• Vous l'aurez remarquez (en se basant sur le fait que j'ai des lecteurs fidèles) que je n'ai rien posté depuis septembre. Il y a une raison à ça: j'ai eu une année d'études particulièrement chargée qui ne m'a pas laissé le temps de souffler.

    Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire, ni même pour regarder des séries ou écouter des albums sur lesquels écrire.
    Et je reviens sur le blog 8 mois plus tard et mon hébergeur Kazeo a tout bonnement disparu et le nouvel interface est très douteux. Bref ça ne me plait pas. 

    La solution est simple: je déménage !

    Je passe du côté obscur et je rejoins la secte de Wordpress. Désormais vous pouvez me lire sur:

    asongformeb.wordpress.com

    C'est un petit pincement au coeur pour moi puisque je suis sur cette adresse et cet hébergeur depuis 2010 (j'étais encore au collège ndlr) ! Mais tout est bien qui finit bien puisque ce sera l'occasion pour moi de me renouveler, de changer un peu ce que je faisais, de tester des nouveaux trucs...

    Merci pour ceux qui m'auraient suivis jusque là, rdv sur asongformeb.wordpress.com


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    And IIIIiiiiiIII will alwaaayys love yoooouuu
     
    Hannibal c’est fini. Trois saisons que la série repousse les limites, trois ans qu’elle régale les fans, elle a fini par être rattrapée par ses très faibles audiences. La chaîne NBC annonce ne pas renouveler la série pour une quatrième saison (alors que les scénaristes en avaient prévu 7).Le dernier épisode de la saison 3 a été diffusé la semaine dernière et tant que l’équipe ne se trouve pas un nouveau diffuseur, cet épisode signe la fin de la série.
    Très honnêtement, c’est la meilleure série que j’ai pu regarder en termes de qualité et il y a plusieurs critiques professionnelles qui seront d’accord avec moi. C’est une série unique en son genre que j’ai adoré du début à la fin.

    Tout partait d’un concept simple : reprendre l’histoire du célèbre cannibale Hannibal Lecter écrit par Thomas Harris et connu du grand public sous les traits d’Anthony Hopkins, et de raconter ce qu’il se serait passé avant le premier roman de la saga : Dragon Rouge. Du temps où le psychiatre exerçait encore libre de tout soupçon en cuisinant ses victimes à ses invités.
    La première saison s’est alors faite sous forme de série policière teinté d’ambiance film d’horreur où on suivrait Will Graham (personnage principal de Dragon Rouge) spécialiste en psychologie criminelle qui se voit recruté par le FBI pour une série d’enquêtes sur des serials killers morbides aux quatre coins des USA. Réputé psychologiquement fragile, le FBI confie son suivi au psychiatre Dr Lecter qui se retrouve ainsi un peu trop renseigné sur l’enquête concernant ses propres meurtres.

    Et dès la première scène on comprenait déjà une chose : on avait vu beaucoup (beeaaauuucoup) de séries policières mais celle-ci venait d’un tout autre monde. Giclées de sang au ralenti, musique classique et grinçante, et beaucoup beaucoup de sous-entendus sur le cannibalisme intervenants comme des private jokes entre Hannibal et le spectateur. La série nous proposaient déjà une panoplie de meurtres glauques tellement inventifs avec des cadavres si esthétisés qu’on en oublierait presque l’horreur. On assistait à de longs dialogues pendant lesquels on essayait de cerner les personnages. Sans oublier que les plats d’Hannibal étaient si bien arrangés qu’on avait beau savoir qu’il s’agissait de viande humaine, on les aurait bien goûtés. L’esthétique de la série défiait déjà toute concurrence.
    Bref on entrait dans le monde d’Hannibal : meurtres barbares, oui, mais toute en élégance. Cannibalisme, oui, mais restons sophistiqués en accompagnant nos mets d’une bouteille de vin d’un bon cru. On n’a jamais aussi bien compris le fait qu’Hannibal voit ses meurtres comme un art. Et on n’a jamais aussi bien compris comment il pouvait manipuler ses victimes. Parce que si ces longs dialogues sur le sens de la vie peuvent nous paraître superflus, c’est en fait comme ça qu’on pouvait voir ses ficelles (même si pendant une bonne dizaine d’épisodes on ne comprenait rien de ce qu’il manigançait). C’est aussi comme ça qu’on pouvait voir comment personne n’a pu le soupçonner tant il paraissait gentlemen et intellectuel.

