper pendant qu’il enchaîne sur Action cat (premier morceau sorti de l’album). Il a l’air satisfait de son public, il finit la chanson par ce fameux passage « Do you miss me ? Cause I miss you too » (Est-ce que je vous ai manqué parce que vous oui) en criant « I miss you too » en désignant la foule et en envoyant des baisers. N’est-il donc pas adorable ?

    Il lâche enfin quelques mots en français « Merci Paris ! » et commence Zero Zero et se montre un peu plus théâtral. Pour des gens ayant vu beaucoup de ses concerts et connaissant par cœur ses mimiques, on peut dire qu’il n’a toujours cet air un peu psychotique qu’il avait en tant que leader de MCR, surtout que le maquillage qui porte se rapproche beaucoup de celui de leur période de promotion de Revenge (ce à quoi je ne dis pas non, au contraire). J’aime beaucoup l’énergie de cette chanson, elle donne un beau mouvement à la foule.
    Une fois la chanson finie, il prend un temps pour parler à la foule, « Vous êtes un public de plus avec tellement de bonnes vibrations merci beaucoup » dit-il avant de ramasser quelques dessins dans la foule. Il commence à parler de comment il est venu à faire cet album « Sans vous je sais pas ce que je ferais, je serais peut-être dans les bois, j’aurais changé mon nom ou je sais pas quoi […] Au final j’ai décidé que la musique c’était ce que j’aimais vraiment faire […] et l’une des premières chansons que j’ai écouté la voici, elle s’appelle Millions ». Il s’agit d’une des rares chansons de l’album à avoir bénéficié d’un clip (que je soupçonne avoir été monté sous LSD mais passons), et donc bien connue. Il commence alors à taper un tambourin en observant la foule, l’air satisfait de ce qu’il voyait, souriant en croisant certains regards. J’adore cette chanson elle est juste adorable et sympathique. Et avoir gueuler le morceau « It was really me, it was really you ! » avec Gerard qui regarde dans ma direction c’était parfait parce que c’est toujours le morceau qui me fait rire dans le clip et que je chante à chaque fois que j’écoute la chanson.

    Gerard est tout sourire et termine la chanson en criant aux techniciens « Laissez-moi voir tous visages heureux, mettez de la lumière sur tous ces magnifiques visages ».
    Il a l’air d’adorer ce qu’il a devant lui. Il finit par avouer « Vous me faites me sentir bien dans mon corps » ce qui débouche assez vite sur un encouragement sur comment accepter son corps. L’adorabilité innée, je vous dis. Il continue dans sa lancée « Et il y a une cause qui me tient vraiment à cœur, c’est celle des transgenres et des non-binaires […] Si vous connaissez ce problème je veux que vous sachiez que je vous soutiens et si vous avez un ami qui vit ça soutenez-le » dit-il avec une certaine difficulté en se frottant les yeux visiblement moyennement à l'aise. Si on croirait entendre un lobby pour la liberté du genre tout droit sorti de Tumblr, j’apprécie beaucoup le fait qu’il parle de ce problème. Il a toujours profité de ses concerts pour faire passer des messages, et je suis assez contente qu’il l’ait fait à ce point pendant notre concert français. Encourager par les acclamations du public il poursuit alors.