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    Puis la saison 2 est arrivée et le masque tombe. Cette fois-ci Will Graham sait pertinemment à qui il a affaire et on peut se délecter de voir chaque personnage le comprendre un à un. La série reste une série policière mais elle sort peu à peu de ce schéma pour raconter véritablement l’histoire de ses personnages. C’est à ce moment-là que les scénaristes ont commencé à brouiller les pistes entre leur récit et les romans d’origines.
    Et si vous pensiez avoir tout vu après l’homme-violon et les manipulations douteuses d’Hannibal, détrompez-vous la série en avait encore sous le capot. Vous vous rappelez du film Hannibal avec Gary Oldman et sa face charcutée qui voulait se venger du psychopathe? Et bien préparez-vous à voir son histoire y compris ce moment où Hannibal le manipule pour qu’il se découpe les joues tout seul (oui, oui un moment mémorable). Admirez Will Graham, devenu un peu fou entre temps, être divisé entre sa vengeance et sa sympathie pour Hannibal.
    ON pensait que la sériez ne pouvait pas être plus cauchemardesque et la saison 2 arrive et se place un cran encore au-dessus. Plus intense, plus de gore, les choses sérieuses ne font que commencer. C’est d’ailleurs à ce moment-là que la série perd significativement de l’audience. Certaines personnes m’ont confié qu’ils ne pouvaient juste plus supporter certaines scènes trop violentes.
    Et pourtant je ne crois pas avoir vu une scène aussi belle que les 10 dernières minutes de la saison resté dans les mémoires autant pour son esthétisme poétique que pour son cliffhanger.

    Enfin dans sa dernière saison, le rythme de la série est entièrement repensé. Hannibal est en cavale en Europe et c’est la course pour enfin l’attraper. Will complètement déphasé, a déclaré forfait et laisse son amitié pour le cannibale l’emporter. Cette dernière saison se centre sur la romance à peine camouflé de ces deux personnages tout en restant dans leur monde malsain et sanglant. Maintenant qu’on a cerné le personnage, on observe plus en détail les méthodes d’Hannibal de la sélection de la victime jusqu’à sa cuisson. On explore rapidement son passé avant qu’il ne se fasse finalement enfermé et que la série fasse un bon de 3 ans pour se placer au début des évènements de Dragon Rouge.
    Le changement de rythme de la saison n’a pas plus à tout le monde, et ce saut dans le temps reste controversé. Cette saison en deux temps est le point faible de la série. Parce que si le scénario reste de qualité, le changement d’ambiance fait perdre de la tension qu’il y avait dans les premières saisons. Puis lorsqu’on a lu les livres (ou vu les films), une grande partie de la 2e moitié est sans surprise. On a moins de meurtres croustillants à se mettre sous la dent mais le peu d’action qu’on nous offre nous prouve que ce n’est pas par manque d’idée. La série s’est aventurée sur de nouvelles terres et ne cessent pas de nous surprendre. Mais il se peut qu’on se soit trop habitués à être surpris. De plus pour ma part j’ai trouvé l’esthétisme de cette saison moins réussi. Peut-être qu’on en avait assez vu, peut-être que les animations étaient mal placées, peut-être qu’ils ont changé de directeur artistique… le fait est que j’ai moins apprécié ces moments.
    Je n’en reste pas moins très contente de ce qu’ils ont fait avec l’histoire. J’ai apprécié explorer encore plus les relations d’Hannibal. Et merci aux scénaristes pour avoir explicité l’amour platonique entre Hannibal et Will. Car encore trop d’œuvre se contentent d’entretenir discrètement un sous-entendu homosexuel pour ceux qui veulent bien le voir, mais pas assez saute le pas. On se retrouve dans une version bizarre et psychotique de Brokeback Moutain les scènes de sexe en moins. Un cadeau en forme de cœur fait avec des cadavres et les yeux doux remplis d’amour : tout y est. Les personnages secondaires qualifient même allègrement leur relation de romance. Et pourtant pas un seul baiser n’est échangé. Tout est dans l’intensité des scènes et le jeu d’acteur.
    Si la série doit s’arrêter là, j’aime beaucoup la fin qu’ils ont choisie pour le « couple » Hannibal/Will (Hannigram pour les intimes) tout en laissant plusieurs options pour une éventuelle suite que toute l’équipe aimerait raconter. La saison 4 aurait dû d’ailleurs se concentrer sur leur relation encore plus en profondeur avant de s’attaquer aux évènements du Silence des Agneaux plus tard. J’aurais volontiers remis le couvert.
     

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    Il faut dire que l’autre grand point fort de la série c’est son équipe. Bryan Fuller, scénariste avide de cadavre et de film d’horreur, a compté jusqu’au bout avec enthousiasme sa fanfiction de l’univers morbide de Thomas Harris. Connu notamment pour Pushing Daisies, c’est un scénariste pour qui j’ai énormément de sympathie. On le retrouvera prochainement à l’écriture dans l’adaptation de la série de bds Sandman de Neil Gaiman (autre auteur que j’adore décidément), j’ai hâte.
    Son écriture mariée à une réalisation de haute volée notamment dirigé et produit par David Slade (quelques clips de Muse, Twilight 3… oui je sais ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus flatteur). Une autre qualité qui n’a cessé d’être soulignée par les critiques.

    Niveau casting on ne saluera jamais assez le danois Mads Mikkelsen (Casino Royale, La Chasse) pour son interprétation d’Hannibal qui nous fait très vite oublier l’incarnation d’Anthony Hopkins. Hugh Dancy, moins connu, complète parfaitement le duo avec son interprétation de Will Graham à faire rougir Edward Norton qui l’avait incarné dans la médiocre adaptation de Dragon Rouge en 2002. Sans oublier les acteurs secondaires : Laurence Fishburne (Matrix, Man of Steel) en directeur du FBI ou la mystérieuse Gillian Anderson (X-Files) en psychiatre collègue d’Hannibal en sont les deux têtes d’affiche. Puis les guest stars prestigieux n’en finissent pas : Gina Torres (Matrix, Firefly), Eddie Izzard, Richard Armitage (le Hobbit, succédant à Ralph Fiennes en Dragon Rouge), Zachary Quinto (Heroes, le Spock des Star Trek de JJ Abrams). Sans oublier les actrices méconnues qui ont tirés leur épingle du jeu face à ce casting cinq étoiles : je retiens notamment Catherine Dhavernas en Dr. Bloom ou encore la jeune Kacey Rohl (déjà aperçue dans Supernatural) en Abigail.
    Et tous ces acteurs interprètent leur rôle à merveille et avec une subtilité étonnante qui ne fait que rendre la série plus captivante.

    Quoi qu’il en soit en trois saisons on n’a jamais vu autant de tableaux aussi malsains que magnifiques. Le fait qu’une chaîne grand public américaine ait accepté de la diffuser pendant trois ans relève du miracle (surtout après les nombreuses plaintes pour violences graphiques qu’ils ont reçues). Parce qu’après tout cette série relève de l’art particulièrement morbide et ne peut pas être appréciée de tout le monde (ce que certaines critiques ont qualifié d’arrogance). Aimer les ambiances gores et glauques, les citations de Dante et les longues discussions philosophiques remplies de sous-entendus n’est juste pas fait pour tout le monde. Mais si on arrivait à apprécier on se régalait (jeu de mots ou pas à vous de décider) !
    La série a finalement été rattrapée par le fait qu’elle n’était pas grand public. La série n’avait plus grand-chose du thriller psychologique qui avait fait connaître la saga à ce grand public. Elle est juste venue, sortie de nulle part, pour réinventer le modèle original en y injectant une grande dose d’esthétisme et de bromance. C’était trop bavard, trop morbide, trop poussé, trop si ou trop ça. Mais on ne peut pas lui reprocher d’avoir atteint ce niveau d’intensité et de complexité. Je ne suis pas particulièrement friande de l’œuvre de base (ni même de ses adaptations cinématographiques) et ça a été génial pour moi de redécouvrir Hannibal Lecter sous ce nouvel angle. Merci à l’équipe pour cette expérience télévisuelle, elle aura une place dans mes séries favorites pendant très très longtemps.
    Inutie d'ajouter que je vous conseille vivement cette série.