    Juarez, pour le côté foufou

    Le moment de gloire est arrivé avec la chanson de l’album que j’écoute en boucle : Juarez, aussi l’une des plus populaires parmis les fans certainement pour son côté plutôt excentrique. Et surtout qu’en live c’est l’occasion de se déchirer un peu plus. Gerard commence d’ailleurs par crier et s’ébouriffer encore plus la tignasse. J’entends à côté de moi se dire d’un ton affectueux « Regarde-le, on dirait un fou ». Pour la première fois depuis le début du concert, tout le monde chante en cœur « I can’t swim just rub it in, I gotta un a little faster ». Le signe des cornes du diable, typique des concerts de rock s’élève d’un peu partout dans la salle. Quand le refrain éclate, autour de moi c’est la folie totale tout le monde saute et crie. Si Gerard n’était pas sur scène, il aurait eu sa place dans la fosse puisqu’il saute et crie lui-même en balançant la tête ébouriffant encore plus ses cheveux. C’est certainement le moment où je me suis le plus dépensé de tout le concert. Je me rappelle de cette mini-déception quand la chanson s’est arrêtée et que ce n’était plus le moment de bouger dans tous les sens… aaah Juarez si seulement tu savais comment je t’aime.
    Lorsque la chanson se finit la foule commence à crier en cœur avec un accent franchouillard parfait « Gérard ! Gérard ! Gérard ! », parce qu’après tout ce nom est tellement français que n’importe quel frenchie ne penserait même pas une seconde à essayer de le prononcer à l’anglaise (ou à l’américaine). Gerard lance un regard confus à la foule avant de demander « Are you guys sayin my name ? » (Vous êtes en train de dire mon nom ? ) « Like ‘’Gerard Gerard Gerard ‘’ ? » (à lire avec l’accent américain bien entendu). Lorsque l’audience acquiesce il sourit « Oh that’s so sweet! […] I heard something else like ‘’Get off, get off’’ » (Oh c’est trop mignon ! J’ai entendu autre chose du genre “Dégage, degage”).
    Il commence alors à s’émerveiller devant la salle « J’ai un bon sentiment avec cette salle, j’aime bien les couleurs sur les murs », puis continue en parlant de cette envie de s’échapper du New Jersey (là où il a grandi ndlr) quand il était jeune, comment il s’est rendu compte que le meilleur moyen était de former un groupe avec son frère (la mention de Mikey soulève quelques cris). A la limite du débat philosophique il explique qu’il ne faut pas faire que suivre son rêve, « Make your dream follow you » (Faites que votre rêve vous suive). Il finit bercé par les notes de piano en fond «No matter how far you go, you never forget how it smells, this song is called Drugstore Perfume » (Peu importe où vous allez, vous n’oubliez jamais l’odeur [de là où vous venez], cette chanson s’appelle Drugstore Perfume). Ca sonne un peu poète perdu tout ça mais l’âme d’artiste de Gégé ne connait point de limite et il fallait s’y attendre.

    Après ce discours inspiré, donc, Drugstore Perfume, la ballade de l’album, commence. Gerard ressort son tambourin et entame le chant tranquillement. C’est le moment où je me suis rendue compte qu’en fait je n’avais pas pensé une seule seconde à prendre des photos depuis que Gerard était rentré sur scène. D’habitude c’est une sorte d’automatisme motivé par le partage des photos preuves de notre présence sur les réseaux sociaux mais j’avais totalement oublié cet aspect jusqu’à ce moment là. Je décide de filmer pendant un moment avant d’en venir à la conclusion que j’appréciais trop le moment présent pour me soucier des reliques qui me resteront après et que de toute façon quelqu’un ferait une meilleure fancam que moi.
    Il annonce qu’il va chanter Television all the time, une chanson non parue sur l’album qu’il a quand même partagée sur internet, quelqu’un dans la salle s’écrit alors « THAAANK YOOUU ». On dirait que quelqu’un avait une affection particulière pour la chanson, que j’avoue avoir oubliée assez vite. La chanson est rapidement suivie par une chanson appelée apparemment « Piano », qui est une ballade … au piano quelle surprise (badam tss) que j’ai trouvé très belle d’ailleurs. Il annonce alors la prochaine chanson « Paris, I want you to sing this with me, it’s called Brother » (paris, je veux que vous chantiez cette chanson avec moi, elle s’appelle Brother), une de celles que j’attendais beaucoup aussi. Je trouve que c’est la plus touchante de l’album, elle a une ambiance nostalgique que je trouve magique. Et c’est je pense la chanson de la soirée de Gerard a chanté avec le plus de cœur et elle s’est avérée encore plus touchante en live. J’étais partagée entre sentir l’émotion de la chanson et crier en chœur « To the drops of the city rain ».