    Fun tip : prendre Hannibal au second degré c’est aussi une façon amusante et ludique d’apprécier la série tout en dédramatisant le côté malsain et glauque.

    A lire: Article que j'avais publié après la diffusion de la saison 1


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  • HALSEY_BADLANDS-66t1k9lhizjmmbzjw7y0py8wt373yvcpl6ev5cv0un7
     
    Cheveux bleus, revendications féministes, clips mettant en scène un couple de lesbiennes : Halsey est la nouvelle artiste qui semble sortir tout droit des méandres de Tumblr. A tout juste 20 ans, elle crée la sensation sur internet avec un son indie pop/synth-pop léger. Elle cite comme influences The Cure, Nirvana et se dit grande fan de Panic ! at the disco et en cette fin août elle sort son premier album.  Après avoir tourné avec The Kooks, The Weeknd ou Imagine Dragons, elle semble aujourd’hui se construire une fanbase solide et réussi à se faire une petite place dans la scène alternative américaine. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me pencher sur son album nommé Badlands sans trop d’à priori et sans grandes attentes.

    Son esprit « tumblr » se retrouve dès la pochette du CD : photo artistique, décor sauvage, regard au loin, couleurs pastelles, titre centré etc. Un code que toute une génération d’internautes reconnaîtra. Onze chansons nous attendent, écrites et en majorité composée par l’interprète elle-même. Elle présente le concept de l’album comme une métaphore d’un état d’esprit entre solitude et mélancolie. Mais elle appuie aussi sur le fait qu’elle veut que ce soit un album pour les femmes avec son lot de message d’indépendance et de féminisme. Je ne pouvais pas résister à une telle promesse.

    L’album s’ouvre sur Castle, une piste planante qui annonce la couleur. L’instrumental assez minimaliste fait son effet, pendant qu’Halsey chante sur un château qui l’accueillerait en tant que future princesse. Le morceau est de toute évidence bien écrit mais manque d’une musicalité peut-être plus saisissante. Hold me Down, un des titres dévoilés avant la sortie de l’album, suit sur la même formule. Cette fois-ci le mélange est plus catchy et l’interprétation d’Halsey est plus saisissante. Un morceau bon à être utilisé comme single promotionnel : modeste mais bien fait et dans l’air du temps.
    La chanson suivante, New Americana, est certainement celle qui a reçu le plus d’attention de cet album. L’instrumentale s’est enrichie puis un refrain mélodieux et plus puissant. Si la piste reste très sympathique je ne reste que conquise à moitié. Un goût de déjà entendu peut-être ou juste pas assez percutant pour moi. Si Drive nous offre une nouvelle ambiance planante un peu molle, Roman Holiday qui suit nous donne un aperçu plus énergique et abouti. Une piste mignonne encore une fois sans prétention mais qui a son effet.

     

    Colors est une nouvelle bonne présentation, je la trouve légèrement maladroite sur plusieurs points. Coming Down change légèrement la donne en apportant un soupçon de guitare acoustique mais pas grand-chose de plus. Les milieux d’album sont toujours difficiles. Haunting de son côté est un peu plus consistante et rattrape mon oreille. Je déplore tout de même une suite d’instrumentales un peu trop molles à mon goût. Control tente à son tour de réveiller mon attention avec un refrain plutôt envoutant mais finit par retomber un peu à plat. J’apprécie quand même l’intention.
    Nous finissons l’album en ligne droite avec Young God, un nouveau morceau planant mais assez mollasson (même si j’aime sa conclusion), et un autre single de l’album : Ghost. Enfin un couplet accrocheur même s’il est vite rattrapé par un refrain (trop) léger. Cependant le changement de dynamique est appréciable. J’aurais tout de même aimé une instrumentale moins discrète pour cette fin d’album.