    Brother, pour les sentimentaux

    Il prend ensuite un moment pour lire les pancartes avant de s’arrêter sur une et de regarder son auteur « Tu veux vraiment le faire ? T’as un bon rythme ? Oui, je vois dans tes yeux que tu as un bon sens du rythme viens me rejoindre » il invite alors une fan surexcitée (qui ne le serait pas ?) à jouer du tambourin sur scène. Il poursuit comme si de rien était avec Get The Gang Together avec une fan agitant de tambourin en sautant partout à côté. Ce que je trouve cool avec cette chanson en live, c’est qu’elle est écrite à propos des plaintes par rapport à la séparation du groupe. Le refrain est censé être chanté de la voix des fans « Keep it together somehow » (Trouvez un moyen de rester ensemble). Et le fait est qu’en live bah tout le monde chante les paroles, donc au final les fans finissent par chanter la partie censée être dites de leurs voix. J’y pensais tout en criant « KEEP IT TOGETHER RIGHT NOW », parce qu’au final on ne va pas faire comme si ce n’était pas ce qu’on pensait tous. Il remercie ensuite la fan « Profite bien du reste du concert » lui dit-il avec un sourire.
    Il se lance alors dans un autre discours inspiré « J’aime bien faire monter des jeunes femmes sur scène […] parce que vous devez subir beaucoup de conneries ». Je veux dire voilà pourquoi Gerard est si attachant : beaucoup d’autre artiste homme aurait dit « J’aime bien faire monter des jeunes femmes sur scène » d’un air un peu pervers. Mais Gerard lui préfère entamer sur une note de féminisme. Je crois qu’au point où on en est Gerard a gagné la sympathie de la salle entière, même des accompagnateurs et des parents, voire même du staff qui travaille au bar. A vrai dire à ce moment-là je ne suis plus sure si les fans sont les gens les plus heureux de la salle ou si Gerard ne serait pas plus enthousiaste qu’eux

    Il se sent encore inspiré et explique le contexte de la prochaine chanson. « J’ai fêté mes 25 ans, et je ne savais pas ce que je voulais du reste de ma vie. […] Peut-être aussi parce que je ne pensais pas dépasser cet âge ». C’est à ce moment qu’il a décidé de se lancer dans un discours du genre « Peu importe ce que vous voulez faire, il faut le faire avec le cœur ». Parce qu’au point où on en est, il peut dire un peu tout et n’importe quoi il est encouragé par la foule qui ne demande rien de plus qu’il lui parle. "I know I've been a chatty motherfucker" (Je sais que j'ai été putain de bavard ce soir) dit-il d'ailleurs, mais la foule s'empresse de crier "Mais on aime ça !".
    Encouragé encore une fois, il poursuit sur How It’s Going To Be. J’aime beaucoup cette chanson mais je ne l’écoute pas assez. Vous savez en concert il y a tellement de bruit qu’on ne s’entend pas chanter, et je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose vous voyez. Parce que ça veut dire aussi qu’on ne s’entend pas se tromper, et malheureusement je ne connaissais pas cette chanson par cœur et je crois avoir chanté en yaourt tout le temps. Je me suis rendue compte en plein milieu de la chanson ou j’ai senti le regard de Gerard dans ma direction et que je me suis dit « L’une des seules images que ce mec aura jamais de moi : moi qui chante comme une conne sans connaître les paroles ». L'idée m'a fait sourire sur le coup.
     Gerard montre quelqu’un dans la foule et lui fait signe de sourire. (à ce moment-là on a juste envie de lui dire arrête d’être autant adorable j’en ai marre) Ca excuse le fait qu’il ait eu un peu de mal à atteindre les aigus vers la fin de la chanson. Il enchaîne bien entendu sur un nouveau discours pour annoncer la prochaine chanson. Au point où on en est, il ne reste plus beaucoup de chansons de l’album qu’il n’a pas chanté donc le suspense est assez réduit. Cette fois-ci il est question de maladie mentale, sujet qui lui tient à cœur puisqu’apparemment c’est du vécu. « On n’emmène pas un gamin comme moi chez le psy […] Je suis sure que certains d’entre vous ont vécu ça aussi. Parce que nous tous on n’est pas fous […] il faut trouver quelqu’un à qui parler, parce que parler ça fait du bien » Le public a l’air absorbé encore une fois par ses paroles et applaudit et crie en ponctuant ses phrases. Par expérience je sais de quelle chanson il parle : Maya The Psychic, chanson qui clôture Hesitant Alien, qui est également une des chansons que j’adore le plus dans l’album. Et je ne suis pas la seule si j’en crois les acclamations de la foule. C’est donc une chanson qui a pu bénéficier de l’énergie de la foule, la fosse où j’étais n’a presque pas arrêté de sauter de toute la chanson.

     



    No shows

    Gerard commence à chanter de façon un peu improvisée « I think you are beautiful, look at her she is beautiful » (je vous trouve magnifique, regardez la: elle est magnifique), avant de demander à la foule de chanter en cœur les « ooh oooh ooh » typique de No Shows, seule chanson de l’album restante et le single principal de l’album. Et je dois dire qu’elle rend super bien en live. De plus, on peut voir que Gerard s’éclate totalement se dandinant comme un père un peu gênant. Il change même les paroles vers la fin pour nous répéter encore et encore que nous sommes magnifiques (j’espère bien qu’on l’est !).
    Il ne reste plus aucune chanson de l’album, que va-t-il donc bien nous chanter maintenant? Il nous fait alors une reprise d’une chanson de The Jesus and Mary Chain qui s’appelle apparemment Snake Driver. Bien que la plupart des gens ne connaisse pas la chanson (moi y compris), tout le monde reste dans l’ambiance et continue à balancer ses bras. Gerard et The Hormones repartent laissant les lumières en pleine effervescence : leurre classique du « Encore » dont le principe est que l’artiste se fasse réclamer un peu avant de revenir le temps de quelques chansons.

    Je regarde un peu les gens autour de moi. Je pense que j’étais à côté d’un mec qui était lui aussi venu seul. Il était aussi à fond dans le concert que moi, je l’avais vu sauter et lever les mains plus haut que moi. La foule se met à réclamer Gerard comme le veut la tradition et crie encore plus fort quand celui-ci revient. Le mec à côté de moi commence à crier «Gerard on t’aime ! », j’ai la preuve vivante que je ne suis pas la plus grosse groupie dans la salle. Ceci dit je peux totalement approuver ses dires. Gerard annonce « On vous aime tellement qu'on va vous jouer 2 autres chansons. […] La première, personne ne l’a encore entendue puisqu’elle vient d’être terminée : elle s’appelle Kid Nothing ». Nous sommes alors tous enthousiastes à l’idée d’entendre une chanson toute neuve. La chanson semble dans la continuité de Zero Zero aussi bien musicalement que pour le message donné. Dans tous les cas la chanson met l’ambiance et je me suis encore une fois bien éclatée en fosse. La salle a l’air comblée d’entendre cette nouvelle composition.
    Enfin l’heure de la dernière chanson a sonné, il entame Don’t Try sans mentionner son nom. Il s’agit d’une chanson qui a été coupée de l’album mais que Gerard aime tout de même chanter pendant les encore. Il la commence en headbangant histoire d’être vraiment sûr que sa tignasse ne ressemble plus à rien. J’adore l’énergie de la chanson, ça me donne réellement envie d’entendre une version studio que nous n’aurons peut-être jamais. Sur le coup, je n’avais pas trop la tête à apprécier la chanson parce qu’elle sonnait la fin du concert, que personne ne voulait voir se terminer.
    « Thank you Paris, you’ve all been fucking lovely, I’ll remember this, I’ll be fucking back » (Merci Paris, vous avez tous été adorables, je me rappelerai de cette soirée, je reviendrais putain). Je m’époumone alors en criant « Thank yooouu », seul moment du concert où j’ai entendu ma voix … elle déraillait et pas qu’un peu.