    Bref ce n’est qu’un premier album et Halsey a déjà son esthétique et son univers de construit. Ces onze pistes s’inscrivent dans l’air du temps en indie pop et synth-pop parsemé d’un ton hipster. Le problème c’est que ça manque un peu de différentiation, une touche d’originalité et de personnalité qui aurait pu égayer le tout un peu trop mou à mon goût. C’est un album mignon mais oubliable. Il sera facile à caser comme musique d’ambiance mais ne fera pas vraiment long feu sur mon mp3 même si j’ai aimé l’ensemble des pistes. Ce que j’attends de l’évolution d’Halsey c’est de se démarquer dans son style avec des instrumentales plus osées (et plus présentes) et une interprétation plus mordante. Mais ça se veut planant et simpliste, ça plaira à certains plus grands amateurs d’indie pop que moi. L’évolution de son univers semble prometteuse et je ne doute pas qu’elle finira par intéresser le grand public.

    Je conseille : Holding me down, Roman Holiday, Haunting, Ghost
    Je déconseille: je ne sais pas peut-être Drive ou Young God

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    Dans l’engouement du grand public pour les zombies, il y a une franchise à part qui personnifie le phénomène : je veux bien sûr parler de The Walking Dead (TWD pour les intimes). D’abord connue comme la saga de comics écrite par Robert Kirkman, elle a ensuite été adaptée en série télévisée sur la chaîne américaine AMC. Et elle est aujourd’hui devenue LA série la plus regardée en ce moment aux Etats-Unis et ne cesse de battre ses propres records d’audience. Souvent critiquée pour son rythme jugé trop lent et irrégulier, Rick et sa clique réunissaient pourtant en moyenne 16 millions de téléspectateurs américains pour leur dernière saison (contre 7 petits millions pour la première saison). Je dois dire que suivre la lente descente aux enfers des personnages dans un monde ravagé par les zombies (bien que le terme ne soit jamais utilisé dans la série) est particulièrement captivant et jouissif. Un très bon traitement des personnages associé à cet esprit survival et une imagerie gore est un mélange gagnant pour moi comme pour des millions de fans.

    L’idée est alors naturellement venue d’étendre l’univers et voilà qu’AMC nous propose un spin-off de l’univers apocalyptique de Walking Dead avec Fear the Walking Dead. Le premier épisode était diffusé ce 23 août aux Etats-Unis et ça a été le jackpot pour les diffuseurs: meilleur démarrage de l’histoire de la télévision américaines, rien que ça. Même le spin-off de Breaking Bad, autre série culte du moment, ne fait pas aussi bien. Série prometteuse financièrement mais est-ce que le pilote a réussi à rencontrer toutes les attentes des spectateurs ?

    Grande fan de la série de base, c’est avec joie et sans trop réfléchir que je me jette sur ce pilote après avoir vaguement vu une bande annonce trainer sur internet.

    On se retrouve dans le monde actuel du côté de Los Angeles (alors que TWD se déroule à Atlanta) avant que le virus ne se propage. Là où la série originelle suivait un héro dans le coma lorsque l’apocalypse a éclaté, Fear the Walking Dead nous propose de voir comment tout a commencé. On suit alors une famille recomposée où le fils toxicomane donne du fil à retorde à la mère. La fille lycéenne, blasée comme toujours, semble peu affectée par la condition de son frère et roucoule avec son petit-copain en faisant ses projets d’avenir. Le beau-père, lui, essaie de trouver sa place en offrant son aide à la petite famille alors que son propre fils refuse de passer du temps avec lui.
    Et un beau jour Nick, le fils toxicomane, se retrouve à l’hôpital après un accident et affirme avoir vu une femme manger le visage de quelqu’un d’autre dans un squat pour drogués. Impossible de savoir si c’est une hallucination due à la drogue ou due à son état mental, mais personne n’envisage que ce soit la réalité étant tous persuadés que de toute façon les toxicomanes sont des gens fous et dangereux. Jusqu’à ce que les évènements se précipitent et que d’autres cas se déclarent…

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    La fin du pilote est claire : l’apocalypse est en marche et ça ne va aller qu’en s’empirant. Et tous les fans de TWD savent jusqu’où les évènements vont conduire et rient doucement en imaginant les horreurs qui ont pu se produire pour en arriver là où la série mère se passe.
    Et le bilan pour ma part est tout aussi clair : c’est un premier épisode de qualité et prometteur.

    Tout d’abord j’ai assez vite accroché aux personnages : bien écrits ils ont tous un bon potentiel d’évolution. La mère parait plus forte que son ancêtre Laurie (dieu merci), son fils a un bon cachet en ressort dramatique, le beau-père et son fils ont une belle perspective quant à l’évolution de leurs relations. Seule la fille lycéenne me laisse un peu sur ma faim. Bref prendre une famille recomposée c’était une bonne idée pour changer un peu les codes et ça donne toute une panoplie d’arcs narratifs nouveaux à exploiter. Toute une nouvelle gamme de ressentis pour nourrir les monologues dépressifs des personnages qui regardent le monde partir en fumée. Bien.

    Du côté du casting, on retrouve une flopée d’acteurs dont on connait vaguement la tête qui n’ont pas encore connu un vrai succès. Dans le rôle des deux parents nous avons Cliff Curtis qu’on a pu apercevoir dans La leçon de Piano,Sunshine de Danny Boyle, ou encore Die Hard 4 ; et Kim Dickens vue récemment dans Gone Girl de David Fincher ou d’autres séries notables comme House of Cards ou Sons of Arnarchy. Le fils et la fille sont eux interprétés par de jeunes acteurs prometteurs : l’australienne Alicia Debnam-Carey qui joue déjà un rôle important dans la série the 100 de la CW et que vous avez aussi pu apercevoir dans le film Black Storm ; et l’anglais Frank Dillane qu’on connait de loin pour avoir joué une des versions de Voldemort jeune dans le sixième volet d’Harry Potter.  C’est lui qui se démarque en particulier en tant que jeune drogué en panique bien qu’il ne soit pas vraiment à son avantage. En tout cas c’est un casting sans vedette donc qui ne pourra que nous surprendre par la suite.

    Le ton et l’ambiance de la série sont aussi au rendez-vous. Une approche ultra réaliste et une tension lente et progressive qui rappellent les premières saisons de TWD. Le rythme reste cependant encore calme mais ce n’est qu’un début.
    On notera tout de même que ce premier épisode semble plus proche du film d’horreur que la première série. Fear the Walking Dead veut nous montrer et nous faire ressentir l’angoisse qui monte dans la population. On nous promet même d’explorer des facettes intéressantes de la thématique comme la responsabilité des autorités qui cachent beaucoup de chose du grand public. Bref beaucoup de choses qu’on ne pourrait pas traiter avec TWD.

    Je n’ai pas grand-chose à ajouter si ce n’est que, clairement, si la série continue sur sa lancée je pense qu’elle sera un excellent complément de Walking Dead. Et même devenir une série intéressante en elle-même indépendante de son aînée. Puisqu’elle va pouvoir réunir des spectateurs aussi bien fans de TWD que de nouveaux intéressés qui n’adhèrent pas forcément à l’aspect survival de cette dernière. Sa principale difficulté sera certainement d'exister par elle-même aux yeux du public sans être toujours comparée à l'originel. On en attend beaucoup d’elle : on veut une espèce de bon long film de zombies avec la qualité d’écriture de sa série-mère. SMais avec le créateur de la saga au commande on peut s’attendre au meilleur. Cette première saison compte 6 épisodes diffusés donc jusqu’à fin septembre (également en simultané sur Canal+ Série pour nous francophones). Une saison 2 de quinze épisodes et d’ores et déjà commandée par la chaîne.
    Quoiqu’il en soit je suis déjà partante.