     



    Chanson inédite Don't try, signe la fin du concert

    Les lumières s’éteignent, un dernier applaudissement, un dernier cri… et voilà. On reste pendant quelques secondes abasourdis sans vouloir bouger avant de progessivement tous partir. Je me pose un peu sur la terrasse, je tweete vite fait Gerard pour savoir s’il allait sortir faire des autographes. En attendant, je trouve son bus où tout le monde attend. Après une dizaine de minutes d’attente je vois que Gerard tweete sur le concert (pendant qu’on t’attend dans le froid … haha). Puis le verdict est tombé au bout d’une bonne demi-heure d’attente Gerard finit par tweeter : « A cause d’un emploi du temps chargé je ne pourrais pas sortir faire des autographes ce soir ». Je repars presque sans sentir de déception.

    Je crois que je n’ai réalisé qu’en écrivant cet article : J’ai. Vu. Gerard Way.  En. CONCERT. Putain. Et il était tellement adorable, plus adorable que j’aurais pu m’imaginer ou l'espérer. Il a adoré son concert et ça se voyait. Il suffit de voir ce qu’il a tweeté à la suite du concert. « Je dois dire que l’énergie dans le show à Paris ce soir était tout simplement magique. J’ai l’impression d’avoir pu dire beaucoup de choses qui étaient importantes à mes yeux (des chansons aussi). Est-ce que vous vous rendez compte que ça me rend vraiment heureux de voir vos visages quand ils vous éclairent tous ? C’est un cadeau, je ne veux jamais arrêter » Ce qui est génial c’est que le sentiment est totalement réciproque. C’est la première fois que je sens un artiste aussi heureux de voir son public. Je crois qu’on ne nous a jamais autant dit qu’on était « beautiful » en aussi peu de temps.

    C’était un concert intimiste, Gerard a pour coup sûr ou presque pu voir chacun des visages de ses fans. C’est quelqu’un qui je pense a un peu plus la culture de ce genre de concert, il a l’air à l’aise dans cette ambiance. La salle n’était pas remplie mais il n’en a pas grand-chose à faire. Il nous parlait aussi des différences entre ses représentations  «Tous les shows sont différents […] de temps en temps tout le monde est juste *secoue la tête en faisant tourner ses yeux dans ses orbites*… Mais ce soir, j’ai juste le sentiment que tout le monde s’éclate et est content d’être ici »... Ce n’est pas faux, en fait c’est vraiment comme ça que je le ressentais. J’ai juste donné à Gerard sans me préoccuper des gens autour de moi. Et ça ne fait que confirmer que ce gars est (encore une fois) a-d-o-r-a-b-l-e. Il est véritablement sincère avec ses fans sur scène, il dit ce qu’il veut dire. C’est le genre de star qui demande aux techniciens d’éclairer la foule pour observer chacun des visages qui lui faisait face. Il a pris le temps de nous regarder, de signer des autographes sur scène, de remercier tous ceux qui lui envoyaient des cadeaux pendant le show. Je vous jure j’ai vraiment eu l’impression qu’on l’avait presque rendu aussi heureux qu’on l’était.
    Si la musique en elle-même n’est peut-être pas le premier choix de chacun, on s’en foutait au final parce qu’au final Gerard Way reste ce qu’il est : ça se voit qu’il adore ce qu’il fait, il prend le temps de parler de ce dont il veut parler, il s’assure que les gens passent un bon moment… Honnêtement, qui ne le voudrait pas comme idole ?    

        


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