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    Chaque année la ville de Lyon organise les Nuits de Fourvière où les théâtres gallo-romains antiques sont remis en service pour accueillir une grande variété d’artistes. Rien que cette année le festival accueille Iggy Pop, Björk, Florence Foresti, George Ezra et donc Florence + the Machine vers qui mon choix s’est tourné cette fois-ci.

    Si beaucoup de personnes à qui j’ai parlé du concert ne semblaient pas avoir entendu parler de Florence + the Machine, le groupe est de mon point de vue devenu incontournable sur la scène indie rock depuis son premier album Lungs en 2009. Mené par la voix unique de Florence Welch, le groupe anglais propose des instrumentales très lyriques mélangeant cuivres et guitare. C’est pour ce son si particulier qu’ils ont été remarqués single après single. Je parie que vous avez déjà entendu Dog Days Are Over, Shake it Out ou Spectrum. Vous avez encore pu les entendre dans les bandes originales de Blanche Neige et le Chasseur avec Breathe Of Life ou de Gatsby Le Magnifique avec Over The Love. Ils sont d’autant plus ancrés dans la pop culture que leurs chansons sont très régulièrement utilisées dans des séries populaires chez les ados (Glee, Skins, Gossip Girl, Misfits…) qui leur a donné un public jeune et enthousiaste.

    C’est d’ailleurs par le biais d’une série que je les ai découverts avec Shake it out (plus précisément grâce à sa reprise dans Smash) et je suis tombée amoureuse de leur univers. Je trouve leur son poétique et frais, ils apportent véritablement quelque chose à la scène du rock indépendant. Ils font indubitablement partie des artistes que j’écoute le plus. C’est donc sans trop hésiter que j’achète ma place.

    C’est sous le soleil brulant en période de canicule que j’arrive à la colline de Fourvière pour rejoindre la queue 2h avant le début du spectacle. A peine 20 minutes après mon arrivée ils nous font entrer et je prends une place de choix en fosse. Chose que j’ai un peu regrettée une dizaine de minute plus tard. Car oui, dans la fosse en temps normal il fait chaud, on est collés, on bouge, on saute, on sue ensemble. Et étant donné que les températures excédaient les 35 degrés et que le soleil me tapait dans la nuque, je me liquéfiais sur le sol rien qu’en restant immobile. Bref s’installer en fosse dans un temps pareil était la garantie de suer comme un porc. Petite consolation, au fur et à mesure que les gradins se remplissaient on pouvait voir qu’eux aussi étaient tous entassés les uns sur les autres. Chacun s’éventait avec la première chose qui lui tombait sous la main, l’absence des bouteilles d’eau confisquées à l’entrée se fait sentir… Autant vous dire que l’heure qui a précédé le début du concert était éprouvante.

     


    Première partie: le groupe français Singtank

    Mais enfin la première partie s’installe : un groupe français Singtank (chantant en anglais). Un joli petit trio qui offre de l’indie-pop léger et sympathique qui reste pour être honnête assez oubliable. Je suis par contre totalement charmée par le look de la chanteuse décontracte et décalé. Ils distraient agréablement le public qui les applaudit chaleureusement. Puis c’est le retour à l’attente où tout le monde trépigne d’impatience en répétant « il fait trop chaud ».

    Le public finit par réclamer les artistes au bout de 30min d’attente et enfin le groupe s’installe. Je compte 9 musiciens (cuivres, synthé, percussions, harpe, basse, guitare…) et 2 choristes ni plus ni moins. La star du show fait enfin son entrée sous les cris aigus du public : Florence Welch, l’anglaise rousse, apparue tout de blanc vêtu distribuant des fleurs au public avant de se mettre en position.
    L’ambiance est électrique d’emblée sur What the Water Gave Me où la fosse chante déjà en cœur.

    La première remarque c’est que la sono est impeccable : même à 5m de la scène on n’est pas assourdis (bon c’est sans compter les fans hystériques qui vous crient dans les oreilles). Et d’après quelques fancams prises d’en haut des gradins, l’acoustique du théâtre antique fonctionne parfaitement et on entend aussi bien peu importe notre position.

    « It’s so hot » s’exclame Florence avant d’éventer le public dans un geste adorable. C’est une véritable show girl, elle court d’une part et d’autre de la scène, danse et vit véritablement les chansons. Sa voix est elle aussi belle qu’en studio, elle tient la note tout en débordant d’énergie. Elle se jette dans le public en serrant des mains sans s’arrêter une seconde. Une très grande performeuse donc en plus d’être extrêmement chaleureuse.  Un moment à retenir serait certainement son interprétation de What Kind Of Man (ma chanson favorite du dernier album de surcroît) où elle apparaît presque possédée courant et criant sur la scène avant de s’effondrer sur le sol. C’est ce que j’appelle vivre sa musique à fond.

    Autre point à souligner : le jeu de lumière était très bon instaurant une ambiance adéquate à chaque chanson et renouant avec le côté envoûtant de leur musique. Florence en joue également dansant devant les spots de lumière.
    La tracklist est assez variée, reprenant bien sur largement de dernier album How Big, How Blue, How Beautiful mais incorporant aussi les tubes classiques, d’anciennes chansons et quelques reprises dont Only Love Can Break Your Heart de Neil Young. J’ai pu entendre la plupart de mes favorites mon seul regret étant de ne pas avoir eu Breathe Of Life en live.

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    Photo de l'amie qui m'accompagnait
     
    Ajoutez à ça un public conquis d’avance qui –autour de moi du moins – connait pratiquement toute les chansons par cœur. On sert de chorale géante sur Shake It Out, on crie des « We love you » ci et là, tape des mains en rythme dès qu’on a l’occasion suivant les indication de la show girl.
    Puis une chose assez surréelle se produit. Voyez-vous, les pierres antiques ne sont pas ce qu’il y a de plus confortable, alors pour les spectateurs assis en gradin les organisateurs distribuent des coussins. Et ce qui devait arriver arriva : quelqu’un lance son coussin, puis un autre, et un autre … et soudain tout le monde lance son coussin. La fosse s’en reçoit par vingtaines et les renvoie, la scène est submergée à son tour. Les musiciens sont d’abord confus (oui les coussins ça fait pas très mal mais ça pourrait être n’importe quoi), mais Florence dans l’hystérie entreprend de renvoyer des coussins à la foule qui les renvoie et ainsi de suite. Ou voilà comment le concert s’est accidentellement transformé en bataille de coussins géante sur Dog Days Are Over. Le batteur est mort de rire, tout comme une bonne partie du public.

    C’est l’heure le traditionnel appel du « encore » où les artistes s’éclipsent pour se faire demander avant de finir le concert avec quelques chansons bonus. Les organisateurs en profitent pour balayer les coussins jonchant sur la scène. Ce qui ne servira pas à grand-chose une fois les artistes revenus puisqu’il reste des coussins dans les gradins, des coussins au sol dans la fosse, et Florence repêche les coussins au pied de la scène pour les rebalancer. Les choristes sont parties se cacher pour ne pas recevoir quoi que ce soit en pleine tête, certains musiciens ne sont pas très rassurés face à cette invasion. On a beau les comprendre, le reste de la salle s’en amuse beaucoup.
    Le concert se finit et tout le monde tente de trouver la sortie sans glisser sur un des coussins décorant encore le sol.

    C’est l’un des concerts les plus grand public auquel j’ai assisté dernièrement et j’ai apprécié de sortir du milieu rock et vivre un concert plus intergénérationnel avec une fosse moins agitée. Et je dois dire que c’est l’un des meilleurs concerts auquel j’ai assisté. La sono, les lumières, la performance… tout était très bien maitrisé. De plus le public était enthousiaste et respectueux, l’ambiance était géniale. Et que dire de Florence Welch si ce n’est qu’elle est assez extraordinaire, transpirant d’énergie et de bonne humeur en plus d’être adorable. Un concert mémorable et je renouvèlerais l’expérience sans hésiter dès que l’occasion se présente !

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    La photo dont je suis le plus fière

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